Les cauchemars

Les cauchemars
Votre enfant fait des cauchemars? C’est normal, mais vous pouvez l’aider à avoir un sommeil plus paisible.


À partir de quel âge les enfants font-ils des cauchemars?

Les cauchemars sont fréquents chez les enfants et peuvent apparaître dès l’âge de 2 ans. Ils seraient plus fréquents vers 10 à 12 ans et diminueraient ensuite durant l’adolescence.

Les cauchemars se produisent généralement en fin de nuit, pendant la phase du sommeil paradoxal. L’enfant se réveille soudainement et semble avoir peur. Généralement, il n’y a pas lieu de s’inquiéter puisque les rêves et les cauchemars font partie du développement psychologique normal de l’enfant.

Les causes des cauchemars

La cause exacte d’un cauchemar peut être difficile à déterminer. En fait, un enfant peut faire un cauchemar pour différentes raisons :

  • L’enfant a fait face à différentes peurs et insécurités durant sa journée ou traverse une période difficile, comme la peur de l’inconnu, un changement ou une difficulté. Parfois, certains événements qui surviennent pendant le jour sont difficiles à assimiler et les préoccupations peuvent réapparaître sous différentes formes la nuit dans ses rêves.
  • L’enfant peut vivre des émotions contradictoires ou ressentir des tensions à l’intérieur de lui. Les rêves, bons et mauvais, l’aident à travailler ce qui se passe à l’intérieur.
Des cauchemars violents qui reviennent sans cesse et qui s’accompagnent d’anxiété le jour peuvent signifier que votre enfant traverse une période difficile.
  • Il peut vivre du stress à cause d’un changement : un déménagement, une séparation, un changement de groupe à la garderie, l’adaptation à l’école ou à un nouvel enseignant, l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur, etc.
  • Un événement marquant peut s’être produit près de lui ou il peut avoir été impressionné par des images vues à la télévision ou dans un livre. Vous pouvez porter attention aux histoires que vous lui racontez le soir et à ce qu’il regarde à la télévision ou sur le Web. Certains éléments peuvent être plus perturbants pour un enfant que pour un autre.
  • Être malade peut favoriser les cauchemars, particulièrement lorsque l’enfant fait de la fièvre.

Et si c’était une terreur nocturne?

Souvent confondues avec les cauchemars, les terreurs nocturnes sont souvent impressionnantes pour les parents, car l’enfant peut entre autres crier, être agité et parfois même être agressif. Les terreurs nocturnes sont généralement sans danger pour l’enfant. Elles apparaissent entre 18 mois et 4 ans et sont plus rares après 5 ans. Elles surviennent en début de nuit, contrairement aux cauchemars qui ont lieu en fin de nuit.
Après une terreur nocturne, l’enfant n’est pas complètement réveillé, il est désorienté et il ne peut pas raconter ce qui vient de se passer. À l’inverse, un enfant qui a fait un cauchemar se réveille, est alerte et peut raconter son cauchemar. Pour en savoir plus, consultez notre fiche Les terreurs nocturnes.

Que faire si votre enfant fait un cauchemar?

  • Allez le voir et restez quelques minutes avec lui pour le rassurer.
  • Dites-lui que vous comprenez qu’il ait peur, car un cauchemar, c’est effrayant. Expliquez-lui aussi que même si c’était épeurant, ce n’était qu’un cauchemar et que ce n’était pas réel.
  • Aidez-le à se calmer en lui donnant sa poupée ou son toutou préféré ou en lui mettant une musique douce au besoin.
  • Ne vous moquez pas de ses peurs. Elles sont réelles. Essayez de savoir si quelque chose le perturbe à la garderie, à l’école ou à la maison.
  • Laissez sa porte entrouverte et rappelez-lui que vous êtes tout près.
  • Faites preuve de patience si votre enfant vous parle de son cauchemar le lendemain et écoutez ses inquiétudes.

Le dessin et les histoires pour chasser les cauchemars

Durant la journée, vous pouvez aider votre enfant à transformer la partie effrayante du cauchemar en un événement drôle ou positif. Par exemple, il pourrait modifier le monstre de son rêve en lui ajoutant des oreilles de lapin ou encore modifier la fin de son cauchemar afin que l’aventure se termine dans un monde rempli de bonbons. Cela peut être fait par le dessin ou en racontant des histoires; laissez place à son imagination!

Comment encourager un sommeil paisible

Vous pouvez mettre en place certains éléments pour diminuer le nombre de cauchemars que fait votre enfant ou leur intensité.

Pistes de solution et de réflexion pour favoriser son sommeil. 
  • Préparez avec votre enfant une routine apaisante avant le dodo et prenez l’habitude de le coucher à des heures régulières.
  • Assurez-vous que votre enfant dort suffisamment.
  • Laissez votre enfant dormir avec sa poupée ou son toutou préféré et avec une veilleuse, au besoin.
  • Évitez les films violents ou les histoires de monstres avant d’aller au lit.
  • Parlez avec votre enfant de choses positives avant le dodo.
  • Laissez votre enfant s’endormir avec un bruit de fond s’il le désire, mais évitez les bruits forts et stridents.
  • Limitez l’exposition de votre enfant aux médias qui peuvent créer des peurs ou aggraver des peurs existantes, qu’il s’agisse de la télévision, de films, de jeux vidéo, d’Internet ou même des médias imprimés.
  • Discutez avec votre enfant de ses journées pour savoir ce qu’il a fait et vécu à la garderie ou à l’école. Vous pourrez ainsi mieux l’accompagner, le jour comme la nuit.
  • S’il refuse de se coucher par crainte de faire des cauchemars, accordez plus de temps à la routine du soir. Remplissez une boîte avec de belles images et demandez-lui de choisir un beau rêve. Faites-lui faire des respirations de détente. Dans la journée, portez attention à ce qu’il vit. Lisez-lui des livres portant sur la peur et les autres émotions pour l’aider à travailler ce qu’il traverse.

Que faire si les cauchemars persistent?

Les cauchemars sont normaux et ils font partie du développement normal de l’enfant. Toutefois, s’ils sont trop fréquents, très intenses, ou s’ils durent plusieurs semaines ou plusieurs mois, il est préférable de consulter un médecin ou un psychologue. Consultez également un professionnel de la santé si votre enfant est encore fatigué après sa nuit de sommeil et que ce problème persiste.

À retenir

  • Il est normal de faire des cauchemars à l’occasion.
  • Un environnement de sommeil calme, un horaire de coucher stable et une routine constante favorisent un sommeil paisible.
  • Lors d’un cauchemar, la peur de l’enfant est bien réelle. C’est pourquoi il faut la reconnaître et rassurer l’enfant sans se moquer de sa peur.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Marie-Hélène Pennestri, professeure agrégée à l’Université McGill, psychologue à la clinique du sommeil de l’Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies et directrice du Laboratoire de sommeil pédiatrique Il était une nuit
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Février 2023

 

Photo : 123rf.com/fotomircea

 

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • DORMEZ LÀ-DESSUS. Le pourquoi et le comment des rêves. dormezladessuscanada.ca
  • FONDATION JASMIN ROY SOPHIE DESMARAIS. Abracadabra pour vaincre ou prévenir les cauchemars et les terreurs nocturnes. fondationjasminroy.com
  • GAUCHAT, A. et autres. « Prevalence and correlates of disturbed dreaming in children – Prévalence et corrélats des rêves dysphoriques chez les enfants », Pathologie Biologie, vol. 62, no 5, 2014, p. 311-318. sciencedirect.com
  • PETIT, Dominique et autres. Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ÉLDEQ 1998-2010). De la naissance à 8 ans. Le sommeil : un acteur méconnu dans le développement du jeune enfant. Québec, Institut de la statistique du Québec, vol. 5, fascicule 2, 2010.
  • RAISING CHILDREN. Nightmares. 2021. raisingchildren.net.au
  • SIMARD, Valérie et autres. « Longitudinal Study of Bad Dreams in Preschool-Aged Children: Prevalence, Demographic correlates, Risk and Protective Factors », Sleep, vol. 31, no 1, 2008, p. 62-70. academic.oup.com

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