Les radiographies rassurent des parents, mais d’autres en craignent les effets. Voici ce qu’il faut savoir.
La radiographie a révolutionné la médecine en permettant de voir à l’intérieur du corps humain. Les radiographies ainsi que tous les autres examens d’imagerie médicale permettent aux spécialistes de la santé de poser un diagnostic précis ou de les aider lors de la pratique d’une intervention.
Quand passer une radiographie?
La décision de demander un examen radiologique est toujours motivée par une raison médicale. Lorsque le professionnel de la santé prend cette décision, il juge que les bénéfices de la radiographie (rayons X) pour la santé de l’enfant sont plus grands que les risques associés à la radiation générée par cet examen.
La majorité des enfants en bonne santé ont rarement besoin d’une radiographie.
Par exemple, un médecin de famille, un pédiatre ou un médecin de l’urgence peut prescrire une radiographie des poumons à un enfant qui tousse et qui fait de la fièvre. Cela l’aidera à faire la distinction entre une pneumonie bactérienne, qui nécessite un traitement antibiotique, et une infection virale (ex. : bronchite ou bronchiolite), qui se soigne sans antibiotique. Les professionnels de la santé préfèrent utiliser un antibiotique seulement lorsque cela est nécessaire.
Dans le cas d’une blessure au bras ou à la jambe, les radiographies permettent au médecin de voir s’il y a une fracture de l’os et de déterminer le traitement à suivre. Le médecin peut ainsi évaluer si un plâtre ou une intervention chirurgicale sont nécessaires.
Des radiographies sont également faites chez le dentiste, souvent pour détecter la présence d’une carie. Avant de procéder à certains traitements dentaires (ex. : traitements orthodontiques), un examen complet des dents et de la mâchoire est aussi fait. La radiographie panoramique dentaire est souvent réalisée dans ces cas. Maintenant, les dentistes utilisent surtout des images numériques afin de diminuer les doses de rayonnement.
Femmes enceintesLes femmes enceintes ou qui pensent l’être doivent informer les technologues en radiologie de leur état avant de faire une radiographie ou un examen de tomodensitométrie (CT scan). Le médecin déterminera la pertinence de l’examen, la possibilité de le retarder ou de le remplacer par d’autres tests. Lorsque c’est possible, il privilégiera tout d’abord une échographie ou un examen avec résonance magnétique (IRM), car ces deux techniques d’imagerie ne présentent pas de radiation. Cependant, si un examen médical avec radiation est requis, le foetus sera protégé grâce à sa position au centre de l’abdomen de la mère. Il ne recevra qu’une infime dose de radiation. Si une radiographie des poumons ou un examen de tomodensitométrie du cerveau doit être fait, l’abdomen de la femme ne reçoit pas de radiation directe. En cas d’urgence, si la vie de la mère est en danger, un médecin pourrait demander un examen de tomodensitométrie incluant l’abdomen. Dans ce cas, les risques pour le foetus demeurent négligeables. |
Doit-on s’inquiéter de la radiation médicale?
Tout le monde est exposé à la radiation naturelle provenant du cosmos et du sol. Mesurée en millisievert (mSv), cette exposition naturelle varie selon l’emplacement géographique. Elle est de 2,4 mSv en moyenne par année à l’échelle mondiale. Au Canada, la valeur moyenne annuelle est plutôt de 1,8 mSv.
À titre de comparaison, la radiation naturelle annuelle reçue par un citoyen canadien correspond à environ 90 radiographies des poumons. De même, un vol Montréal-Paris est égal à la radiation d’un examen avec rayons X des poumons, en raison de la radiation cosmique et de l’altitude.
Les rayons X simples, comme la radiographie des os et des poumons, comportent très peu de radiation et n’ont pas de risques significatifs démontrés. Dans le cas d’une surutilisation, les rayons X peuvent toutefois augmenter le risque de développer un cancer au fil des décennies suivantes. Cela est vrai surtout pour des niveaux atteints par la réalisation d’un ou de plusieurs examens de tomodensitométrie.
Afin d’avoir une meilleure idée de la radiation émise par différents examens d’imagerie médicale, consultez le tableau comparatif entre les radiations médicales et naturelle (selon la moyenne mondiale) ci-dessous.
Coup à la tête : imagerie médicale ou période d’observation?En cas de chute avec perte de conscience de l’enfant, désorientation, amnésie ou vomissements, les urgentologues reconnaissent qu’ils prescrivent souvent un examen tomodensitométrique ( CT scan) de la tête sous la pression des parents inquiets. Les médecins croient toutefois qu’une période d’observation (sans examen tomodensitométrique) est plus appropriée dans les cas de traumatisme crânien mineur. Cela réduit l’exposition de l’enfant aux radiations sans compromettre son état. |
Les différentes techniques d’imagerie
En plus de la radiographie, il existe plusieurs techniques d’imagerie médicale qui permettent de voir différents organes du corps humain. Parmi elles, certaines émettent de la radiation, alors que d’autres n’en produisent pas.
Ultrasons et résonance magnétique
Lorsque la situation médicale le permet, les médecins privilégient, surtout pour les enfants, des techniques d’imagerie sans radiation, comme l’échographie et l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Par exemple, une échographie des reins peut être prescrite en cas d’infection urinaire, et une IRM du cerveau pour un mal de tête qui persiste pendant plusieurs jours ou semaines.
Rayons X
Les techniques d’imagerie qui font appel aux rayons X (radiographies, fluoroscopie et examens tomodensitométriques) génèrent pour leur part une certaine quantité de radiation. Les examens avec rayons X simples ont des doses beaucoup plus faibles de radiation que les examens tomodensitométriques. Toutefois, les équipements modernes d’imagerie (ex. : fluoroscopie numérique pulsée et examens tomodensitométriques multidétecteurs) ainsi que les techniques d’examen utilisées chez les enfants (ex. : capture vidéo sans exposition de radiographie et facteurs techniques « faible dose » des examens tomodensitométriques) permettent aux spécialistes de maintenir au niveau minimal possible les doses de radiation émises.
Cela est particulièrement important, car les enfants sont plus sensibles aux radiations que les adultes. Par ailleurs, les effets des doses absorbées par l’environnement et lors d’examens médicaux sont cumulatifs tout au long de la vie.
Médecine nucléaire
Dans certaines circonstances, les médecins peuvent prescrire un examen de médecine nucléaire afin de voir l’activité cellulaire des tissus (ex. : scintigraphie osseuse pour confirmer une infection osseuse). Cet examen nécessite toutefois une plus grande dose de radiation que les procédures qui font appel aux rayons X.
L’utilisation d’une tomographie par émission de positrons (PET-CT scan) combine pour sa part deux types d’imagerie (médecine nucléaire et examen tomodensitométrique), ce qui fait qu’il émet encore plus de radiation. Il est donc moins souvent utilisé, sauf en oncologie, où il est irremplaçable.
Suivis d’imagerie médicaleCertains enfants souffrant de maladies graves ont des suivis d’imagerie médicale pour vérifier l’efficacité des traitements, l’absence de complication, la rémission d’une tumeur ou d’une leucémie. Dans ces cas, le nombre répété d’examens d’imagerie médicale est justifié puisqu’ils permettent de connaître l’évolution de la maladie et d’ajuster les traitements en conséquence. |
Comment aider votre enfant pendant un examen d’imagerie médicale?
Lorsque votre enfant doit subir un examen d’imagerie médicale, un ou une technologue en radiologie vous expliquera le déroulement de la procédure. Si cet examen vous inquiète, n’hésitez pas à lui poser vos questions. Cette personne est une experte dans l’utilisation des diverses techniques d’imagerie auprès des enfants.
Lors de l’examen, votre présence est souvent rassurante pour votre enfant. Essayez de présenter la procédure comme un jeu afin qu’il n’ait pas peur. Encouragez votre enfant à rester calme et immobile. Ainsi, les images seront plus claires. Si l’image est floue, il est possible que le ou la technologue doive recommencer l’examen.
Comparaison entre les radiations médicales et naturelle
Procédure radiologique | Équivalence en radiographies des
poumons | Équivalence en radiation naturelle | Dose effective (mSv) |
Radiographie des poumons
(enfant de 5 ans)
|
1
|
3 jours
|
0,02
|
Examen tomodensitométrique de la tête
(enfant de 5 ans)
|
100
|
10 mois
|
2
|
Examen tomodensitométrique des poumons
(enfant de 5 ans)
|
150
|
1,2 an
|
3
|
Examen tomodensitométrique de l’abdomen
(enfant de 5 ans)
|
185
|
1,5 an
|
3,7
|
Médecine nucléaire –
scintigraphie des os
|
300
|
2,5 ans
|
6
|
Radiographie dentaire
panoramique
|
0,5
|
1,5 jour
|
0,01
|
Cystographie fluoroscopique
|
16
|
1,7 mois
|
0,33
|
Tomographie par émission de positrons
|
765
|
6,4 ans
|
15,3
|
Source : Organisation mondiale de la Santé, Communicating radiation risks in paediatric imaging: Information to support healthcare discussions about benefit and risk, 2016.
À retenir
-
Les médecins privilégient pour les enfants les techniques d’imagerie sans radiation (ex. : échographie et imagerie par résonance magnétique) lorsque c’est possible.
-
Les rayons X simples (ex. : radiographie des poumons) comportent très peu de radiation et n’ont pas de risques significatifs démontrés.
-
Lors d’un examen d’imagerie médicale, votre présence est souvent rassurante pour votre enfant.
| Révision scientifique : Dr André Lamarre, MD, FRCPC, directeur du service de radiologie pédiatrique, CHU de Québec, Université Laval Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir Mise à jour : Mars 2025
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Photos : GettyImages/Wavebreakmedia Ltd et jjneff
Ressources et références
Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.
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GOUVERNEMENT DU CANADA. Rayonnement naturel de fond. 2020. cnsc-ccsn.gc.ca
-
JARRY, Jonathan. « Les radiographies dentaires sont-elles sûres? », L’Actualité, 4 février 2025. lactualite.com
-
MANUEL MERCK. Risques associés au rayonnement en imagerie médicale. 2023. merckmanuals.com
-
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ. Communicating radiation risks in paediatric imaging: Information to support healthcare discussions about benefit and risk. 2016. who.int
-
SANTÉ CANADA. Rayons X : radiographie médicale et dentaire. 2025. canada.ca
-
SANTÉ CANADA. Radiation médicale. 2025. canada.ca
-
SANTÉ CANADA. Rayonnement environnemental. 2025. canada.ca
-
SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE. La prise en charge du patient d’âge pédiatrique victime d’un traumatisme crânien aigu. 2024. cps.ca
-
UP TO DATE. Patient education: Head injury children and adolescents (Beyond the basics). 2025. uptodate.com
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