Votre enfant n’a pas besoin de recevoir une montagne de cadeaux. Voyez pourquoi!
Les membres de la famille se montrent parfois très généreux lorsqu’ils offrent des cadeaux aux enfants à Noël ou à leur anniversaire. Pourtant, un enfant n’a pas besoin de recevoir une tonne de cadeaux pour être heureux.
Pourquoi faut-il éviter les montagnes de cadeaux?
Les fêtes d’anniversaire ou de Noël demandent plusieurs adaptations à un enfant. Elles changent ses routines et impliquent beaucoup de stimulations (invités, décorations, sucreries, musique). Elles lui font aussi vivre des émotions fortes.
Si, en plus, il reçoit beaucoup de cadeaux, il peut ne plus savoir comment réagir. Voici différentes raisons qui expliquent pourquoi les montagnes de cadeaux devraient être évitées.
- Recevoir beaucoup de cadeaux amène encore plus de stimulations et d’émotions pour l’enfant. Or, il n’a pas toujours les mots pour nommer ce qu’il ressent ou la capacité de bien réagir aux stimulations. Il peut rapidement devenir très excité. S’il est très jeune, il peut bouger davantage, pleurer, crier ou se tenir à l’écart. S’il est plus vieux, il peut se montrer agité ou impatient et avoir des paroles ou des gestes impulsifs. Si les parents et les invités pressent l’enfant d’ouvrir ses cadeaux et attendent sa réaction, cela peut devenir très difficile à gérer pour lui.
- Une abondance de cadeaux peut frustrer l’enfant et le décevoir. S’il attend avec impatience un jouet en particulier, il peut se sentir bousculé s’il doit le mettre de côté après l’avoir déballé pour ouvrir d’autres cadeaux. Ce mélange de joie et de frustration est difficile à gérer pour un enfant. Il peut aussi exprimer sa déception de ne pas avoir reçu le jouet espéré. Le tout-petit peut montrer sa peine en pleurant, en boudant ou en se fâchant. S’il est plus âgé, il comprend que sa réaction peut blesser la personne qui lui a offert le cadeau, mais il n’a pas encore acquis toutes les habiletés pour gérer ce malaise. Il pourrait donc expliquer maladroitement sa déception ou la cacher en restant silencieux.
Les cadeaux ne sont pas les seuls éléments qui émerveillent et excitent un enfant à sa fête ou à Noël. La présence des amis et de la famille élargie, les décorations, les gâteaux et l’ambiance de fête y contribuent aussi!
- Un grand nombre de cadeaux peut stresser l’enfant ou le rendre indifférent. Quand ils ont beaucoup de cadeaux à déballer en même temps, certains enfants peuvent devenir indifférents. Ils peuvent alors ouvrir rapidement leurs cadeaux sans y porter attention. Les plus jeunes peuvent même s’en désintéresser et ne plus avoir le goût d’en ouvrir. Dans cette course au déballage, l’excitation monte rapidement. Cette émotion intense est difficile à contenir pour les enfants. Ils peuvent alors se sentir dépassés et adopter des comportements dérangeants.
- L’abondance enlève le caractère spécial d’un cadeau, car elle diminue le sens attribué au geste de donner et de recevoir. L’enfant qui reçoit une tonne de jouets chaque année n’apprend pas à les apprécier et à en prendre soin. Il pourrait aussi se mettre à croire qu’il aura toujours tout ce qu’il veut.
- Une montagne de cadeaux empêche l’enfant de s’intéresser à ses jeux et à ses jouets. Il les accumule sans avoir le temps de les découvrir et d’explorer leurs possibilités. Or, les jouets et les jeux exercent un rôle important dans son développement. Ils lui permettent de développer différentes habiletés (ex. : empiler, classer, attraper, imaginer, parler, planifier, attendre son tour, gagner, perdre, etc.).
- L’abondance peut habituer l’enfant à vouloir toujours beaucoup de cadeaux. Le tout-petit n’a pas la capacité de se représenter le nombre ou la valeur des cadeaux qu’il reçoit. Il n’a pas trop d’attentes par rapport aux cadeaux qu’il va recevoir. Il peut même oublier ce qu’il avait demandé. C’est à force de recevoir toujours plusieurs cadeaux que l’enfant s’attend à en recevoir davantage à son anniversaire ou à Noël.
- La montagne de cadeaux ne correspond pas aux attentes de l’enfant. Le fait d’offrir beaucoup de cadeaux répond parfois davantage au besoin des adultes d’être généreux qu’à celui de l’enfant. D’ailleurs, celui-ci reçoit souvent bien plus que ce qu’il avait espéré.
Découvrir le plaisir de donner et de recevoir
Votre enfant a surtout besoin que vous vous intéressiez à lui. Ce qui lui fait vraiment plaisir, c’est l’attention que vous lui portez. Cela peut s’exprimer avec un seul cadeau, choisi ou confectionné avec soin, en ayant en tête ce que votre enfant aime. Il pourrait être très content de recevoir un seul cadeau si vous prenez le temps de le découvrir avec lui.
Vous pouvez aussi profiter du temps des fêtes pour faire vivre des expériences de partage et de générosité à votre enfant. Voici quelques exemples pour l’aider à comprendre et à apprécier davantage le fait de donner :
- Proposez-lui de fabriquer des cartes ou des bricolages pour des membres de la famille.
- Encouragez-le à donner un jouet qu’il n’utilise plus à un tout-petit de son entourage ou à un organisme de charité.
- Invitez-le à participer aux préparatifs de la fête. Vous pouvez, par exemple, lui proposer de choisir un cadeau ou de fabriquer l’emballage de celui-ci.
Des conseils pour que votre enfant apprécie ses cadeaux
Voici comment vous pouvez aider votre enfant à mieux apprécier chacun de ses cadeaux.
- Laissez votre enfant déballer un cadeau à la fois. Donnez-lui le temps de le découvrir avant de lui en donner un autre à déballer.
- Observez votre enfant pour savoir quel jouet l’intéresse le plus. Laissez-le s’amuser avec ce nouveau jouet. Pendant ce temps, mettez ses autres cadeaux de côté. Votre enfant pourra mieux découvrir son nouveau jouet et y porter attention en l’absence d’autres jouets.
- Ne soyez pas déçu si votre enfant ne réagit pas comme vous l’espériez. Par exemple, les tout-petits préfèrent parfois le papier et les cartons d’emballage aux objets déballés. À Noël, un enfant pourrait aussi s’intéresser davantage au jouet qu’a reçu son cousin qu’aux siens.
- Permettez à votre enfant d’être déçu. C’est possible que son cadeau ne lui plaise pas ou que ce ne soit pas ce qu’il voulait. Si votre enfant semble triste ou contrarié, laissez-le vous dire comment il se sent. Aidez-le aussi à mettre des mots sur ses émotions. Il apprend ainsi qu’il ne peut pas avoir tout ce qu’il veut et que son émotion est normale. Cela lui montre aussi que vous comprenez ce qu’il vit.
- À Noël, encouragez votre enfant à s’intéresser aux autres personnes qui reçoivent des cadeaux. Par exemple, vous pouvez lui dire : « Regarde comme ton oncle Simon est content de son livre. Il tourne les pages en souriant. » Vous pouvez aussi l’encourager à découvrir les cadeaux déballés. Dites-lui, par exemple : « Touche au foulard de mamie comme il est doux » ou « Demande à ta soeur si elle veut de l’aide pour découvrir son jeu ».
- Après la fête, choisissez quelques jouets qui ont le plus retenu l’attention de votre enfant. Rangez les autres pour plus tard. Vous pourrez sortir un nouveau jouet à la fois au cours des semaines suivantes. De cette façon, votre enfant prendra le temps de jouer avec chacun de ses nouveaux jouets et de les apprécier.
Que faire quand l’entourage est très généreux?
À l’approche de Noël ou de l’anniversaire de votre enfant, expliquez à votre entourage (grands-parents, oncles, tantes, amis, etc.) pourquoi vous ne voulez pas qu’il soit inondé de cadeaux. Demandez-leur de se limiter à un cadeau ou à un certain budget. Vous pouvez aussi leur suggérer de se mettre à plusieurs pour acheter un cadeau de groupe.
Rappelez aux personnes de votre entourage qu’elles peuvent offrir autre chose que des jouets pour faire plaisir à votre enfant. Voici quelques suggestions de cadeaux différents qui plairont sans doute à votre enfant :
Les
grands-parents qui tiennent à donner beaucoup peuvent aussi contribuer au régime enregistré d’épargne-études (REEE) de leurs petits-enfants.
- des livres;
- des vêtements ou de l’équipement de sport (ex. : traîneau, vélo, raquettes, sac à dos);
- un abonnement à un magazine pour faire durer le plaisir toute l’année. Les enfants attendent avec impatience de découvrir leur nouveau magazine chaque mois;
- une sortie, comme une visite au musée ou au théâtre, une promenade en forêt ou une activité sportive. Ce sont des moments privilégiés où les enfants découvrent de nouvelles choses et créent des souvenirs précieux.
Faut-il donner le même nombre de cadeaux à tous vos enfants?Les parents veulent être justes et équitables envers leurs enfants, ce qui est normal. Toutefois, offrir à tous les enfants le même nombre de cadeaux n’est pas nécessaire pour y arriver. Le plus important est de reconnaître les goûts et les besoins de chaque enfant et de leur offrir un cadeau qui correspond à ce qu’ils sont. Les enfants acceptent mieux d’être traités différemment s’ils comprennent qu’ils sont uniques et que leurs préférences sont différentes de celles de leurs frères et soeurs. Mettez l’accent sur votre intention de faire plaisir à chacun pour diminuer la rivalité qui pourrait exister entre frères et soeurs. Toutefois, mieux vaut garder un certain équilibre. Pour un tout-petit qui n’a pas encore acquis la notion de valeur, recevoir un seul cadeau quand son frère en reçoit quatre peut être une grosse déception, même si la valeur des cadeaux est comparable. |
À retenir
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Un enfant qui reçoit une montagne de cadeaux peut avoir du mal à gérer ses émotions, vivre du stress et ne pas apprécier pleinement ses nouveaux jouets.
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Un enfant appréciera davantage ses cadeaux si vous prenez le temps de les découvrir avec lui.
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Pour éviter que votre enfant soit inondé de cadeaux, demandez aux gens de votre entourage de se limiter à un cadeau. Pensez aussi à leur donner des suggestions pour offrir autre chose que des jouets.
| Révision scientifique : Chloé Gaumont, M. Sc., psychoéducatrice Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir Mise à jour : Décembre 2024
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Photos : GettyImages/Gorica Poturak et GettyImages/FatCamera
Ressources et références-
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SUNDERLAND, Margot. La science au service des parents : comprendre et élever son enfant grâce aux avancées scientifiques. N. éd., Montréal, Éditions Hurtubise, 2016, 288 p.
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