Partir en vacances sans enfant

Partir en vacances sans enfant
Les parents ont parfois besoin de vacances sans leur enfant. Comment le préparer?


Malgré toute la joie que vous procure votre enfant, être parent est très exigeant. Il est normal que vous ayez parfois besoin de prendre une petite pause ou même des vacances, en couple ou en solo, sans lui. Découvrez comment aider votre enfant à vivre cette séparation et le confier à quelqu’un d’autre en toute sérénité.

Comment savoir si votre enfant est prêt pour vos vacances sans lui?

Plusieurs enfants ne sont pas prêts à se séparer de leurs parents durant une semaine, ou même quelques jours. Et certains tout-petits ont plus de difficulté à se détacher et à vivre les changements associés au fait de se faire garder quelques jours.

Vous devez donc vous fier au tempérament de votre enfant, à son degré de maturité, à ses peurs et à votre jugement pour déterminer s’il vivra bien votre absence. Fiez-vous aussi aux expériences de séparation déjà vécues (ex. : réactions de votre enfant durant votre absence et après). Cela peut vous donner une idée de la façon dont il peut réagir durant une séparation plus longue.

Si votre enfant vit une période de stress en raison de changements importants dans sa vie (ex. : changement de garderie, séparation, déménagement, arrivée d’un nouveau bébé), il est probable qu’il ne soit pas prêt, à ce moment précis, à être séparé de vous longtemps.

Combien de temps pouvez-vous partir?

La durée de votre absence doit être adaptée aux capacités de votre enfant et à son degré de confiance envers la personne qui va le garder. Sachez qu’une semaine peut paraître interminable pour un enfant de moins de 5 ans.

S’il s’agit d’une première séparation, limitez la durée de votre absence. Avant de partir, habituez votre enfant petit à petit à bien vivre vos absences, peu importe son âge.

Au début, faites garder votre enfant à la maison quelques heures en votre présence, puis en votre absence. S’il ne présente pas de réactions particulières à votre retour et les jours suivants, vous pouvez allonger peu à peu vos prochaines séparations, par exemple 24 heures, puis 2 ou 3 jours, etc. Lorsque vous aurez confiance que votre enfant peut bien vivre vos absences, envisager de plus longues vacances sera plus facile.

Les réactions possibles de votre enfant

La plupart des enfants de moins de 5 ans vivent difficilement une absence de leurs parents de plus de 3 jours.

Avant 5 ans, votre tout-petit ne comprend pas toujours pourquoi vous vous absentez pour une longue période. Il peut d’ailleurs mal réagir à votre absence en ayant un comportement plus difficile à votre retour.

Il n’est pas capable de comprendre que vous avez besoin de passer du temps sans lui. Il peut penser que vous l’abandonnez ou que vous partez parce qu’il n’a pas été gentil. Votre tout-petit peut ressentir de la culpabilité ou vous trouver méchant de lui avoir fait vivre cela. À votre retour, il peut vous faire vivre ou ressentir, de façon non intentionnelle, ce qu’il a vécu ou ressenti en votre absence.

Si votre enfant est habitué à se faire garder pendant quelques jours chez la même personne (grands-parents, tante, ami de la famille, etc.), il aura plus de facilité à y rester plus d’une semaine pendant vos vacances. Votre absence pourrait aussi être moins pénible pour lui s’il a plus de 5 ans, car aller à l’école l’aide à se séparer de vous et à s’ouvrir au monde.

Signes que votre enfant a trouvé votre absence difficile

Dans les jours qui suivent votre retour, certaines réactions peuvent indiquer que votre enfant a trouvé difficile d’être séparé de vous. Elles peuvent indiquer qu’il a besoin d’être rassuré et réconforté ou qu’il n’est pas prêt à se faire garder à nouveau pendant une journée, une nuit ou plus longtemps.
  • Fortes crises inhabituelles
  • Désir de vous suivre partout pour ne pas se retrouver seul
  • Insomnie
  • Cauchemars
  • Maladie ou malaise physique
  • Perte d’appétit
  • Symptômes d’anxiété ou de dépression
Si ces réactions sont encore présentes après 2 semaines, vous pourriez en parler à son médecin.

Comment aider votre enfant à bien vivre votre absence?

Enfant réconforté par ses grands-parents

Dans la majorité des cas, il est bien de préparer votre enfant à votre départ dès que la date des vacances est connue. Vous pouvez ainsi l’accompagner et le rassurer au besoin.

  • Attendez-vous à devoir répéter souvent à votre enfant pourquoi vous partez sans lui (besoin de repos, de temps pour vous ou en amoureux, etc.). S’il a autour de 7 ou 8 ans, il comprend mieux vos explications, mais peut ressentir de l’anxiété de séparation. Dans ce cas, questionnez-le pour découvrir de quoi il a peur et discutez-en avec lui. Parlez-lui aussi du plaisir que vous aurez à vous retrouver à votre retour.
  • Rassurez votre enfant en lui répétant des phrases comme : « Ce n’est pas à cause de toi que je pars », « Je ne t’abandonne pas. Je serai de retour à tel moment », etc.
  • Faites-le garder dans votre maison. Cela lui évitera de devoir s’adapter à un nouvel environnement en plus d’avoir à s’habituer à votre absence et à une nouvelle personne. S’il est entouré de choses qu’il connaît bien, il se sentira plus à l’aise et plus en sécurité. Si ce n’est pas possible, assurez-vous que votre enfant apporte sa doudou, son toutou préféré ou tout autre objet de réconfort à l’endroit où il est gardé.
  • Confiez votre enfant à une personne qu’il connaît bien, qui a un bon lien avec lui et qui vous inspire confiance, surtout si elle n’est pas de la famille. Plus vous aurez confiance en la personne qui gardera, moins vous ressentirez de l’inquiétude pendant votre absence et plus votre enfant se sentira en confiance. Si, en dernier recours, vous le confiez à une gardienne, lisez attentivement son CV et vérifiez ses références.
  • Si votre enfant ne connaît pas beaucoup la personne qui le gardera, invitez-la à la maison avant votre départ afin qu’ils passent du temps ensemble en votre présence. Augmentez peu à peu le temps qu’il passe avec elle pour qu’il se sente de plus en plus à l’aise. Avant de partir, assurez-vous que votre enfant a bien compris que c’est cette personne qui s’occupera de lui pendant vos vacances.
  • Donnez à votre enfant des photos de vous qu’il pourra regarder lorsqu’il s’ennuiera de vous. Vous pouvez aussi lui faire une petite vidéo dans laquelle vous lui parlez.
  • Laissez-lui un objet vous appartenant qui pourra le réconforter (ex. : chandail qui porte votre odeur). Votre enfant pourrait même vouloir dormir avec cet objet rassurant. Si votre enfant a autour 6 ans ou plus, faites-lui un dessin qu’il gardera près de lui durant votre absence. Demandez-lui qu’il vous fasse aussi un dessin et amenez-le avec vous.
  • Indiquez sur un calendrier vos dates de départ et de retour. Dites à votre enfant qu’il pourra, chaque jour, tracer un « X » ou coller un autocollant sur la case de la journée. Compter le nombre de jours qu’il reste avant votre retour lui donne un repère dans le temps.
  • Durant votre absence, vous pouvez appeler votre enfant pour vous rassurer et vérifier que tout se passe bien. Il pourrait toutefois être triste ou faire une crise après vous avoir parlé ou vu sur l’écran. Il aura alors besoin d’être réconforté par la personne qui le garde. Malgré cette réaction, votre appel pourrait l’aider à comprendre que vous reviendrez.

Vous vous sentez coupable de partir sans votre enfant?

En tant que parent, prendre soin de vous est important. De plus, cela aide votre enfant à apprendre à gérer les émotions suscitées par votre absence. Voici quelques conseils pour moins culpabiliser :
  • Si vous êtes à l’aise avec l’idée de laisser votre enfant et de partir pour un moment agréable sans lui, il y a plus de chance que cela se passe bien pour lui.
  • Trouver un compromis pourrait vous aider à vous sentir plus en paix avec votre décision de partir sans votre enfant : opter pour une absence plus courte ou une destination plus près, choisir le meilleur moment pour votre enfant, bien préparer la séparation avant de partir, bien choisir la personne qui garde et le lieu du gardiennage, etc.
  • Si vous êtes convaincu que la pause fera du bien à tous, vous communiquerez ce sentiment de bien-être à votre enfant.
  • Votre absence doit être vue comme un moment de ressourcement et de plaisir pour chacun (enfant, parents et gardiens). Votre enfant en ressentira lui aussi les bienfaits. Il profitera à votre retour de votre bonne humeur, de votre patience et de votre état de détente.
  • Prévoir une fête à votre retour permet d’instaurer une ambiance positive associée aux vacances sans enfant.

Comment préparer la personne qui gardera votre enfant?

  • Décrivez les routines de votre enfant à la personne qui le garde et demandez-lui qu’elle les suive le plus possible. Le respect des routines procure de la stabilité à votre enfant et lui permet de prévoir ce qui s’en vient. Cela le sécurise et le réconforte. Ne vous inquiétez toutefois pas si elles sont un peu différentes. Votre enfant peut s’adapter à différentes façons de faire. L’important est qu’il soit avec des gens aimants, confiants et rassurants.
  • Fournissez à la personne qui garde votre enfant toute l’information dont elle a besoin : les règles de la maison, votre itinéraire de voyage et les coordonnées de l’endroit où elle peut vous joindre, l’endroit où vous rangez l’acétaminophène ou l’ibuprofène et le thermomètre, la liste des allergies de votre enfant s’il en a, les coordonnées du médecin de famille et du dentiste ainsi que les instructions d’utilisation des appareils ménagers comme le lave-vaisselle. Laissez-lui aussi la carte d’assurance maladie de votre enfant ainsi que son carnet de santé.
  • Donnez à la personne qui garde votre enfant les coordonnées d’amis, de voisins et de membres de la famille qui pourront lui venir en aide en cas de besoin. Si vous vous absentez pour plusieurs jours, elle aura peut-être besoin de prendre une pause à l’occasion et se sentira plus soutenue si elle sait qu’elle peut faire appel à quelqu’un de votre entourage.
  • Faites l’épicerie et prévoyez des menus composés d’aliments que votre enfant aime. La préparation des repas sera plus simple pour la personne qui garde si elle a accès à des plats cuisinés à l’avance.

Votre enfant doit-il continuer d’aller à la garderie pendant vos vacances?

Pour maintenir la routine, il est bon que votre enfant continue d’aller à la garderie. Toutefois, si la personne qui le garde a l’énergie et la disponibilité pour s’en occuper, votre tout-petit pourrait prendre des vacances de la garderie. Néanmoins, certains enfants de 5 ans et plus ont besoin de se retrouver avec des amis. Dans ce cas, il est préférable qu’il continue de fréquenter la garderie.

À retenir

  • S’il s’agit d’une première longue séparation, mieux vaut habituer petit à petit votre enfant à votre absence en commençant par une nuit ou une fin de semaine, par exemple.
  • Il est préférable que votre enfant soit gardé dans votre maison et que ses routines habituelles soient suivies le plus possible.
  • Votre enfant pourrait mal réagir à votre absence et présenter des comportements difficiles à votre retour.
Naître et grandir

Révision scientifique : Nathalie Parent, psychologue, auteure et conférencière
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Mai 2024

Photos : 123rf.com/Tatiana Kostareva et GettyImages/bernardbodo

Ressources et références

  • BEAULIEU, Danie. 100 trucs pour améliorer vos relations avec les enfants. N. éd., Québec, Éditions de l’Homme, 2019, 120 p.
  • HALLORAN, Janine. 75 trucs et stratégies d’adaptation : pour composer avec le stress, l’anxiété et la colère. Québec, Éditions Midi trente, 2019, 132 p.
  • LEMAY, Michel. Famille, qu’apportes-tu à l’enfant? Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2001, 216 p.
  • PARENT, Nathalie. Enfants stressés : tout ce qu’il faut savoir pour aider votre enfant à grandir sereinement. Montréal, Les Éditions Michel Lafon, 2019, 240 p.
  • PISTORIO, Marc. Parent sécurisant, enfant sécurisé. Montréal, Édito, 2023, 280 p.

Pour les enfants

  • COUTURE, Nathalie et Geneviève MARCOTTE. Incroyable Moi maîtrise son anxiété. N. éd., Québec, Éditions Midi trente, 2021, 48 p.
  • DOMPIERRE, Violaine et Catherine PETIT. Petit Panda a peur. Laval, Saint-Jean Éditeur, 2020, 32 p.
  • LATULIPPE, Martine et autres. L’anxiété de Timothée. Laval, Saint-Jean Éditeur, 2022, 28 p.
  • LATULIPPE, Martine et autres. La peur de Mathis. Laval, Saint-Jean Éditeur, 2020, 30 p.

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