La mononucléose

La mononucléose

Mononucléose : quels sont les symptômes, comment traiter et comment prévenir?


Symptômes de la mononucléose

Votre enfant :

  • est très fatigué;
  • a mal à la gorge;
  • a le nez congestionné avec des sécrétions;
  • a les paupières enflées;
  • a de petits boutons rouges sur la peau;
  • a les ganglions du cou (sur les côtés et à l’arrière) sensibles et enflés;
  • a une forte fièvre qui grimpe parfois jusqu’à 40,5 °C (104,9 °F) en fin de journée;
  • a des maux de tête ou des courbatures;
  • semble manquer d’appétit.

Consultez le médecin si vous ne notez aucune diminution des symptômes après 3 ou 4 jours, surtout si votre enfant a une forte fièvre.

Demandez une aide médicale d’urgence (9-1-1) si votre enfant :

  • ressent une douleur aiguë en haut et à gauche du ventre;
  • a de la difficulté à respirer en raison d’un mal de gorge violent;
  • présente des maux de tête violents accompagnés de vomissements;
  • n’arrive pas à manger ni à boire.

Qu’est-ce que la mononucléose?

La mononucléose est une maladie habituellement causée par le virus d’Epstein-Barr. Ce virus fait partie de la famille des virus de l’herpès.

Le virus de la mononucléose est contagieux, mais moins que ceux qui provoquent le rhume ou la grippe. Il se transmet souvent par un contact direct avec la salive d’une personne infectée. C’est pourquoi la mononucléose est surnommée la « maladie du baiser ».

La mononucléose ne cause généralement pas beaucoup de toux et d’éternuements. Elle se transmet donc rarement par des gouttelettes en suspension dans l’air. On peut cependant attraper cette maladie en partageant des ustensiles, des verres, etc.

Les gens infectés par le virus d’Epstein-Barr sont ensuite immunisés à vie contre cette maladie. On estime que la moitié des enfants de 5 ans ont déjà été en contact avec le virus sans nécessairement avoir développé la mononucléose. Environ 90 % des adultes de 40 ans seraient immunisés contre cette maladie.

Complications possibles

La mononucléose est une maladie relativement sans gravité, qui disparaît en général d’elle-même.

Elle peut toutefois provoquer une enflure de la rate, qui devient alors plus fragile. Dans certains cas rares, une rupture de la rate peut survenir. C’est pourquoi les enfants souffrant d’une mononucléose ne devraient pas pratiquer de sports intenses ni faire d’efforts physiques importants (ex. : soulever des poids lourds) pendant 3 à 4 semaines.

D’autres complications plus rares peuvent survenir lors d’une mononucléose, comme la difficulté à respirer, les maux de tête importants avec vomissements, la diminution importante de la quantité d’urine ou la jaunisse. Il est donc recommandé de consulter son médecin si de nouveaux symptômes apparaissent ou si l’état de l’enfant malade se détériore au lieu de s’améliorer.

Âge : Les adolescents et les jeunes adultes sont particulièrement touchés. Le virus de la mononucléose peut toucher les jeunes enfants, mais il provoque alors une infection des voies respiratoires supérieures sans gravité. Puisque les enfants ne présentent pas les symptômes classiques de la mononucléose, une infection par ce virus passe souvent inaperçue avant l’adolescence.
Durée de la maladie : Les symptômes principaux disparaissent au bout de 2 à 3 semaines, mais l’état de fatigue dure parfois pendant quelques mois.
Période de contagion : La mononucléose est contagieuse dès la période d’incubation, soit de 4 à 6 semaines avant l’apparition des symptômes, et plusieurs mois après sa guérison. D’ailleurs, une étude a confirmé que le virus peut être présent dans les sécrétions de l’arrière-gorge chez certains patients jusqu’à 6 mois après le début de l’infection.
Mode de transmission : La mononucléose se transmet par contact direct ou indirect (ex. : ustensiles contaminés, partage de verres ou de bouteilles d’eau) avec la salive d’une personne infectée et, plus rarement, au moment d’une transfusion sanguine.
Période d’incubation : De 4 à 6 semaines. La période d’incubation est plus courte chez les jeunes enfants. Ceux-ci seront infectés par le virus d’Epstein-Barr, mais présenteront souvent peu ou pas de symptômes.
Quarantaine : Il n’est pas vraiment nécessaire ni utile de mettre votre enfant en quarantaine. Cependant, il aura besoin de beaucoup de repos, et il devra abandonner plusieurs activités physiques exigeantes pendant au moins 3 à 4 semaines. La reprise des activités physiques doit se faire de façon progressive en commençant par des activités légères sans contact physique avec d’autres enfants pour réduire le risque d’une rupture de la rate.
Vaccin : Il n’existe pas de vaccin contre le virus d’Epstein-Barr.

Que faire à la maison?

  • Permettez à votre enfant de beaucoup se reposer. Il devra probablement manquer l’école, selon les recommandations du médecin.
  • Pour soulager la douleur ou abaisser la fièvre, donnez-lui de l’acétaminophène (ex. : TylenolMD, TempraMD) ou de l’ibuprofène (ex. : AdvilMD, MotrinMD). Ne donnez pas d’acide acétylsalicylique (AAS), comme l’AspirineMD, à un enfant ou à un adolescent.
  • Offrez-lui fréquemment des boissons fraîches. Privilégiez l’eau et certains jus (ex. : poire, pomme, raisin). Évitez les boissons gazeuses ainsi que les jus d’orange, de citron et de pamplemousse (famille des agrumes), qui peuvent irriter les tissus enflammés de la gorge.
  • Invitez votre enfant à se gargariser quelques fois par jour avec 2,5 ml (1/2 c. à thé) de sel dilué dans un verre d’eau tiède.
  • Donnez-lui des bonbons durs sans sucre et des pastilles qui contiennent du miel, des herbes ou de la pectine pour soulager son mal de gorge.
  • Limitez le temps d’écran et proposez à votre enfant d’autres activités amusantes (ex. : dessin, pâte à modeler, découpage, jeux de société simples, lecture d’histoires).
  • Assurez-vous qu’il évite les efforts physiques importants et qu’il ne pratique aucune activité intense ni de sport de contact durant au moins 3 à 4 semaines.

Comment traiter?

La mononucléose est une infection virale. Les antibiotiques sont donc inutiles, sauf dans le cas où elle se complique d’une infection bactérienne (angine streptococcique, sinusite, amygdalite, etc.).

Si votre enfant doit prendre des antibiotiques, donnez-lui ce médicament durant toute la période prescrite, même s’il se sent mieux après quelques jours. Un traitement complet diminue en effet le risque de voir apparaître des bactéries résistantes à l’antibiotique utilisé.

Lorsque c’est possible, le médecin évitera les antibiotiques de la famille de la pénicilline, car ils provoquent des éruptions cutanées importantes chez 90 % des personnes atteintes de mononucléose. Ces éruptions ressemblent à une allergie sans en être une.

Au besoin, le médecin peut prescrire des corticostéroïdes pour traiter certaines complications de la maladie, comme une obstruction importante des voies respiratoires supérieures avec difficultés respiratoires, causée par une augmentation importante du volume des amygdales. Cette complication se produit dans moins de 3,5 % des cas.

Comment prévenir?

Vous ne pouvez pas prévenir une infection par le virus d’Epstein-Barr, mais vous pouvez expliquer à votre enfant malade comment éviter de contaminer les autres.

Voici ce que votre enfant peut faire pour protéger son entourage :

  • Ne pas échanger ses ustensiles, ses verres et ses plats avec ceux d’autres personnes.
  • Ne pas partager sa nourriture.
  • Bien se laver les mains.
  • Protéger les autres contre ses éternuements.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Dre Anne-Claude Bernard-Bonnin, pédiatre
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Avril 2023

 

Photo : GettyImages/Elena Medoks

 

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • ARONSON, Mark D. et Paul G. AUWAERTER. Infectious mononucleosis. 2021. uptodate.com
  • CENTERS FOR DISEASE CONTROL AND PREVENTION. About Infectious Mononucleosis. 2020. cdc.gov
  • FUGL, Anders et Christen L. ANDERSEN. « Epstein-Barr virus and its association with disease – a review of relevance to general practice », BMC Family Practice, vol. 20, no 1, 2019, p. 62. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov
  • GAUCHER, N. et C. RENAUD. Mononucléose infectieuse. In: TURGEON, Jean et autres. Dictionnaire de Pédiatrie Weber, 3édition, Montréal, Chenelière Éducation, 2014, p. 804-807.
  • KIDSHEALTH. Mononucleosis (Mono). 2020. kidshealth.org
  • MAYO CLINIC. Mononucleosis. 2022. mayoclinic.org
  • MINISTRÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX. Mononucléose infectieuse. 2016. publications.msss.gouv.qc.ca
  • SYLVESTER, Jillian E. et al. « Infectious Mononucleosis: Rapid Evidence Review », American Family Physician, vol. 107, no 1, 2023, p. 71-78. aafp.org

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