Le sommeil: aider son enfant à s'endormir

Le sommeil: aider son enfant à s'endormir
Des conseils pour que votre enfant s’endorme plus facilement et plus rapidement le soir.


Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi un enfant ne s’endort pas facilement et rapidement par lui-même le soir. Certaines sont hors de votre contrôle parce qu’elles sont par exemple liées à son stade de développement ou à un problème physique. D’autres sont davantage à votre portée, car elles sont influencées par vos habitudes familiales.

Si votre enfant a moins de 12 mois, consultez notre fiche Le sommeil de bébé.

Difficultés à s’endormir ou refus de se coucher le soir : les causes

Lorsqu’un enfant prend du temps à s’endormir ou qu’il ne veut pas aller au lit, se questionner sur ce qui pourrait nuire à la période du dodo est la première chose à faire pour pouvoir bien intervenir. C’est particulièrement le cas lorsque les habitudes familiales ne favorisent pas le sommeil, par exemple :

  • une heure du dodo qui n’arrive pas au meilleur moment pour l’enfant;
  • l’enfant a pris l’habitude de refuser d’aller au lit ou de s’endormir, et c’est même rendu un jeu pour lui;
  • les activités de la journée nuisent au sommeil, par exemple : pas assez d’activités physiques et d’exposition à la lumière du jour, repas trop près de l’heure du coucher, trop de temps passé devant les écrans (ex. : télévision, tablette, cellulaire, jeux vidéo), particulièrement le soir;
  • un besoin d’attention non comblé au cours de la journée;
  • une absence d’habitudes entourant le moment du coucher, c’est-à-dire de gestes répétés constants et réconfortants qui donnent à l’enfant un sentiment de prévisibilité, comme la routine du dodo, qui favorise une préparation au sommeil.

Autres causes

Les difficultés à s’endormir ou le refus de se coucher peuvent aussi s’expliquer par :

  • un problème physique (ex. : poussée dentaire, fièvre, congestion nasale, problèmes digestifs, problèmes respiratoires comme l’apnée du sommeil);
  • des émotions causées par une phase de son développement (ex. : anxiété de séparation, peur des monstres);
  • un changement dans son quotidien ou un événement stressant (ex. : temps des fêtes, séparation des parents, déménagement, retour à la garderie après les vacances).

Que faire durant la journée pour aider son enfant à s’endormir le soir?

Pour aider votre enfant à s’endormir, mettez en place des habitudes qui favorisent le sommeil le soir, mais aussi le jour. En effet, modifier certains comportements durant la journée peut être bénéfique, car le sommeil de votre enfant est aussi influencé par ce qui se passe le jour.

Avoir autant que possible des journées prévisibles

Avoir des repères l’aide à mieux comprendre la notion de temps qui passe, car il ne sait pas encore l’heure qu’il est.

Sans être rigide sur l’heure précise de chaque activité de la journée, essayez de donner à votre enfant des repères dans le temps afin qu’il sache à quoi s’attendre. Présentez-lui les activités de la journée dans l’ordre dans lequel elles seront faites, par exemple : « Aujourd’hui, tu vas t’amuser avec tes amis à la garderie. Je vais venir te chercher après la collation. »

À la fin de la journée, informez aussi votre enfant du déroulement de la soirée en essayant de faire les mêmes activités chaque jour dans le même ordre. Vous pouvez par exemple jouer un petit moment avec lui avant la préparation du souper et après le souper, lui laisser une période de jeu libre et, finalement, lui donner le bain avant la routine du dodo.

Lors des fins de semaine ou de vos journées de congé, tentez aussi d’avoir des habitudes qui se répètent, comme aller dehors le matin et prendre la collation après la sieste.

Ces quelques repères dans le temps augmentent le sentiment de sécurité de votre enfant, ce qui favorise le sommeil.

Encourager l’activité physique tous les jours et limiter les écrans

Enfant qui joue dehors au parc

Pour bien dormir, votre enfant a besoin de bouger. Un tout-petit qui n’est pas assez actif le jour peut avoir de la difficulté à s’endormir le soir, car il n’est pas assez fatigué.

Amenez votre enfant jouer dehors à la lumière du jour autant que possible. Cela l’aide à stabiliser son horaire de sommeil en fonction de la lumière du jour et de la noirceur.

Limitez aussi l’utilisation des écrans (télévision, tablette, cellulaire, ordinateur) pendant la journée afin, entre autres, de donner plus de place aux activités physiques. Par ailleurs, des études sont arrivées à la conclusion que passer trop de temps devant les écrans nuit au sommeil. Évitez aussi leur utilisation au moins une heure avant le dodo.

Répondre au besoin d’attention de votre enfant

Après une journée au service de garde, les enfants ont besoin de passer du temps avec leurs parents afin de remplir leur « réservoir émotionnel ». C’est la même chose lorsqu’ils sont malades ou traversent certaines phases de développement. Lorsque leur besoin d’attention n’est pas comblé, ils peuvent repousser l’heure du dodo.

Prenez l’habitude de combler le besoin d’attention de votre tout-petit avant la routine du dodo, et non durant celle-ci. Sinon, il pourrait essayer de prolonger la routine pour être avec vous et prendre ainsi plus de temps pour s’endormir.

Pour remplir le « réservoir émotionnel » de votre enfant, donnez-lui toute votre attention pendant un moment précis en fin de journée. Par exemple, prenez le temps de jouer seul avec lui, sans distraction, au retour du service de garde ou après le souper.

L’attention que vous accordez à votre tout-petit est également essentielle pour développer sa confiance en lui. Et cela a aussi un impact sur le sommeil. En effet, un enfant qui a confiance en lui a, en général, plus de facilité à s’endormir seul et à réguler ses émotions pour s’apaiser avant de s’endormir.

Adopter des attitudes réconfortantes et positives par rapport au sommeil

Le sommeil est bénéfique et important pour la santé, au même titre qu’une saine alimentation et une activité physique régulière. Et votre enfant n’est pas trop jeune pour l’apprendre.

Expliquez-lui que bien dormir l’aide à passer de belles journées et à apprendre plein de choses. Dites-lui aussi que son corps et son esprit se reposent lorsqu’il dort. Dormir lui permet alors de faire le ménage dans ce qu’il a appris et de retrouver son énergie pour recommencer à jouer et à apprendre le lendemain.

Parlez positivement du sommeil à votre tout-petit. Peu à peu, il apprendra à considérer le sommeil comme quelque chose d’agréable et d’essentiel. Vous pouvez par exemple lui dire :

  • « Ça fait du bien de se reposer. Moi, j’aime bien dormir parce que… Et toi, pourquoi aimes-tu dormir? »
  • « Dormir, “ça recharge les batteries” et ça permet de grandir et de courir vite. »
  • « Quand on dort, on peut faire toutes sortes de rêves. Moi, j’aime quand je vole dans mes rêves. Et toi, à quoi rêves-tu? »

Que faire durant la soirée pour aider son enfant à s’endormir?

Faire la routine du dodo au bon moment

L’heure du coucher n’est pas la même pour tous les enfants, car elle dépend de facteurs biologiques propres à chacun. Cependant, certains signes indiquent qu’un tout-petit est fatigué :

À mesure que votre tout-petit vieillit, les signes de fatigue peuvent changer tout comme l’heure à laquelle ils se manifestent.
  • Bâillements
  • Yeux qui rougissent
  • Surexcitation (ex. : répétitions de gestes ou de paroles)
  • Agressivité
  • Pleurs
  • Il dit « je suis fatigué » ou « je veux faire dodo »

Le meilleur moment pour commencer la routine et mettre votre enfant au lit est avant l’apparition de ces signes de fatigue. Si vous attendez que ces signes soient présents, votre enfant risque d’être trop fatigué pour s’endormir facilement.

Si votre enfant a de la difficulté à s’endormir, observez-le pendant quelques soirs et notez à quelle heure les signes de fatigue apparaissent. Vous pourrez ainsi déterminer le meilleur moment pour commencer la routine du dodo.

De combien d’heures de sommeil un enfant a-t-il besoin?

En général, les tout-petits de 1 à 2 ans ont besoin de 11 à 14 heures de sommeil par jour, alors que ceux de 3 à 5 ans ont besoin de dormir de 10 à 13 heures chaque jour, siestes comprises.

Faire chaque soir une courte routine du dodo

Père qui lit une histoire à son enfant lors de la routine du dodo

Une bonne routine du dodo amène votre enfant vers le sommeil grâce à des gestes réconfortants, apaisants et plaisants qui se répètent soir après soir (ex. : mettre le pyjama, brosser les dents, raconter une histoire). Elle doit aussi être faite au bon moment, soit avant l’apparition des signes de fatigue.

  • Gardez la routine du dodo assez courte (environ 15 minutes).
  • Adaptez la routine à l’âge, aux besoins et même aux préférences de votre tout-petit. S’il est assez vieux, il pourrait être heureux de choisir sa routine du dodo comme un « grand ».
  • Pour faciliter le début de la routine, soyez prévisible en indiquant à votre enfant ce qui s’en vient. Avertissez-le qu’il ira bientôt se coucher et qu’il devra arrêter son jeu dans quelques minutes.
  • Assurez-vous que votre enfant n’a pas faim, soif ou envie avant de commencer la routine. Vous éviterez ainsi de nombreuses demandes avant qu’il s’endorme ainsi que des réveils durant la soirée ou la nuit.
  • Invitez ensuite votre tout-petit à faire sa routine, par exemple : « On a bien joué ensemble. L’heure du dodo approche. Il est temps de mettre ton pyjama, de brosser tes dents et d’aller à la toilette. Après c’est : une histoire, deux câlins et un beau dodo qui fait du bien. »

Rassurer votre enfant

Certains tout-petits n’aiment pas se séparer de leurs parents ou ont certaines craintes, comme la peur du noir, des monstres ou des fantômes. Si c’est le cas de votre enfant, l’heure du coucher peut être difficile, car dormir l’oblige à se séparer de vous.

Ne minimisez pas ses sentiments. Écoutez votre enfant lorsqu’il dit qu’il veut rester avec vous. Puis, rassurez-le en lui disant qu’il est capable de dormir même si vous n’êtes pas avec lui et que vous êtes tout près dans le salon. S’il a peur des monstres ou des fantômes, évitez de lui proposer de les chasser de sa chambre. Pour savoir comment agir, consultez notre fiche Les peurs au coucher.

La sieste empêche-t-elle les enfants de s’endormir le soir?

La plupart des tout-petits dorment l’après-midi jusqu’à l’âge de 4 ou 5 ans et ils en ont besoin. Ne coupez donc pas la sieste trop vite, car le manque de sommeil peut entraîner de l’agitation. Votre enfant pourrait alors avoir encore plus de difficulté à s’endormir le soir.
Avant d’éliminer la sieste, assurez-vous d’avoir bien observé les signes de fatigue de votre enfant le soir afin de le coucher au bon moment et d’avoir adopté, tout au long de la journée, des habitudes qui favorisent le sommeil. Pour savoir si votre enfant a toujours besoin d’une sieste, consultez notre fiche La sieste.

Quand consulter

N’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé (ex. : médecin de famille, infirmière, pédiatre, psychologue) si :

  • vous avez des inquiétudes concernant le sommeil de votre enfant;
  • vous ou votre partenaire êtes dépassé par les difficultés de sommeil de votre enfant;
  • vous croyez que ces difficultés de sommeil sont liées à un problème de santé physique (ex. : difficultés respiratoires, difficultés digestives) ou à des difficultés psychologiques (ex. : anxiété).

Au moment du rendez-vous, précisez au professionnel de la santé vos attentes en matière de sommeil, ce qui inclut les besoins de votre enfant mais aussi les vôtres, ainsi que vos valeurs familiales.

Pour en savoir plus sur d’autres difficultés liées au sommeil (peurs, cauchemars, terreurs nocturnes, etc.), consultez notre fiche Les troubles du sommeil.

À retenir

  • Modifier certaines de vos habitudes, autant en journée qu’en soirée, peut aider votre enfant à s’endormir plus facilement et plus rapidement le soir.
  • Passer du temps avec votre tout-petit avant sa routine du dodo lui permet de combler son besoin d’attention avant d’aller au lit. Il aura alors moins tendance à prolonger la routine pour être avec vous.
  • Un enfant s’endort plus facilement s’il fait sa routine du dodo et se couche avant l’apparition de signes de fatigue.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Evelyne Touchette, Ph. D., professeure-chercheuse experte en sommeil
Recherche et rédaction :
Immerscience et équipe Naître et grandir
Mise à jour : Juin 2022

 

Photos : GettyImages/JasonDoiy, FatCamera et SolStock

 

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • APPRENDRE À DORMIR. apprendreadormir.com
  • DAHL, Ronald E. « The impact of inadequate sleep on children’s daytime cognitive function », Seminars in Pediatric Neurology, vol. 3, no 1, mars 1996, p. 44-50. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov
  • DORMEZ LÀ-DESSUS. Le sommeil, un besoin naturel individuel et qui évolue. dormezladessuscanada.ca
  • ENCYCLOPÉDIE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES JEUNES ENFANTS. Sommeil. enfant-encyclopedie.com
  • FIESE, Barbara H. et autres. « Bedtimes, bedtime routines, and children’s sleep across the first 2 years of life », Sleep, vol. 44, no 8, août 2021. doi.org
  • HONAKER, Sarah Morsbach et Lisa J. MELTZER. « Sleep in pediatric primary care: A review of the literature », Sleep Medicine Reviews, vol. 25, février 2016, p. 31-39. doi.org
  • IWATA, Sachiko et autres. « Determinants of sleep patterns in healthy Japanese 5-year-old children », International Journal of Developmental Neuroscience, vol. 29, no 1, février 2011, p. 57-62. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov
  • JANSSEN, Xanne et autres. « Associations of screen time, sedentary time and physical activity with sleep in under 5s: A systematic review and meta-analysis », Sleep Medicine Reviews, vol. 49, février 2020. doi.org
  • MINDELL, Jodi A. et autres. « Cross-cultural differences in infant and toddler sleep », Sleep Medicine, vol. 11, n3, mars 2010, p. 274-280. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov
  • SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE. Soins de nos enfants. De saines habitudes de sommeil pour votre bébé et votre enfant. soinsdenosenfants.cps.ca
  • SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PHYSIOLOGIE DE L’EXERCICE. Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures pour les enfants de 0 à 4 ans : une approche intégrée regroupant l’activité physique, le comportement sédentaire et le sommeil. csepguidelines.ca
  • SPENCER, Rebecca M.C. « The role of naps in memory and executive functioning in early childhood », Advances in Child Development and Behavior, vol. 60, 2021, p. 139-158. doi.org
  • TOUCHETTE, Evelyne. Facteurs associés aux problèmes de sommeil de la petite enfance. 2020. enfant-encyclopedie.com

 

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