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Isabelle Filliozat explique qu’il est tout à fait normal que votre enfant ait souvent besoin de vous lorsque vous êtes occupé avec quelqu’un d’autre.
29 septembre 2017 | Avez-vous l’impression que votre enfant a souvent besoin de vous lorsque vous êtes occupé avec quelqu’un d’autre? Et ce, même si vous avez passé plusieurs heures à jouer avec lui avant? Rassurez-vous c’est normal, ça s’appelle la « théorie de l’attachement », soutient la psychologue française Isabelle Filliozat.
« Tous les mammifères fonctionnent avec le même circuit d’attachement et quand la figure d’attachement est occupée, c’est une menace pour le petit mammifère qu’est l’enfant », affirme Isabelle Filliozat, de passage récemment au Québec.
L’auteure de plusieurs livres sur la psychologie de l’enfant explique ce qui se passe dans la tête de l’enfant en le comparant à un petit avion. La figure d’attachement, souvent la mère, est décrite comme un porte-avion.
« Le porte-avion propose la piste d’atterrissage, il va fournir le carburant au petit avion », illustre la psychologue. Une fois rassasié de carburant (d’amour, d’attention), le petit avion va aller voler de plus en plus loin au fur et à mesure qu’il grandit. Bien sûr, il surveille si sa place est libre sur le porte-avion :
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Si la place n’est plus libre (petit frère dans les bras, conversation téléphonique, etc.), il revient alors réclamer sa place.
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Si la place est libre : il peut continuer à voler très loin.
C’est pour cette raison que si vous offrez à votre enfant de jouer avec lui pendant que sa petite soeur fait sa sieste par exemple, il se peut qu’il décline votre offre. Comme la place est libre, il ne se sent pas menacé. Il est toutefois fort probable qu’il voudra jouer avec vous dès que sa soeur se réveillera.
Quelle attitude adopter?
Une fois que le parent prend conscience de la théorie de l’attachement, Isabelle Filliozat suggère d’adopter une attitude positive en anticipant la réaction de son enfant.
« On sait que l’aîné va arriver dès que l’on tient bébé dans nos bras. On est prêt et on se retourne avec notre plus beau sourire vers le grand et on lui fournit les quelques gouttes d’attachement dont il a besoin pour repartir voler au loin », soutient-elle. L’idée, c’est de le rassurer avec un câlin ou en lui disant quelques mots doux.
Par son attitude, l’aîné vient s’assurer qu’il ne sera pas rejeté s’il a besoin d’attention. « Il n’en demandera pas beaucoup plus », assure la psychologue.
Claire Briffault – Naître et grandir
Photo : Gettyimages/GrapeImages