Intervenir: crier après mon enfant

Intervenir: crier après mon enfant
Que faire si vous avez crié après votre enfant? Où trouver de l’aide si cela arrive souvent?


Même s’il est normal d’être parfois en colère ou tanné de toujours répéter, crier après son enfant n’est pas une bonne solution pour se faire écouter. Les cris ont des effets négatifs sur lui, particulièrement lorsqu’ils sont fréquents. Toutefois, crier peut parfois être nécessaire pour prévenir son enfant d’un danger.

Conséquences des cris sur un enfant

Certaines personnes pensent que crier après leur enfant, sans lever la main sur lui et sans lui faire de mal physiquement, est sans conséquence. Cependant, s’emporter régulièrement contre son enfant peut être aussi nuisible que de le frapper. Les cris peuvent nuire à sa confiance en lui et à son estime personnelle. Il pourrait se sentir incompétent.

Un parent qui crie n’est plus en contrôle de ses émotions. Il est en colère et peut avoir des propos insultants ou menaçants envers son enfant.

Les cris, les insultes et les menaces sont une forme de violence verbale et psychologique. Ils peuvent causer un sentiment d’insécurité chez l’enfant lorsqu’il est en présence de ses parents.

Cette insécurité peut créer des craintes et des peurs chez l’enfant. Celles-ci pourraient avoir des conséquences directes sur d’autres aspects de sa vie, comme sa motivation à l’école, sa réussite scolaire ou ses relations avec les autres. Par exemple, l’enfant pourrait prendre l’habitude, lorsqu’il est en colère, de crier après son frère ou ses amis, car ses parents sont un modèle pour lui.

De plus, il a été démontré que les cris augmentent le niveau d’anxiété de l’enfant. Il aurait aussi moins tendance à se confier à ses parents et pourrait faire moins confiance aux adultes.

Que faire si vous êtes sur le point de crier après votre enfant?

Si des accès de colère vous donnent envie de crier après votre enfant, voici quelques stratégies qui pourraient vous aider à retrouver votre calme.

Ces stratégies ne feront pas en sorte que votre enfant vous écoutera plus facilement ou rapidement. Elles vous aideront toutefois à contrôler vos émotions et à éviter l’utilisation de moyens qui peuvent être violents et avoir un impact négatif à long terme sur votre enfant.
  • Assurez-vous que votre tout-petit est en sécurité et changez de pièce ou sortez quelques minutes. Respirez lentement. Cela vous apaisera et permettra à votre enfant de se calmer aussi.
  • Dites calmement à votre enfant ce que vous ressentez (ex. : fatigue, impatience, etc.) avec des mots simples. Même s’il est tout petit, il peut comprendre par votre ton et votre expression faciale ce que vous exprimez. Par ailleurs, le seul fait de nommer vos émotions pourrait vous soulager et vous apaiser.
  • Demandez à votre partenaire, si c’est possible, de prendre le relais et d’intervenir. Parfois, l’autre parent peut avoir davantage de succès en effectuant la même intervention auprès de votre enfant.
  • Appelez un membre de votre famille ou un autre proche pour pouvoir partager votre exaspération et votre colère. Cette personne pourra vous écouter et vous soutenir.
  • Faites appel à une ligne d’aide téléphonique, telle que Première ressource, aide aux parents (514 525-2573 ou 1 866 329-4223). Une intervenante ou un intervenant pourra vous suggérer des méthodes positives à utiliser avec votre enfant.

Pour d’autres stratégies qui peuvent vous aider à garder votre calme avec votre enfant, consultez notre fiche Perdre le contrôle.

Que faire si vous avez crié après votre enfant?

S’il vous arrive à l’occasion de crier après votre enfant, ne vous en voulez pas trop. Vous avez le droit à l’erreur et n’êtes pas pour autant un mauvais parent. Lorsqu’ils sont rares, les cris ne devraient pas avoir d’impacts négatifs sur votre enfant à long terme.

Votre enfant doit sentir que vous l’aimez toujours et que vous ne vouliez pas crier après lui. Pour ce faire, excusez-vous et prenez le temps de lui faire des câlins ou de jouer avec lui afin de rétablir le lien entre vous.

Expliquez-lui aussi que vous auriez dû choisir un autre moyen pour exprimer votre colère ou votre insatisfaction. Puis, rassurez-le en lui disant que vous ferez de gros efforts pour ne plus vous emporter à l’avenir. En agissant de cette façon, vous servez de modèle positif à votre enfant. Il apprend à mieux contrôler ses propres accès de colère et ses réactions lorsqu’il vit une émotion difficile.

Quand demander de l’aide?

Si vous avez de la difficulté à ne pas crier après votre enfant, trouvez du soutien. Vous pourrez ainsi mieux comprendre pourquoi vous avez envie de crier et trouver des solutions. N’hésitez jamais à demander de l’aide.

De nombreux organismes communautaires offrent des services ou des activités de soutien pour les parents, dont des ateliers animés par des intervenantes et des intervenants. Pendant ces ateliers, vous pouvez discuter de votre réalité familiale avec d’autres parents. Vous constaterez que vous n’êtes pas le seul parent à vivre des moments difficiles avec votre enfant, ce qui peut être rassurant.

Vous pouvez également avoir du soutien en communiquant avec le CLSC de votre secteur. Les CLSC offrent aussi des services de soutien aux familles.

Pour vous aider à faire face à des problèmes de discipline :

À retenir

  • Crier après son enfant a des conséquences négatives sur son sentiment de sécurité et sa confiance en lui.
  • Si vous avez crié après votre enfant, excusez-vous et rétablissez le lien entre vous. Il doit sentir que vous l’aimez toujours.
  • Si vous avez tendance à crier après votre enfant, plusieurs organismes communautaires et le CLSC de votre secteur peuvent vous aider.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Sabine Bentata, psychoéducatrice
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Mai 2023

 

Photo : iStock.com/PeopleImages

 

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • APPRENDRE À ÉDUQUER. 8 pistes pour moins crier sur les enfants. 2015. apprendreaeduquer.fr
  • BENOÎT, Joe-Ann. Le défi de la discipline familiale. Montréal, Les Éditions Québec-Livres, 2014, 256 p.
  • ENCYCLOPÉDIE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES JEUNES ENFANTS. Violence sociale. 2022. enfant-encyclopedie.com
  • LAPAQUE, Diane. Crier sur ses enfants : est-ce que c’est grave? 2022. 123kid.org
  • PAPAPOSITIVE. Comment et pourquoi ne pas crier sur un enfant? 2017. papapositive.fr
  • PREMIÈRE RESSOURCE, AIDE AUX PARENTS.1 866 329 4223 ou 514 525-2573. premiereressource.com
  • RADIO-CANADA. Les cris, gifles et fessées peuvent altérer le cerveau des enfants. 2019. ici.radio-canada.ca
  • SUFFREN, Sabrina et autres. « Prefrontal cortex and amygdala anatomy in youth with persistent levels of harsh parenting practices and subclinical anxiety symptoms over time during childhood », Development Psychopathology, vol. 34, no 3, 2022, p. 957-968. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov

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