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Un sondage révèle que certains papas québécois sont en détresse psychologique et ont besoin d’aide.
13 juin 2022 | La grande majorité des pères québécois trouverait dans la paternité une source de fierté et de plaisir. Toutefois, un papa sur sept vivrait une détresse psychologique élevée. C’est ce que révèle un sondage effectué auprès d’un peu plus de 2 000 pères.
Les résultats du sondage sont dévoilés dans le cadre de la Semaine québécoise de la paternité qui se déroule jusqu’au 19 juin. L’enquête visait à évaluer la vulnérabilité chez les pères et à comprendre dans quel contexte leur détresse peut davantage se manifester.
Les principaux résultats du sondage
- 13 % des pères québécois sondés présentent un indice de détresse psychologique élevé, ce qui représente pour eux une vulnérabilité importante.
- 29 % des pères avec un indice de détresse psychologique élevé ont indiqué avoir eu des idées suicidaires au cours de la dernière année. La moyenne se situe à 7 % pour l’ensemble des pères qui ont répondu au sondage.
Le sondage a été réalisé par la firme SOM pour le compte du Regroupement pour la valorisation de la paternité. Il a été mené en ligne du 1er au 11 mars 2022 auprès de 2 119 pères québécois ayant au moins un enfant de moins de 18 ans.
- 34 % des répondants ayant un indice de détresse élevé ont consulté une ressource ou un intervenant psychosocial. Cette statistique suggère que les ressources d’aide sont méconnues, trop peu accessibles ou encore inefficaces pour joindre les pères vulnérables.
- 26 % des pères interrogés perçoivent toujours ou souvent la paternité comme une source d’anxiété et de stress.
- 58 % des répondants estiment que le rôle de père n’est pas valorisé autant que celui de mère dans la société québécoise.
- Plus de la moitié des pères sondés disent ne pas pouvoir compter sur l’aide de leurs parents (59 %) ou de leurs beaux-parents (64 %) en ce qui concerne leurs responsabilités familiales.
Qui sont les pères plus vulnérables?
L’enquête montre aussi que la détresse est davantage présente chez certains papas. Selon le sondage, la proportion des pères montrant plusieurs signes de détresse psychologique élevée grimperait à :
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29 % chez les pères ayant un revenu familial de moins de 35 000 $;
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28 % chez les papas qui ne travaillent pas;
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25 % chez les pères ayant vécu une séparation au cours des cinq dernières années;
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22 % chez ceux qui ont une famille recomposée.
Ces pères seraient plus nombreux que la moyenne à se sentir tout le temps ou la plupart du temps nerveux, désespérés, fatigués, agités, déprimés et bons à rien. Ils sembleraient plus fragiles et auraient besoin d’aide. Le sondage révèle toutefois que près de trois pères sur dix auraient des connaissances limitées sur les services à leur disposition s’ils ont un problème personnel, familial ou de santé.
Si vous êtes un papa et vivez des moments difficiles ou si vous connaissez un père qui a besoin d’aide, les ressources suivantes pourraient vous être utiles : semainedelapaternite.org |
Les facteurs de risque
Les données du sondage font ressortir cinq facteurs qui seraient associés à une plus grande détresse chez les pères :
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le fait d’avoir subi de la violence dans l’enfance;
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une mauvaise relation avec l’autre parent;
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une faible utilisation des ressources de soutien psychosocial;
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un manque de confiance en ses habiletés parentales;
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une absence d’aide de l’entourage.
« Les données montrent clairement que lorsque l’on cumule plusieurs facteurs de risque, les taux de détresse augmentent de façon marquée, mentionne Carl Lacharité, professeur à l’UQTR et directeur scientifique de l’étude. C’est pourquoi il est important d’être attentif aux besoins des pères, à leurs témoignages et surtout, à leur demande d’aide. »
La paternité demeure une expérience positiveSur une note plus heureuse et encourageante, le sondage démontre que plus de 90 % des répondants voient la paternité comme une source de fierté, de satisfaction et de plaisir. Par ailleurs, 93 % des papas sondés se sentent tout à fait à l’aise dans leur rôle de père et 91 % croient avoir toutes les habiletés nécessaires pour être un bon parent. De plus, la quasi-totalité des papas interrogés (95 %) est satisfaite de la qualité de la relation avec leurs enfants et 75 % ont le sentiment de passer suffisamment de temps de qualité avec eux. Malgré tout, environ le quart des pères sondés indiquent que les problèmes liés à l’éducation des enfants sont difficiles à résoudre. |
Pour en savoir plus sur :
Julie Leduc – Naître et grandir
Photo : GettyImages/bojanstory