Surstimuler son enfant: quel impact?

Pour bien se développer, un enfant a besoin d’être stimulé. Il est toutefois important de viser un équilibre, car trop de stimulations peuvent être nuisibles.

Distinguer la stimulation de la surstimulation

Une stimulation « normale » respecte le rythme de développement et d’apprentissage de l’enfant sans chercher à forcer les choses ni devancer les étapes de son développement. La stimulation se fait surtout grâce aux activités du quotidien et par le jeu.

Stimuler un enfant est tout simple. Il suffit, par exemple, de lui parler, de l’encourager à parler de son quotidien, de lui lire des histoires, de nommer ce qu’il regarde, de lui chanter des comptines et des chansons, de jouer avec lui, de l’amener au parc, de lui donner accès à des jouets variés et de le mettre en contact avec d’autres enfants.

Après 5 ans, participer à une activité organisée ou suivre un cours (ex. : sport, musique, dessin, théâtre, danse) peut aussi être une source de stimulation. L’activité ou le cours choisi doit toutefois être adapté aux capacités de l’enfant.

La surstimulation survient toutefois lorsque tout le temps de l’enfant est occupé par différentes activités ou lorsque ses parents sont toujours en train d’essayer de lui apprendre ou de lui montrer quelque chose. L’enfant a besoin de calme et de moments libres pour s’amuser, pour explorer son environnement par lui-même et pour socialiser et jouer librement avec d’autres enfants.

Effets négatifs de la surstimulation

Lorsqu’il est surstimulé, l’enfant peut :

• ressentir de la fatigue;
• être irritable;
• se désintéresser de certaines activités;
• avoir de la difficulté à dormir, car s’il est habitué à des stimulations constantes, il risque de ressentir un grand vide au moment du dodo. Cela peut retarder le moment où il s’endort;
• ressentir une pression de performance en raison des attentes élevées de ses parents;
• se sentir peu compétent et perdre confiance en lui s’il n’arrive pas à satisfaire aux exigences;
• vivre du stress et de l’anxiété parce qu’il craint de décevoir;
• exprimer de la colère et de l’opposition.

La surstimulation peut également nuire à certains aspects du développement de l’enfant. S’il a l’habitude d’être toujours encadré par un adulte, il peut être moins porté à développer son autonomie et avoir moins tendance à utiliser son imagination et sa créativité pour résoudre les problèmes qu’il rencontre. À l’école, il peut aussi présenter moins d’habiletés pour communiquer ses besoins et ses opinions.

Comment éviter de trop stimuler votre enfant?

• Laissez votre enfant jouer librement sans intervenir dans ses jeux. C’est important de jouer avec lui, mais pas tout le temps. Lorsque vous vous amusez ensemble, suivez son imagination et ses initiatives. Le jeu libre l’aide à développer son autonomie, sa créativité, sa confiance en lui et sa débrouillardise.
• Acceptez qu’il se développe à son propre rythme. Quand on tire sur une plante, elle ne pousse pas plus vite. C’est la même chose pour votre enfant. Il ne sert à rien d’essayer de lui montrer quelque chose qu’il n’est pas prêt à apprendre. Il risque alors de faire face à l’échec et de perdre confiance en lui. Concentrez-vous sur ses progrès et ne le comparez pas aux autres enfants.
• Limitez les cours et les autres activités organisées. Votre enfant ne devrait pas avoir un horaire trop chargé. Il a besoin de temps libre, de temps en famille et de repos. Cela lui permet d’avoir du temps pour jouer dehors, pour s’inventer des jeux, pour rêver et pour explorer son environnement.

• Portez attention aux signes de fatigue de votre enfant. S’agiter, pleurer, chigner, détourner le regard, s’opposer… Votre enfant n’a pas besoin de parler pour vous indiquer qu’il en a assez. Dès que vous constatez des signes de fatigue, cessez l’activité en cours pour permettre à votre enfant de se reposer.
• Limitez les écrans. Les applications, les émissions et les vidéos pour enfants sont souvent une source de surstimulation sensorielle : sons, mouvements rapides, couleurs, etc. Dans certains cas, les stimuli sont tellement nombreux que votre enfant peut ensuite avoir de la difficulté à se concentrer quand il fait d’autres activités.
• Visez un juste milieu. Si la surstimulation est nuisible à votre enfant, le manque de stimulation l’est tout autant. C’est une question de dosage! Si vous vous occupez bien de lui et que vous lui donnez de l’attention et de l’amour, il aura toutes sortes d’occasions d’être stimulé et de bien se développer.

À retenir

• Pour bien grandir, votre enfant a besoin d’un environnement stimulant, mais il n’est pas nécessaire de toujours le stimuler.
• Trop stimuler un enfant peut nuire à son bien-être et à son développement.
• Le jeu libre est essentiel au bon développement de votre enfant.

Révision scientifique : Geneviève Marcotte, psychologue Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir Mise à jour : Octobre 2024