Jouer au parc

Jouer au parc
Jouer au parc, une simple façon de passer le temps? Pas du tout, les apprentissages y sont nombreux!


Les parcs font la joie des enfants de tous âges. Jouer au parc stimule le développement de plusieurs habiletés chez les tout-petits grâce aux nombreuses activités qu’il est possible d’y faire. Cela va du développement des capacités physiques, à l’apprentissage d’habiletés sociales en passant par la stimulation de la créativité.

Les modules de jeu

Les modules de jeu permettent de développer des habiletés physiques, car ils font vivre différentes expériences à votre enfant. Par exemple, votre tout-petit s’y exerce à monter et à descendre des escaliers, à glisser, à grimper et à s’agripper. Les poutres qu’on l’on trouve souvent dans la section des modules offrent aussi de beaux défis à votre enfant. Il peut s’amuser à marcher sur les poutres par en avant, de côté, et même par en arrière. Grâce à toutes ces activités, votre enfant exerce sa force, sa coordination et son équilibre en plus d’améliorer sa confiance en ses capacités physiques.

Si c’est possible, visitez différents parcs pour permettre à votre enfant de relever de nouveaux défis.

Au parc, dirigez votre enfant vers les modules et les équipements qu’il peut utiliser de manière autonome, sans votre aide. Restez toujours près de lui pour assurer sa sécurité, mais donnez-lui du temps afin qu’il explore lui-même les équipements du module. N’oubliez pas que chaque enfant se développe à son propre rythme. Si votre tout-petit manque encore d’habiletés pour faire certaines choses, par exemple monter dans une échelle, ne le forcez pas. Il est préférable qu’il relève des défis adaptés à ses habiletés. Les activités qui attireront et intéresseront votre enfant varient, entre autres, en fonction du développement de sa coordination, de sa force et de sa confiance.

Les modules de jeu permettent aussi à votre tout-petit de développer ses habiletés sociales. D’abord, comme on ne peut jamais prévoir qui sera au parc, votre enfant apprend à jouer avec différents enfants et à se faire des amis. De plus, lorsque plusieurs enfants veulent faire la même chose en même temps (ex. : glisser, se balancer, se promener sur un pont, passer dans un tunnel, etc.), votre enfant apprend à partager et à attendre son tour.

Par ailleurs, les enfants s’installent souvent en haut ou en bas des modules pour faire des jeux de rôles, comme jouer au restaurant. Les modules de jeux sont donc de bons endroits pour développer l’imagination des tout-petits. Parce que de petits conflits peuvent survenir dans le module de jeu, votre enfant peut aussi avoir l’occasion d’apprendre à résoudre des problèmes.

Ce qu’un enfant peut faire dans un module de jeu selon son âge :
  • 1 à 2 ans : Monter les petits escaliers en tenant la rampe ou la main d’un adulte.
  • 2 à 3 ans : Monter et descendre les escaliers de manière autonome.
  • 3 ans : Grimper dans les cordages et les échelles.
  • 4 à 5 ans : Grimper les murs d’escalade où il y a des blocs pour placer ses pieds.

Les glissoires

Les glissoires permettent aussi à votre tout-petit de développer certaines habiletés physiques. Il existe différents types de glissoires (ex. : large, étroite, courbée, en tunnel ou en spirale), avec des pentes plus ou moins prononcées qui proposent différents défis pour votre enfant.

Glisser permet à votre tout-petit de développer le contrôle de sa posture. Par exemple, quand il glisse en position assise, votre enfant s’exerce à ajuster sa posture contre la gravité qui le tire vers le bas afin de garder sa tête à la verticale. De plus, lorsqu’il essaie de remonter la glissoire (à un moment où personne ne veut glisser), votre enfant développe sa coordination et la force musculaire de ses jambes et de ses bras.

Habituellement, à partir de 2 ans, un enfant peut glisser seul sur une courte glissoire droite avec une légère inclinaison. À mesure que votre tout-petit gagne de la confiance et développe ses habiletés, il peut glisser sur une glissoire plus longue, avec un angle plus prononcé ou avec une courbe. Vers 4 à 5 ans, il peut remonter une glissade à partir du bas.

Si votre tout-petit a peur de glisser, proposez-lui une glissoire plus petite et accompagnez-le en restant debout à côté de la glissoire et en le tenant par la taille ou par la main pour le faire glisser. Il n’est pas recommandé de glisser avec votre enfant assis sur vos genoux. Cette pratique n’est pas sécuritaire selon une étude américaine qui rapporte que cela peut causer des blessures aux tout-petits, dont des fractures de la jambe. En effet, entraîné par le poids et l’élan du parent, l’enfant glisse avec une plus grande force. Son pied peut alors rester coincé sur le bord ou dans le bas de la glissoire. Les jambes de l’enfant peuvent aussi recevoir un trop grand impact lorsqu’il atterrit sur ses pieds.

Les balançoires

Les bébés adorent se faire balancer doucement. La balançoire leur permet d’expérimenter les sensations du mouvement de leur corps dans l’espace. Votre enfant est prêt pour une « balançoire de bébé » à partir du moment où il est capable de rester assis seul au sol sans tomber, généralement vers l’âge de 6 mois.

Si votre enfant est un peu plus vieux, invitez-le à découvrir la balançoire traditionnelle. Vers 2 ans, vous pouvez l’aider à s’asseoir sur une balançoire pour le pousser doucement. Notez qu’au début, il est plus facile pour un enfant d’utiliser les balançoires qui ont des sièges souples (qui moulent le corps de chaque côté) que les sièges rigides faits d’une planche.

Si la balançoire est assez basse, proposez à votre tout-petit de s’y installer sur le ventre. Il peut alors découvrir des sensations différentes et tenter d’attraper de petits objets posés au sol. Même chose si vous la faites tourner sur elle-même.

Lorsque votre tout-petit sera intéressé, vous pouvez lui montrer à se tirer avec ses bras pour s’asseoir sur une balançoire et à se balancer seul en coordonnant les mouvements de ses bras et de ses jambes. Habituellement, vers 3 à 4 ans, un enfant peut maintenir le mouvement de la balançoire après avoir été poussé.

Vers 4 à 5 ans, il peut arriver à se balancer complètement seul, c’est-à-dire qu’il peut commencer le mouvement en se donnant un élan pour se balancer et qu’il peut maintenir le mouvement en bougeant ses jambes et ses bras.

Le carré de sable

Surveillez votre tout-petit, car il pourrait bien être tenté de goûter au sable.

Les jeux dans le carré de sable permettent notamment de stimuler le sens du toucher. Votre enfant y découvre différentes textures et sensations en y glissant ses mains. En jouant dans le sable, votre enfant découvre, par exemple, les propriétés du sable (ex. : le sable devient plus collant lorsqu’on le mouille, plus coulant et difficile à garder dans ses mains quand il est sec).

Jouer dans le sable développe aussi la motricité fine de votre tout-petit. Invitez-le à se servir d’une pelle et d’un seau pour qu’il puisse, par exemple, remplir le seau de sable, le vider ou le transvider dans un autre contenant.

Après 3 ans, le bac à sable devient aussi un bon endroit pour stimuler l’imagination de votre tout-petit. En ajoutant des cailloux, de petites branches et de l’herbe, il peut inventer mille histoires.

Pour en savoir plus sur les bienfaits des jeux dans le carré de sable, consultez notre fiche Jouer dans le sable.

Jeu libre au parc

Aller au parc est aussi une occasion pour votre enfant de jouer dehors et d’être en contact avec la nature. C’est pourquoi il est également conseillé de sortir du module de jeu pour laisser votre tout-petit s’amuser avec les éléments de la nature et bouger librement (ex. : courir, sauter, faire des roulades, etc.). C’est une autre façon de l’aider à acquérir plusieurs habiletés. Pour certains enfants, le jeu libre au parc offre d’ailleurs plus de défis que les modules de jeux.

Par exemple, courir sur un terrain inégal, marcher sur un tronc d’arbre, grimper sur une roche, sauter dans des flaques d’eau sont toutes des activités qui exercent la force et l’équilibre de votre enfant.

De plus, lorsqu’il se laisse tomber dans l’herbe, votre tout-petit développe ses réflexes de protection. Ceux-ci lui permettront d’éviter les blessures lors d’incidents sur des surfaces plus dures (lorsqu’il tombe sur l’asphalte, par exemple).

Si c’est possible, rendez-vous au parc en laissant votre enfant marcher au lieu de prendre la poussette. Il pourrait aussi y aller en tricycle, en draisienne ou en trottinette.

Jouer librement au parc permet aussi à votre tout-petit d’inventer, de choisir et d’organiser ses propres jeux. Il apprend ainsi à se connaître, ce qui développe sa confiance et son autonomie. Le jeu libre en pleine nature stimule aussi sa créativité. Votre tout-petit peut, par exemple, utiliser une branche pour s’en faire une épée, une baguette magique ou une fourchette.

De plus, le jeu libre à l’extérieur incite votre enfant à prendre de petits risques. Il peut essayer de grimper sur une roche ou un tronc d’arbre. Cela l’amène à connaître ses capacités physiques et à tester ses limites.

Pour en savoir plus sur les bienfaits du jeu libre à l’extérieur, consultez notre dossier Tout le monde dehors!

Des idées de jouets à apporter au parc

C’est une bonne idée d’apporter au parc des accessoires qui permettent à votre enfant d’être actif, comme une balle, un ballon et un cerceau. Les études montrent qu’un enfant bouge plus quand il joue avec ce genre d’accessoires que lorsqu’il s’amuse dans un module. Par exemple, votre tout-petit peut lancer, frapper ou pousser une balle ou un ballon avec ses mains et ses pieds. Ces jeux lui permettent de développer la perception de son corps dans l’espace, en plus d’améliorer sa coordination et son équilibre.

Vous pouvez aussi apporter plusieurs autres jouets simples de la maison : seau, pelles, petit râteau, petites autos, figurines, craies, bulles. Ces objets ont l’avantage d’avoir plusieurs usages, ce qui est très bon pour laisser la créativité de votre enfant s’exprimer.

Par exemple, il peut s’amuser à remplir un seau ou un contenant en plastique d’eau ou de sable, ou encore l’utiliser pour ramasser de petites choses (ex. : petites branches, cailloux, feuilles). Il peut aussi imaginer une histoire en jouant avec ses figurines ou ses petites voitures dans le gazon, le sable ou le module de jeu.

Avec des craies, votre enfant peut dessiner sur l’asphalte ou colorier des roches ou des bouts de bois. Vers 4 ou 5 ans, vous pouvez dessiner pour lui un jeu de marelle qui sera un excellent exercice d’équilibre!

 

Pour jouer au parc en toute sécurité
  • Vérifiez l’état des lieux pour vous assurer qu’ils sont sans danger (ex. : absence de morceaux de verre cassé, de jeux brisés, d’herbe à puces, de seringues).
  • Attention aux équipements mouillés, car ils peuvent être glissants. Si les semelles des souliers de votre enfant sont mouillées, essuyez-les pour éviter qu’il glisse en se promenant dans le module.
  • Rappelez les consignes de sécurité à votre enfant (ex. : on se tient à la rampe dans l’escalier).
  • Surveillez-le de près pour prévenir les blessures. Si un jeu vous semble trop difficile pour lui, accompagnez-le pour assurer sa sécurité plutôt que de l’interdire.
  • Privilégiez les chaussures qui tiennent bien aux pieds. Si votre enfant manque d’équilibre, les chaussures sport lui offriront plus de stabilité que les sandales.

 

À retenir

  • Votre enfant développe plusieurs habiletés motrices et sociales en jouant au parc.
  • C’est une bonne idée d’apporter de petits jouets (ballon, seau, pelle, voitures, figurines) pour amuser votre tout-petit et bonifier son expérience au parc.
  • Il est conseillé de profiter de votre visite au parc pour laisser aussi votre enfant jouer librement avec les éléments de la nature qu’il trouve.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Josiane Caron Santha, ergothérapeute
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Mai 2019

 

Photos : iStock.com/AleksandarGeorgiev et GettyImages/VisualCommunications et SbytovaMN

 

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • AMERICAN ACADEMY OF PEDIATRICS. « Riding a slide while on a parent’s lap increases the risk of injury », EurekAlert!, 15 septembre 2017. eurekalert.org
  • CARON SANTHA, Josiane. Apprendre à se balancer… sans aide. Capsule vidéo (dans la section miniformations gratuites). www.josianecaronsantha.com
  • FERLAND, Francine. Viens jouer dehors! Pour le plaisir et la santé. Éditions du CHU Sainte-Justine, 2012, 122 p.
  • HEWES, Janes. Laissons-les jouer : l’apprentissage par le jeu chez les jeunes enfants. Centre du savoir sur l’apprentissage chez les jeunes enfants, 2006, 8 p.
  • MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION ET DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR. À nous de jouer! L’extérieur, un terrain de jeu complet. 2018, 28 p.
  • RISLER, Clémence. « Jeu extérieur: quel est le rôle du parent? » Vifa Magazine, 17 septembre 2021. vifamagazine.ca.

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