6 conseils pour bien préparer le retour à l'école de votre enfant

6 conseils pour bien préparer le retour à l'école de votre enfant
6 conseils pour bien préparer le retour à l'école de votre enfant

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Comment préparer le retour à l’école des enfants qui ne sont pas allés en classe depuis longtemps ? Des spécialistes donnent leurs conseils.

20 août 2020 | Dans quelques jours, les enfants reprendront le chemin de l’école dans un contexte bien particulier. Certains, dont les élèves du grand Montréal, n’ont pas mis les pieds en classe depuis plus de 5 mois. Comment les préparer pour cette rentrée scolaire? Trois spécialistes offrent leurs conseils.

Selon Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue clinicienne et professeure associée à l’UQAM, le plus important est de garder en tête que les parents comme les enfants ont tous à s’adapter à une nouvelle réalité. Comme il y a encore beaucoup d’inconnus face à la situation de la pandémie, la clé pour les parents, à son avis, est d’essayer de rendre la rentrée le plus prévisible possible en parlant de ce que l’on connaît déjà.

Parler des consignes

« Grâce au plan de la rentrée annoncé la semaine dernière, les parents savent davantage comment les choses vont se passer à l’école, note Geneviève Beaulieu-Pelletier. Ils peuvent expliquer à leur enfant par exemple, comment vont se faire les déplacements, qui va porter des masques et à quel moment pour leur donner une image concrète de la rentrée. »

La psychologue conseille aussi d’expliquer les consignes prévues pour leur donner un sens. « Quand on explique que le masque, la distanciation physique et le lavage des mains, c’est fait pour empêcher que le virus se transmette à beaucoup de personnes, on vient responsabiliser l’enfant, dit-elle. Il comprend alors qu’il a un rôle social à jouer et au lieu d’être en réaction à ces consignes, il les respecte mieux. » C’est même bon pour son estime de soi, ajoute-t-elle.

Solène Bourque, psychoéducatrice, constate que d’une façon générale, les enfants ont déjà bien apprivoisé et intégré les consignes sanitaires, ce qui devrait faciliter la rentrée. Et pour ceux qui ne seraient pas encore familiers avec le masque, elle conseille aux parents d’en magasiner avec leur enfant, de le pratiquer à en porter un et d’en porter devant lui.

Reprendre une routine

Revenir à une routine après les vacances d’été, représente toujours un défi, pour les parents. C’est encore plus vrai cette année pour ceux dont les enfants ne sont pas retournés à l’école depuis longtemps. Il est donc important de profiter des prochains jours pour revenir peu à peu à un horaire plus structuré.

« On peut commencer par coucher et lever son enfant à des heures qui ressemblent de plus en plus à celles de l’horaire scolaire, indique Cadleen Désir, psychopédagogue. C’est aussi une bonne idée de revenir à des heures plus régulières pour les repas. » Elle conseille également aux parents qui travaillent à la maison d’adopter une certaine routine et de se préparer pour le travail le matin pour donner l’exemple.

« Avoir un calendrier familial affiché à la vue de tous est un autre bon moyen de préparer son enfant, ajoute la psychopédagogue. On peut encercler le jour de la rentrée. L’enfant voit combien il reste de jours avant le début des classes. Il visualise le temps qu’il reste et ça l’aide à se préparer. »

En plus d’instaurer une routine, Solène Bourque suggère aux parents de favoriser l’autonomie de leur enfant. « On le laisse s’habiller seul, s’il est tout-petit, on lui demande de l’aide pour mettre la table et on l’habitue à faire des demandes correctement quand quelque chose ne va pas, suggère-t-elle. Ces gestes vont l’aider à s’adapter à l’école où il doit pouvoir se débrouiller seul et suivre des consignes. »

Motiver son enfant

Après avoir passé plusieurs mois à la maison, certains enfants peuvent avoir perdu le goût d’aller à l’école. Il est possible qu’un enfant préfère rester chez lui, surtout si ses parents continuent de travailler de la maison. Pour le motiver, il est bon de commencer par reconnaître son émotion, mentionne Solène Bourque. « On peut lui dire que l’on comprend qu’il a apprécié passer du temps avec nous au cours des derniers mois », note la psychoéducatrice.

Elle suggère aussi de lui proposer de garder certaines des habitudes qu’on avait et qu’il aimait, comme aller au parc ou faire un jeu de société. « On essaie de faire ces activités avec lui une ou deux fois par semaine, poursuit-elle. Faire en sorte que des expériences positives se maintiennent malgré le retour de l’école, c’est un atout pour développer sa motivation. »

Geneviève Beaulieu-Pelletier suggère de rappeler à son enfant ce qu’il aime de l’école. « On peut tendre une perche en disant : "J’imagine que tu as hâte de retrouver tel ou tel ami ou te souviens-tu de ton prof d’éducation physique et des jeux qui t’amusaient?" Ce n’est pas assuré qu’après l’enfant va dire qu’il a le goût d’aller à l’école, mais soulever plusieurs aspects qu’il aime peut le motiver. »

De même, l’impliquer dans le choix de ses effets scolaires et le faire participer en lui demandant par exemple d’écrire son nom sur ses cahiers sont d’autres actions positives et motivantes pour certains enfants.

Calmer les craintes de son enfant

Cadleen Désir conseille de questionner son enfant pour savoir ce qui le rend nerveux. « On ne banalise pas ses inquiétudes, dit-elle. C’est important de lui dire qu’on le comprend et qu’on est là pour l’accompagner. »

Pour rassurer les enfants qui ont peur d’attraper la maladie, les parents ne peuvent pas dire qu’il n’y a aucun danger, mais ils peuvent dire qu’on a constaté jusqu’à maintenant que les enfants n’attrapent pas beaucoup la maladie et qu’ils sont peu malades quand ils l’ont.

Il est également rassurant de souligner le fait qu’il y a beaucoup de monde dans la société qui travaille fort pour essayer de maîtriser ce virus. « On montre ainsi à notre enfant que les adultes sont en action pour combattre la maladie, note Geneviève Beaulieu-Pelletier. Et on lui rappelle que les meilleurs outils qu’on a ce sont les mesures comme le lavage des mains, la distanciation et le port du masque. »

Selon Solène Bourque, les parents peuvent ajouter qu’on ne peut pas rester à la maison tout le temps. « On peut expliquer à notre enfant que l’isolement cause d’autres problèmes, souligne-t-elle. Lui dire que ça peut nous rendre tristes parce qu’on est fait pour vivre avec d’autres. Si on est trop longtemps sans voir personne, on n’est pas bien dans notre cœur. »

Faire confiance à l’école

Le confinement n’a pas été sans impact dans le cheminement scolaire des enfants. Certains ont accumulé des retards, notamment les élèves qui avaient déjà des difficultés ou des besoins particuliers. Cadleen Désir croit que les parents peuvent être rassurés par les mesures mises en place par Québec. « Je suis contente de voir que c’est une priorité pour le gouvernement, dit la psychopédagogue. On ne sait pas comment les ressources vont être utilisées par chaque école, mais une chose est certaine il va y avoir des mesures et des outils pour aider les élèves. »

Les parents doivent toutefois s’assurer dès la rentrée de faire équipe avec l’enseignant de leur enfant. Ils ne doivent pas hésiter à lui parler de leurs inquiétudes ou des choses qui ne fonctionnent pas bien. Geneviève Beaulieu-Pelletier est aussi rassurée de voir que les problèmes de rattrapage scolaire sont considérés. « Si un enfant n’a pas appris beaucoup pendant le confinement, ce n’est pas grave, dit-elle. Il n’est pas le seul. Il va avoir le temps de se rattraper. Les enseignants sont conscients de ce problème et vont s’adapter. »

Faire preuve de souplesse

Comme il se peut que la situation évolue en cours d’année, les spécialistes conseillent aux parents de garder une certaine flexibilité. La routine établie à la maison et le fonctionnement prévu à l’école peuvent changer en cours de route. Il faut être prêt à s’ajuster.

À ce sujet, les parents devraient prendre exemple sur leur enfant. « Les enfants n’ont pas les mêmes résistances que les adultes face aux changements, mentionne Solène Bourque. Ils s’adaptent de façon rapide. Avant l’âge de 8 ou10 ans, ils sont aussi moins capables d’anticiper les choses et de se projeter dans le temps. Et c’est tout à leur avantage. Car en ce moment, l’idéal, c’est d’avancer une étape à la fois. »

À lire aussi : Comment parents et enfants vivent-ils la prochaine rentrée scolaire?

 

RESSOURCES
Guide de la rentrée. CHU Sainte-Justine.
Le déconfinement expliqué aux enfants. CN2l, Télé-Québec et Naître et grandir.
Petit Covid devenu gigantesque. Une collaboration de Nathalie Parent, psychologue, et de Fabrice Boulanger, auteur et illustrateur.
Petit Loup retourne à l’école (malgré le vilain virus). Solène Bourque (texte) et Nadia Berghella (illustrations), Éditions Midi trente.
Retour à l’école – Déconfinement. Dre Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue.
 

 

Julie Leduc - Naître et grandir

 

Naître et grandir

 

Photos : GettyImages/shapecharge, monkeybusinessimages et Ana Belen Garcia Sanchez

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