Déjà 3 jours et 3 nuits que Léonard est hospitalisé. Je m’en veux. Comment ai-je pu croire qu’il s’agissait d’un banal rhume qui finirait par s’en aller de lui-même?
Je regarde mon bébé dormir. Je ne sais pas comment il fait pour trouver cette quiétude. À quelques mètres de nous, derrière un rideau tendu, un autre nourrisson s’égosille. Je suis incapable de trouver le sommeil. J’envie la capacité des bébés à faire abstraction de l’environnement pour recharger leurs batteries. Les miennes commencent à être à plat… Déjà 3 jours et 3 nuits que Léonard est hospitalisé.
Rien de très grave, je vous rassure. Celles qui ont plus d’un enfant savent très bien que les derniers de famille sont rapidement en contact avec une multitude de microbes ramenés à la maison par leurs grands frères et grandes soeurs. Léonard en fait présentement les frais.
Ça fait un mois que bébé tousse un peu, qu’il respire plus difficilement à l’occasion et qu’il a le nez bouché. Je le fais dormir en position inclinée, je lui nettoie le nez avec de l’eau saline, etc. J’en prends soin. Du moins, j’en avais l’impression.
La visite de routine chez le pédiatre pour ses deux mois m’a prouvé le contraire. La docteure nous a dirigés vers l’hôpital pour l’hospitaliser sur-le-champ. Verdict : une bronchiolite, un début d’otite et deux conjonctivites des paupières.
Je regarde mon fils dormir et je m’en veux. Comment se fait-il que je n’aie pas réalisé la gravité de son état? Comment ai-je pu croire qu’il s’agissait d’un banal rhume qui finirait par s’en aller de lui-même? Suis-je une mère négligente? J’avais pourtant communiqué mon inquiétude, quelques jours plus tôt, à mon conjoint. Je trouvais les voies respiratoires de bébé vraiment obstruées. Mais je n’ai pas poussé mon investigation.
À titre de maman, je me sens bien outillée. Je prends mon rôle au sérieux, je me renseigne, je demande de l’aide, j’apprends chaque jour et je corrige le tir en cas de besoin. Rarement, je me sens incompétente. Mais cette nuit, alors que l’infirmière prend les signes vitaux de mon fils, qu’un bébé hurle en réclamant sa mère et qu’on entend les sons caractéristiques des nombreux moniteurs de l’unité de pédiatrie, je me sens incompétente et j’ai envie de pleurer.
Je me rappelle avoir ressenti la même chose quand Clémentine a fait ses premières otites. Elle ne se plaignait pas de douleur et ne faisait pas de fièvre. Ce sont uniquement sa toux et son irritabilité qui nous avaient amenés à consulter et à découvrir deux otites monstrueuses. Comme je m’étais sentie coupable de ne pas avoir consulté plus tôt.
14 janvier 2016
Photo : Josée Bournival