Fumer sous la hotte n’est pas suffisant pour ne pas nuire à la santé des enfants

Fumer sous la hotte n’est pas suffisant pour ne pas nuire à la santé des enfants
Fumer sous la hotte n’est pas suffisant pour ne pas nuire à la santé des enfants

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24 septembre 2010 – Fumer sous la hotte, à la maison, ne réduit pas l’impact de la fumée secondaire sur la santé des enfants. Il faut fumer dehors!

Et griller une cigarette dans son automobile en présence des enfants est tout aussi néfaste, que les fenêtres soient ouvertes ou non.

Ce sont les principaux messages qu’ont livrés 3 médecins aux fumeurs qui ont des enfants, dans le cadre du lancement du programme Famille sans fumée1, mis sur pied par l’organisme Acti-Menu2.

Ces messages ne sont pas nouveaux, mais il semble nécessaire de les rappeler : au Québec, 11,6 % des enfants sont exposés à la fumée secondaire à la maison, soit 2 fois plus que le taux de 5,8 % observé dans les autres provinces canadiennes.

Globalement, 43 % des familles québécoises interdisent l’usage du tabac à la maison, contre 64 % ailleurs au pays.

« De plus, 40 % des fumeurs montréalais fument en présence d’enfants dans leur véhicule3 », ajoute la Dre Christiane Laberge.

Or, selon la Dre Roxane Néron, la fumée secondaire est plus toxique que celle que les fumeurs inhalent à travers un filtre, notamment en raison des particules fines qu’elle libère. « Cette fumée peut contenir jusqu’à 4 800 substances chimiques, dont 60 sont cancérigènes, tels l’arsenic, l’ammoniac, le benzène, le formaldéhyde et le monoxyde de carbone, et à des concentrations plus élevées que la fumée que respirent les fumeurs. »

Chez les enfants, l’exposition à la fumée secondaire est associée à un risque plus élevé d’asthme, de bronchite, d’otite. Elle semble même associée à l’apparition de troubles d’apprentissage et de coordination chez les garçons.

« Les enfants sont plus vulnérables que les adultes aux effets nocifs de la fumée secondaire, a poursuivi la Dre Johanne Blais. Parce qu’ils respirent plus vite, ils absorbent davantage de particules toxiques, tandis que leur système immunitaire n’est pas complètement développé. »

De plus, on soupçonne même la fumée secondaire d’être responsable – du moins en partie – du syndrome de la mort subite du nourrisson.

Délaisser la hotte de la cuisine pour le balcon

La seule façon de protéger les enfants de la fumée secondaire, c’est d’aller dehors en s’assurant que la fumée ne peut pas pénétrer à l’intérieur par une fenêtre ouverte.

« Fumer sous la hotte peut sembler une bonne idée, mais la fumée secondaire s’infiltre partout : il faudrait 20 changements d’air à l’heure – l’équivalent d’une tornade! – pour la faire disparaître de la maison », illustre la Dre Christiane Laberge.

De plus, le fait d’ouvrir la fenêtre d’une voiture ou d’une pièce peut entraîner un courant de retour de l’air dans la pièce ou la voiture, et faire revenir la fumée directement sur les enfants et les autres non-fumeurs.

Quant aux assainisseurs d’air, ils permettent tout au plus d’éliminer l’odeur, mais pas les particules fines toxiques. Même les filtres à air (les purificateurs d’air) ne sont pas suffisants.

Les trois médecins ne cherchent pas tant à inciter les parents qui fument à cesser de fumer. Toutes trois reconnaissent les difficultés à surmonter pour y arriver.

« Mais s’ils posent déjà le geste de fumer sous la hotte, c’est qu’ils sont sensibles au risque que la fumée secondaire représente pour leurs proches. Nous leur demandons de faire un pas de plus et d’aller fumer à l’extérieur », conclut la Dre Blais.

Chaque année au Canada, la fumée secondaire serait responsable de 1 700 décès liés au cancer du poumon4, en plus d’augmenter le risque de maladies cardiovasculaires et respiratoires.

 

Martin LaSalle –Naitreetgrandir.net

 

1. Pour en savoir plus sur le programme Famille sans fumée : http://famillesansfumee.ca [consulté le 23 septembre 2010].
2. Acti-Menu est un organisme attaché à la Direction de la prévention de l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM). Pour en savoir plus : www.actimenu.ca [consulté le 23 septembre 2010].
3. Cette donnée est tirée de l’étude Habitudes d’usage de la cigarette dans les véhicules de la région de Montréal, Écho Sondage 2003.
4. L’association pulmonaire (2010). Comment la fumée secondaire nuit à votre santé. www.lung.ca [consulté le 23 septembre 2010].

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