Aider son enfant à persévérer

Aider son enfant à persévérer
Pour que les enfants apprennent, il faut les inciter à persévérer. Voici comment les aider.


Afin que les enfants apprennent et s’épanouissent, leurs parents doivent les encourager à persévérer et à faire des efforts.

Pourquoi apprendre à un enfant à persévérer?

Lorsque votre enfant a de la difficulté à faire quelque chose, il peut être tentant de le faire à sa place. Parfois, vous pensez lui venir en aide. D’autres fois, c’est le manque de temps ou l’impatience qui vous donnent envie de le faire vous-même.

Pourtant, votre enfant a intérêt à faire les choses lui-même, même s’il commet des erreurs. Il peut ainsi trouver des solutions aux difficultés qu’il rencontre, et ce, à son propre rythme. Lorsque votre enfant persévère et réussit ce qu’il a entrepris, il est fier de lui et ressent un sentiment de compétence, qui est une des composantes de l’estime de soi.

Il comprend alors que fournir des efforts lui permet de relever des défis et d’atteindre un résultat satisfaisant. Cela lui donne le sentiment d’avoir un certain contrôle sur les événements. De plus, sa réussite lui montre qu’il est capable de surmonter les difficultés, ce qui le motivera à trouver une solution lorsqu’un autre défi se présentera.

Tout au long de sa vie, il devra d’ailleurs affronter des défis. S’il apprend dès son plus jeune âge qu’il possède les capacités pour y faire face, il aura une plus grande confiance en lui. Il aura donc moins tendance à éviter les défis et il aura un meilleur sentiment d’efficacité personnelle. La confiance en soi, l’estime de soi et le sentiment d’efficacité personnelle sont par ailleurs des facteurs de protection contre l’anxiété.

Comment le motiver et l’inciter à persévérer

  • Ayez des attentes réalistes, car les échecs répétés nuisent au sentiment d’efficacité personnelle et à l’estime de soi. L’âge de votre enfant, sa personnalité, ses aptitudes et ses goûts, entre autres, influencent sa vitesse d’apprentissage. Des exigences trop élevées peuvent le décourager s’il sent qu’il n’y arrivera pas. Il peut même cesser de faire des efforts s’il pense que, de toute manière, il ne réussira pas. Cela lui donne un sentiment de contrôle, car s’il échoue, c’est parce qu’il a décidé de ne pas fournir d’efforts.
  • Montrez à votre enfant que vous avez confiance en ses capacités en évitant de le surprotéger. S’il a de la difficulté à faire une tâche et que vous la faites à sa place, vous lui envoyez le message que vous ne croyez pas qu’il peut réussir et vous ne lui donnez pas l’occasion de s’exercer. Pourtant, plus on pratique une compétence, meilleur on devient.
Votre enfant a besoin de se sentir en contrôle et compétent pour continuer d’être motivé à fournir des efforts et à vouloir relever les défis de la vie, autant en contexte scolaire, sportif, artistique, familial, amical ou personnel.
  • Valorisez l’effort plutôt que le résultat. Par exemple, demandez à votre enfant : « Est-ce que tu as fait de ton mieux? » ou « Est-ce que tu es fier de toi? ».
  • Intéressez-vous à ce qu’il fait. Votre enfant a besoin de votre attention positive et de vos encouragements.
  • Offrez à votre enfant des encouragements précis et concrets, comme : « Je t’ai trouvé très dynamique lors de ta pratique d’exposé oral », plutôt que « Tu es bon! ». Lorsque vous voulez attirer son attention sur un aspect à améliorer, faites-le avec bienveillance et sans jugement afin de ne pas nuire à sa confiance en lui. Par exemple : « Tu devrais parler plus fort lorsque tu fais ton exposé oral afin que tous les élèves t’entendent » est un commentaire clair, précis et sans jugement, contrairement à : « On n’entend rien quand tu parles », qui peut être perçu négativement.
  • Exprimez de la fierté devant ce que votre enfant accomplit. N’attendez pas le résultat parfait. Félicitez-le dès qu’il progresse. Axez vos félicitations sur votre enfant, et non sur vous. Par exemple, dites-lui : « Bravo! Tu as de quoi être fier de toi! », plutôt que : « Je suis fier de toi ». Vous pouvez également lui demander : « Es-tu fier de toi? » ou « Comment te sens-tu après avoir mis tous ces efforts sur ce projet? ».
  • Tenez compte de ses goûts lorsque vous l’inscrivez à une activité de loisir. Laissez-le choisir ce qu’il aime. Inutile d’insister pour qu’il apprenne le piano s’il n’a aucun intérêt pour la musique et qu’il préfère faire une activité sportive, comme jouer au soccer.
  • Expliquez à votre enfant que l’échec et les erreurs font partie de l’apprentissage. S’il vient de vivre un échec ou a fait une erreur, aidez-le à réaliser ce qu’il en a appris en lui demandant par exemple : « Qu’as-tu appris de cette expérience? » ou « Que feras-tu autrement la prochaine fois? ». Rappelez-lui aussi les petites victoires qu’il a obtenues dans le passé.
Adoptez vous-même une attitude positive devant un obstacle. Vous êtes son premier modèle. N’abandonnez donc pas à la première difficulté.
  • Si votre enfant se décourage, invitez-le à trouver des idées de solution. Pour l’aider, vous pouvez lui proposer quelques options possibles, mais pas qu’une. Participer à la recherche de solutions lui permet de faire des apprentissages qu’il pourra réutiliser dans d’autres situations. Rappelez-lui aussi l’objectif final et aidez-le à diviser ses tâches en étapes lorsque c’est possible. Voir qu’il progresse vers son objectif le motivera. Une fois l’objectif atteint, prenez le temps de souligner sa persévérance.
  • Incitez votre enfant à reconnaître et à exprimer ses pensées et ses émotions. Cela l’aidera à continuer même s’il ressent du découragement.
  • Ne le comparez pas aux autres et ne vous moquez pas de ses difficultés. Conservez une approche positive. Discutez avec lui pour l’aider à comprendre pourquoi quelque chose ne fonctionne pas et comment il peut s’améliorer. Parlez-lui aussi de vos propres difficultés ainsi que des stratégies efficaces que vous avez développées pour les surmonter.
  • Autant que possible, participez aux activités scolaires et présentez-vous aux rencontres avec son enseignante ou son enseignant. Vous démontrez ainsi à votre enfant que vous accordez de l’importance à l’école et à son apprentissage, ce qui a un effet positif sur sa motivation scolaire.
  • Aidez votre enfant à voir les aspects positifs de l’école, même s’il présente des difficultés ou des troubles d’apprentissage. Demandez-lui par exemple : « Qu’est-ce que tu aimes à l’école? » Écoutez sa réponse sans porter de jugement, même s’il dit aimer les récréations et les journées pédagogiques. Rappelez-vous que l’école est aussi un milieu de socialisation et que les récréations sont un moment pour socialiser, jouer, dépenser son énergie et apprendre de nouvelles choses.

Comment stimuler la curiosité de votre enfant?

Pour stimuler la curiosité de votre enfant, incitez-le à lire ou proposez-lui des activités qui allient le plaisir et l’apprentissage (ex. : visites au musée ou à la bibliothèque). Répondez aussi à ses questions et donnez-lui des explications sur ce qu’il voit à la télévision ou lors de vos sorties ensemble. Jouer à des jeux de questions-réponses est aussi une bonne idée, car apprendre est toujours plus facile lorsqu’on s’amuse.

Votre enfant demeure démotivé?

Si, malgré vos efforts, votre enfant continue de manquer de motivation, posez-lui des questions pour tenter de trouver la source du problème. Demandez-lui par exemple : « Est-ce que tout va bien à l’école? » ou « Comment ça se passe avec tes amis? ».

S’il vit certaines difficultés avec ses amis ou en classe, ne le jugez pas et ne le blâmez pas. Adoptez plutôt une attitude bienveillante et sécurisante afin qu’il ait encore envie de se confier à vous s’il vit d’autres difficultés. N’hésitez pas à communiquer avec son enseignante, son enseignant ou la direction de l’école pour les informer des situations préoccupantes que votre enfant pourrait vivre.

Des problèmes de vue, d’ouïe, d’attention ou de concentration pourraient aussi être la cause du manque de motivation de votre enfant. Consultez son médecin ou un optométriste si vous avez des doutes.

Parlez aussi avec son enseignante ou son enseignant ou avec le personnel du service de garde pour vérifier leur perception de la situation. Si les problèmes persistent, vous pouvez demander une rencontre plus formelle avec son enseignante ou son enseignant ou avec un intervenant de l’école afin de mieux cibler les défis de votre enfant et de mettre en place des stratégies pour l’aider à persévérer.

À retenir

  • Vous avez un rôle important à jouer pour aider votre enfant à persévérer.
  • Les avantages de la persévérance sont nombreux pour votre enfant, par exemple une meilleure estime de soi, un sentiment de fierté et l’impression d’avoir un certain contrôle sur les événements.
  • Il est important de féliciter votre enfant, de l’encourager à continuer et de porter attention à ses difficultés afin de l’aider à les surmonter.
Naître et grandir

Révision scientifique : Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice
Recherche et rédaction :
Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Septembre 2023

Photo : iStock.com/mediaphotos

Ressources et références

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  • ALLOPROF PARENTS. Miser sur l’effort pour aider son enfant à persévérer. alloprof.qc.ca
  • ALLOPROF PARENTS. Souligner les efforts de votre enfant avec la jarre à réussites. alloprof.qc.ca
  • CARON SANTHA, Josiane. Comment survivre aux devoirs? Québec, Éditions Midi trente, 2015, 108 p. miditrente.ca
  • DUCLOS, Germain et Martin DUCLOS. Enfants et ados responsables. Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, coll. « Parlons Parents », 2021, 222 p.
  • FURLAUD, Sophie et Claude HALMOS. Pourquoi faut-il donner aux enfants le goût de l’effort? 2014. vosquestionsdeparents.fr
  • LES JOURNÉES DE LA PERSÉVÉRANCE SCOLAIRE. journeesperseverancescolaire.com

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