Portraits de parents

Portraits de parents
Quel type de parent êtes-vous? Démocratique, permissif, autoritaire ou surprotecteur?


C’est en devenant parent qu’on apprend à être parent. Chacun développe son style pour l’éducation de son enfant. Il n’y a pas de parents parfaits, mais il existe toutefois certaines attitudes à privilégier pour favoriser le développement d’un tout-petit.

Quel type de parent êtes-vous?

Les recherches en psychologie ont permis de déterminer différents styles parentaux. Ces styles représentent le type d’interactions que les parents ont avec leur enfant et définissent le milieu familial dans lequel un tout-petit grandit. Les styles parentaux sont principalement définis selon deux critères :

  • le niveau de chaleur, d’attention et d’affection que le parent offre à l’enfant;
  • le niveau d’encadrement de l’enfant et d’exigences du parent envers lui.
Le style d’éducation reçu durant l’enfance peut influer sur l’attitude des parents. Certains reproduisent ce qu’ils ont vécu, d’autres font le contraire.

En général, les parents adoptent les caractéristiques de plus qu’un style dans l’éducation de leur enfant, et cela fonctionne bien ainsi. Toutefois, la présence trop marquée d’un style ou le passage soudain d’un style à l’autre peut avoir des effets sur le bien-être d’un enfant. Pour favoriser le développement d’un enfant, le mieux pour les parents est d’essayer de trouver un équilibre entre l’affection et l’encadrement qu’ils lui offrent.

Pour cette raison, il est important d’apprendre à vous connaître en tant que parent. En reconnaissant le style parental qui vous ressemble le plus, vous pouvez voir s’il y a lieu de modifier certaines de vos attitudes pour le bien-être de votre enfant.

Le parent démocratique

Le parent démocratique se montre chaleureux et à l’écoute de son enfant, tout en lui offrant un bon encadrement. Il lui fixe des règles claires et cohérentes qu’il applique avec constance. Il a aussi des attentes adaptées à l’âge de son tout-petit.

Le parent démocratique respecte également les idées et les préférences de son enfant. De plus, il encourage ses initiatives. C’est le style parental qui recherche le plus un équilibre entre affection et encadrement.

Les conséquences du style démocratique sur l’enfant

De nombreuses études ont démontré qu’une attitude parentale chaleureuse combinée avec un bon encadrement apporte des effets positifs sur le développement général de l’enfant. Un tout-petit dont les parents ont un style démocratique développe notamment de bonnes habiletés sociales et a des relations positives avec les autres. Quand un enfant se sent aimé, en confiance et en sécurité, il est plus ouvert à aller vers les autres.

L’enfant dont les parents sont démocratiques a aussi tendance à respecter les consignes et à bien collaborer autant à la maison, à la garderie qu’à l’école. De plus, il a moins de risque d’avoir des problèmes d’anxiété de même que des troubles de comportement (ex. : opposition, agressivité).

Que faire si vous êtes un parent démocratique?

  • Continuez d’agir comme vous le faites en cherchant toujours l’équilibre entre l’affection et l’encadrement que vous offrez à votre enfant.
  • N’hésitez pas à discuter avec votre partenaire ou avec des proches si vous ne savez pas comment trouver le juste équilibre dans certaines situations avec votre enfant.

Le parent permissif

Souvent, le parent permissif est en quête d’affection. Il craint de s’imposer de peur de ne pas être aimé ou de se sentir rejeté par son enfant. Il peut aussi chercher à être l’ami de son tout-petit. Ce statut est toutefois incompatible avec le besoin de l’enfant d’être guidé et encadré.

Certains parents adoptent aussi une attitude permissive, car ils sont tout simplement contre l’exercice de l’autorité, en réaction à une éducation trop stricte. Souvent, le moindre avertissement donné à leur enfant par un autre adulte les dérange.

Les conséquences du style permissif sur l’enfant

L’enfant a besoin d’être aimé et de réussir ce qu’il entreprend, mais il a aussi besoin de savoir qu’il y a des limites et des règles qu’il doit respecter. Lorsqu’il est laissé à lui-même sans encadrement, l’enfant peut d’ailleurs se sentir angoissé et perdu en raison de la trop grande liberté qui lui est accordée.

L’enfant peut aussi avoir de la difficulté à vivre des réussites, car il se décourage facilement devant l’effort. De plus, son manque d’encadrement peut déranger son entourage, qui le voit alors comme un enfant immature ou un enfant roi qui veut tout décider. Comme il vit des échecs et des rejets, l’enfant peut devenir mal dans sa peau.

Que faire si vous êtes un parent permissif?

  • Faites preuve de plus de fermeté. Votre enfant n’en souffrira pas si vous le faites dans le respect de ses besoins.
  • N’hésitez pas à mettre des limites à votre tout-petit, à lui dire non ou à lui refuser des choses lorsque nécessaire. Lorsqu’elles sont appliquées avec constance, les règles et les limites sécurisent et rassurent l’enfant.
  • Rappelez-vous que vous n’êtes pas l’ami ou le coéquipier de votre enfant, mais plutôt son entraîneur.

Le parent autoritaire

Le parent autoritaire se situe à l’opposé du permissif. Il a tendance à punir son enfant sans fournir d’explications. Il y a problème lorsque le parent fait preuve d’autorité pour répondre à ses besoins plutôt qu’à ceux de son enfant.

Certains parents autoritaires ont aussi des exigences démesurées par rapport au stade de développement d’un tout-petit (propreté, politesse, rangement, etc.).

Les conséquences du style autoritaire sur l’enfant

Souvent, l’enfant ne comprend pas les raisons des interdictions d’un parent autoritaire. L’enfant peut alors croire qu’il n’est pas important, puisque ses besoins et ses goûts ne sont pas pris en considération. Il risque de se laisser dire quoi faire par les autres, d’être peureux et d’avoir une mauvaise estime de lui-même. Les attentes trop élevées du parent peuvent aussi causer de l’anxiété chez l’enfant.

Comme le parent a un grand pouvoir sur son enfant, c’est souvent à l’adolescence que les problèmes apparaissent.

Que faire si vous êtes un parent autoritaire?

  • Donnez la chance à votre enfant de prendre certaines décisions qui le concernent.
  • Expliquez-lui en quelques mots la raison d’une conséquence ou d’une interdiction.
  • Montrez-vous sensible et à l’écoute des besoins de votre enfant et prenez le temps de lui offrir de l’attention positive et de l’affection.
  • Assurez-vous que vos attentes sont adaptées à son âge.

Le parent surprotecteur

Le parent surprotecteur, appelé aussi parent hélicoptère, s’inquiète de tout. Il est convaincu que l’environnement de son enfant est dangereux pour lui. Il imagine souvent les pires scénarios. C’est pourquoi il « vole » au-dessus de son enfant et intervient pour tenter de lui éviter tout problème, toute blessure ou toute émotion difficile.

Le parent surprotecteur fait aussi les choses à la place de son enfant et excuse ses comportements pour lui éviter des frustrations ou des difficultés.

Les conséquences du style surprotecteur sur l’enfant

Si l’enfant perçoit le monde comme une menace, il risque de devenir anxieux. Il peut aussi réagir fortement lorsqu’on le dépose au service de garde ou être très timide avec les autres enfants.

De plus, l’enfant dont le parent fait tout à sa place comprend qu’il n’est pas capable de faire des choses par lui-même. Cette attitude nuit à son autonomie et à sa confiance en soi.

Que faire si vous êtes un parent surprotecteur?

  • Tentez de calmer vos inquiétudes pour ne pas les communiquer à votre enfant.
  • Laissez-le développer son autonomie en l’encourageant à faire des choses par lui-même. Grâce à vos encouragements, votre enfant développera une plus grande confiance en lui.
  • Guidez votre enfant au lieu de faire les choses à sa place. Par exemple, montrez-lui les gestes à faire pour réussir certaines tâches comme s’habiller et aller seul dans un module de jeu.
  • Aidez-le à surmonter les difficultés et à réparer ses erreurs. Par exemple, s’il a de la peine, encouragez-le à mettre des mots sur ses émotions. S’il a fait un dégât, montrez-lui comment le ramasser avec vous.

Le parent perfectionniste

Le parent perfectionniste est convaincu d’agir dans l’intérêt de son enfant et de vouloir ce qu’il y a de mieux pour lui. Toutefois, ce type de parent met trop d’importance sur la performance de son enfant. Ce peut être à l’école, dans le sport, en musique ou dans une autre activité. Il veut des résultats, très bons de préférence. Par exemple, lorsque son enfant apprend une nouvelle tâche, le parent perfectionniste peut le faire recommencer plusieurs fois tout en n’étant jamais satisfait du résultat.

Ce style de parent peut aussi se montrer très exigeant sur une valeur en particulier, comme l’écologie ou l’altruisme. Il pourrait par exemple forcer un tout-petit à partager ou à donner un jouet, alors que l’enfant n’est pas prêt à le faire.

Les conséquences du style perfectionniste sur l’enfant

Le parent perfectionniste exige souvent de son enfant d’être ce qu’il n’est pas pour satisfaire ses propres désirs. Le tout-petit devient alors le porteur de l’idéal de son parent. Cela met une pression importante sur l’enfant, qui en déduit qu’il n’existe pas s’il échoue ou s’il n’arrive pas premier. Comme il ne peut pas être qui il est vraiment, l’enfant risque aussi de perdre confiance en lui et de passer à côté de ses rêves et de ses aspirations.

Que faire si vous êtes un parent perfectionniste?

  • Laissez votre enfant choisir des activités qu’il aime et des passe-temps de son âge.
  • Évitez d’ajouter de la pression de performance à celle qui s’impose naturellement.
  • Acceptez que votre enfant ne fasse pas tout à la perfection et apprenez à lâcher prise sur certaines choses.

Le parent désengagé

Le parent désengagé offre peu d’attention, d’affection et d’encadrement à son enfant. Diverses raisons peuvent expliquer ce style parental. Cela peut être parce que le parent n’a lui-même pas reçu assez d’amour, d’affection et d’encadrement durant son enfance. Il n’arrive pas à donner ce qu’il n’a pas reçu. Une carrière trop prenante ou des problèmes personnels (ex. : problèmes de santé mentale, d’argent, d’alcoolisme ou de toxicomanie) peuvent aussi conduire le parent à se désengager de son enfant.

Les conséquences du style désengagé sur l’enfant

Ce style parental comporte de nombreux effets négatifs chez un enfant. Le manque de soin, d’affection et d’encadrement peut conduire à des problèmes de santé en plus de favoriser un trouble de l’attachement, des problèmes de comportement de même que des retards de développement, par exemple sur le plan du langage et de la motricité.

Que faire si vous êtes un parent désengagé?

  • Allez chercher de l’aide auprès de votre entourage, de professionnels (ex. : médecin, psychologue) ou d’organismes (ex. : CLSC, maisons de la famille) pour apprendre à mieux prendre soin de votre enfant et essayer de régler vos problèmes personnels.
  • Reconnaissez votre désengagement et acceptez que d’autres personnes (ex. : entourage, famille d’accueil) prennent soin de votre enfant jusqu’à ce que vous soyez en mesure de le faire.

Quand les parents n’ont pas le même style parental

Parfois, les deux parents adoptent des styles différents. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Cela permet de devenir complémentaires en plus d’apprendre à l’enfant à s’adapter et à être plus conciliant. Toutefois, il demeure important que les parents trouvent une façon commune d’intervenir en ce qui concerne les règles de la vie quotidienne (respect, attitude à table, heure du coucher, etc.). Autrement, l’enfant risque de sentir le désaccord entre ses parents et il peut y réagir en adoptant un comportement dérangeant. Il pourrait aussi se sentir coupable et responsable du conflit et vivre ainsi du stress.

Comment gérer les conflits?

Des styles parentaux différents peuvent parfois causer des conflits dans le couple. Les divergences d’opinions sur la manière d’élever les enfants sont d’ailleurs courantes. Lorsque vous n’êtes pas d’accord avec votre partenaire, discutez calmement avec lui en restant ouvert aux compromis. Vous pouvez évoquer vos valeurs, vos idées, vos objectifs, etc. Vous pouvez aussi aborder les aspects positifs et négatifs de votre propre éducation.

Même s’il peut être frustrant de ne pas être sur la même longueur d’onde que votre partenaire, rappelez-vous que les divergences sont normales. Reconnaissez à chacun la liberté d’agir sans subir de critiques. Vous travaillez d’ailleurs tous les deux pour élever un enfant heureux et en santé.

Les désaccords importants entre vous et votre partenaire peuvent toutefois perturber et inquiéter votre enfant. De plus, au fur et à mesure qu’il grandira, il pourrait sans trop le vouloir créer des conflits entre vous. Par exemple, il pourrait prendre parti pour l’un d’entre vous, faire davantage ce que ce parent veut et aggraver ainsi le conflit.

Pour toutes ces raisons, évitez de discuter de vos différends devant votre enfant, même si cela signifie de remettre une décision à plus tard. Vous pourrez aborder le sujet par après et lui annoncer alors votre décision. Dialoguer à l’écart de votre enfant évite aussi qu’il soit témoin d’une dispute si jamais les esprits s’échauffent.

Pour en savoir plus, consultez notre fiche Disputes entre partenaires.

 

À retenir

  • La plupart des parents sont un mélange de différents styles parentaux.
  • Réfléchir à son style parental permet au parent de pouvoir s’améliorer et ainsi d’accroître le bien-être de son enfant.
  • Si vous ne vous entendez pas avec votre partenaire sur la façon d’agir avec votre enfant, il est important de discuter de vos différends à l’écart de votre tout-petit pour trouver un accord.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Nathalie Parent, psychologue
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Avril 2020

 

Photos : iStock.com/Maica et GettyImages/Mikolette, kate_sept2004 et RgStudio

 

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • DESLAURIERS, Stéphanie. Le bonheur d’être un parent imparfait. Guy Saint-Jean Éditeur, 2017, 192 p.
  • DUCLOS, Germain et Martin DUCLOS. Responsabiliser son enfant. Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2005, 198 p.
  • DUMESNIL, François. Parent responsable, enfant équilibré. Montréal, Éditions de l’Homme, 2003, 400 p.
  • GAGNIER, NADIA. Les impacts du style parental sur le développement de l’enfant. Fondation du centre jeunesse de la Montérégie. www.fcjmonteregie.org
  • HAMEL, Marie-Julie et Nathalie PARENT. L’enfant dérangeant : comprendre les comportements indésirables dans un groupe et intervenir différemment. Québec, Éditions Midi Trente, 2016, 144 p.
  • JOUSSEMET, Mireille et autres. « Mieux comprendre le style parental optimal : la contribution de la théorie de l’autodétermination », Psychologie Québec, vol. 30, no 6, novembre 2013, p. 35-39. https://bit.ly/2UyBgkU
  • L’ENCYCLOPÉDIE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES JEUNES ENFANTS. Pratiques parentales et développement social de l’enfant. www.enfant-encyclopedie.com
  • PREMIÈRE RESSOURCE, AIDE AUX PARENTS. www.premiereressource.com
  • VINCENT, Annick et autres. Guide du parent capitaine : stratégies familiales pour accompagner les enfants de 4 à 12 ans. Éditions de l’Homme, 2019, 208 p.
  • WYCKOFF, Jerry et Barbara C. UNELL. Se faire obéir des enfants sans crier. Montréal, Éditions de l’Homme, 2015, 256 p.

 

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