Un sentiment d'incompétence

Un sentiment d'incompétence
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Déjà 3 jours et 3 nuits que Léonard est hospitalisé. Je m’en veux. Comment ai-je pu croire qu’il s’agissait d’un banal rhume qui finirait par s’en aller de lui-même?

Je ne connais aucun parent qui souhaite délibérément faire du mal à son enfant. Je pense que chacun fait au meilleur de ses connaissances, mais il arrive parfois qu’on commette des erreurs. Ça m’est arrivé plus d’une fois!

La majorité d’entre elles sont déjà oubliées, car il n’y avait aucune véritable conséquence. Par contre, je me rappelle une anecdote qui, encore aujourd’hui, me rend mal à l’aise.

À l’époque, mon fils Léonard n’avait que quelques mois. Ça faisait plusieurs jours qu’il toussait un peu, qu’il respirait plus difficilement à l’occasion et qu’il avait le nez bouché. Je le faisais dormir en position inclinée, je lui nettoyais le nez avec de l’eau saline, je le berçais longuement, etc. J’en prenais soin. Du moins, j’en avais l’impression.

Une visite de routine chez le pédiatre m’a prouvé le contraire. La docteure nous a dirigés vers l’hôpital pour l’hospitaliser sur-le-champ. Verdict : une bronchiolite, un début d’otite et deux conjonctivites des paupières.

Vous n’avez pas idée comme j’ai culpabilisé! Comment se fait-il que je n’avais pas réalisé la gravité de son état? Comment avais-je pu croire qu’il s’agissait d’un banal rhume qui finirait par s’en aller de lui-même? Étais-je une mère négligente? J’avais pourtant communiqué mon inquiétude, quelques jours plus tôt, à mon conjoint. Je trouvais les voies respiratoires de bébé vraiment obstruées. Mais je n’avais pas cru bon de pousser mon investigation plus loin.

À titre de maman, je me sens bien outillée. Je prends mon rôle au sérieux, je me renseigne, je demande de l’aide, j’apprends chaque jour et je corrige le tir en cas de besoin. Rarement, je me suis sentie incompétente. Mais cette nuit-là, alors que l’infirmière prenait les signes vitaux de mon fils, je me sentais minable et j’en pleurais.

Je me rappelle avoir ressenti la même chose quand Clémentine a fait ses premières otites. Elle ne se plaignait pas de douleur et ne faisait pas de fièvre. Ce sont uniquement sa toux et son irritabilité qui nous avaient amenés à consulter et à découvrir deux otites monstrueuses. Comme je m’étais sentie coupable de ne pas avoir consulté plus tôt.

Peut-être vivez-vous quelque chose de similaire en ce moment. Je vous invite à être indulgente ou indulgent envers vous-même. Le mot parent n’est pas synonyme de perfection. Continuez à faire de votre mieux. Le fait d’être sur le site de Naître et grandir prouve déjà votre désir de vous outiller pour prendre soin de votre enfant.

Mise à jour le 8 novembre 2024
Publiée originalement le 14 janvier 2016

Naître et grandir

Photo : GettyImages/damircudic

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