La fessée associée à des troubles de santé mentale

La fessée associée à des troubles de santé mentale
La fessée associée à des troubles de santé mentale

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La fessée rendrait les enfants plus agressifs et ses effets pourraient même se faire ressentir à l’âge adulte.

9 juillet 2012 - Même en l’absence d’abus ou de négligence, les punitions physiques affecteraient à long terme la santé mentale des enfants, avance une récente étude de l’American Academy of Pediatrics. La fessée rendrait les enfants plus agressifs et ses effets pourraient même se faire ressentir à l’âge adulte.

Bien qu’elle reste un sujet controversé, du moins dans les pays qui ne l’ont pas interdite, comme le Canada et les États-Unis, de nombreux parents affirment avoir encore recours à la fessée et aux châtiments corporels. Dans une étude québécoise, publiée en 2002, on rapportait même que deux Québécois sur trois la jugeaient nécessaire.

Cette nouvelle étude pourrait cependant décourager les adeptes de ce châtiment. En effet, selon les résultats obtenus auprès de 34 653 individus de moins de 20 ans, un lien existerait entre les coups reçus à l’enfance et les troubles mentaux développés à l’âge adulte. De 2 à 7 % des problèmes mentaux des jeunes adultes examinés lors de cette étude seraient liés aux punitions physiques.

Bien sûr, les problèmes de santé mentale résultent de nombreux facteurs, soulignent les chercheurs, mais la punition physique amplifierait le risque d’en être atteint. Les enfants à qui l’on aurait administré des fessées auraient ainsi deux fois plus de risque de souffrir d’une maladie mentale et seraient aussi plus prédisposés que les autres de faire une dépression à l’âge adulte.

Utiliser de fortes punitions physiques — pousser, empoigner, secouer, gifler ou taper – avec un jeune enfant turbulent augmenterait le risque d’anxiété, d’abus de drogue et d’alcool, des troubles de l’humeur ou de personnalité plus tard.

D’un point de vue de santé publique, les auteurs de cette étude soutiennent que réduire les punitions physiques pourrait aider à diminuer les cas de troubles mentaux au sein de la population.

 

Isabelle Burgun – Agence Science-Presse

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