Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité : Qu’est-ce que c’est? Comment le reconnaître chez un enfant? Comment le traiter?
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité est un trouble neurodéveloppemental fréquent qui toucherait de 5 à 8 % des enfants. Ce trouble peut perturber à divers degrés le fonctionnement personnel, scolaire, familial et social.
Qu’est-ce que le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité?
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) est un trouble neurodéveloppemental caractérisé par l’inattention, l’hyperactivité ou l’impulsivité. Les manifestations du TDA/H sont nombreuses et diversifiées. Certains enfants présentent davantage d’hyperactivité et d’impulsivité, alors que d’autres ont plus de symptômes d’inattention.
Bien que ces types de comportements se retrouvent chez plusieurs enfants, ils sont chroniques et très prononcés dans le cas de ceux qui sont atteints du TDA/H. De plus, ces comportements se manifestent dans toutes les circonstances de leur vie (autant à la maison qu’à l’école, par exemple).
Puisque le TDA/H n’est pas une maladie, mais un trouble neurodéveloppemental, il n’est pas possible de le guérir. Toutefois, la maturation du cerveau au cours de l’adolescence permettrait de faire diminuer, et même disparaître, certains symptômes du trouble chez environ 50 % des enfants ayant reçu ce diagnostic. C’est pourquoi, au terme de la maturation du cerveau, seulement 2 à 5 % des adultes restent atteints du TDA/H.
Enfants touchés par le TDA/H
Même si on entend beaucoup parler de ce trouble, il n’est pas nouveau ni « à la mode ». Il est simplement plus connu, mieux dépisté et, donc, mieux diagnostiqué.
Durant l’enfance, les diagnostics de TDA/H seraient trois fois plus fréquents chez les garçons que chez les filles. Cela ne signifie toutefois pas que les filles sont moins touchées par ce trouble. En effet, les filles auraient simplement davantage tendance à agir de manière à masquer les symptômes liés à ce trouble, ce qui pourrait en partie expliquer pourquoi elles sont moins nombreuses à recevoir un diagnostic.
De plus, les manifestations du TDA/H sont souvent plus apparentes chez les garçons que chez les filles. En effet, la recherche démontre que les garçons présentent davantage de symptômes extériorisés, comme le besoin de bouger et l’impulsivité, alors que les filles ont davantage de symptômes intériorisés, comme l’inattention sur une tâche, la rêverie et une faible estime de soi.
Inattention ne rime pas toujours avec hyperactivité et impulsivitéUn enfant avec un trouble du déficit de l’attention peut être très distrait et ne présenter aucune hyperactivité. À l’inverse, un enfant peut être très agité et impulsif, mais être capable de se concentrer sur certaines tâches dans la mesure où on le laisse bouger pendant qu’il les accomplit. |
Symptômes du TDA/H
Les premières manifestations du TDA/H peuvent apparaître durant la petite enfance. Toutefois, c’est surtout à l’âge scolaire que les parents vont consulter pour ce trouble, car à l’école l’enfant peut avoir de la difficulté à suivre plusieurs consignes, à rester assis longtemps, à se concentrer sur une tâche qu’il juge peu intéressante, à respecter le tour de parole dans un groupe, à lire les questions d’examen jusqu’à la fin, etc.
Puisque les réseaux neuronaux de l’attention se développent de façon importante de l’âge de 6 à 9 ans, c’est souvent au cours de cette période que l’on constate la différence entre un enfant qui est capable d’attention et d’autocontrôle, par rapport à un enfant qui l’est moins.
Les enfants souffrant d’un TDA/H peuvent présenter des symptômes liés à l’hyperactivité, à l’impulsivité ou à l’inattention. Ils ne présenteront toutefois pas tous les symptômes liés à ce trouble.
Symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité
Souvent, l’enfant :
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remue les mains ou les pieds, ou se tortille sur son siège;
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se lève dans des situations où il doit rester assis;
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court ou grimpe partout;
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a du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les loisirs;
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agit comme s’il était « monté sur des ressorts »;
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parle trop;
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répond à une question qui n’est pas encore entièrement posée;
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a du mal à attendre son tour;
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interrompt souvent les autres ou impose sa présence.
Ces symptômes proviennent du DSM-V (5e édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Ce manuel est utilisé en psychologie, en psychiatrie ainsi qu’en médecine pour évaluer la présence ou non d’un trouble de santé mentale chez une personne, dont le trouble neurodéveloppemental qu’est le TDA/H.
Symptômes d’inattention
Souvent, l’enfant :
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ne parvient pas à porter attention aux détails;
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fait des fautes d’inattention;
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a du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux;
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semble souvent ne pas écouter quand on lui parle;
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n’écoute pas les consignes et ne parvient pas à mener à terme ce qu’il fait;
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a du mal à s’organiser;
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évite ou n’aime vraiment pas les tâches qui demandent un effort mental soutenu;
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perd ses objets;
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se laisse facilement distraire par des stimuli externes;
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a des oublis fréquents.
Même si ces symptômes caractérisent le TDA/H, ils ne sont pas propres à ce trouble. Ainsi, un enfant anxieux ou ayant un trouble du spectre de l’autisme pourrait, par exemple, présenter des symptômes similaires à ceux du TDA/H. Une bonne évaluation par un professionnel qualifié est donc toujours nécessaire afin de bien déterminer la cause (TDA/H ou autre) des symptômes.
Causes du TDA/H
Contrairement à la croyance populaire, le sucre n’a pas le pouvoir de rendre les enfants excités.
Le TDA/H n’a pas une cause unique. Différents facteurs peuvent l’expliquer :
- une prédisposition génétique, ce qui signifie qu’un enfant risque plus d’avoir un TDA/H si l’un de ses parents présente ce trouble;
- des taux plus faibles de dopamine et de sérotonine, deux neurotransmetteurs, dans le cerveau;
- un déficit des lobes frontaux, car ils ont un rôle à jouer dans les fonctions exécutives telles que diriger l’attention, planifier, organiser, filtrer des paroles et inhiber une réaction impulsive;
- certains facteurs environnementaux (ex. : tabagisme durant la grossesse, pesticides sur les aliments ou dans l’air respirés ou ingérés pendant la grossesse, émanations de solvants dans les produits ménagers respirés pendant la grossesse, etc.), mais il n’y a pas de consensus scientifique à ce sujet.
La recherche a par ailleurs montré que le TDA/H n’est pas causé par des besoins affectifs non comblés ni par des problèmes psychosociaux.
Difficultés liées au TDA/H
Le TDA/H entraîne des difficultés dans la vie de l’enfant et de sa famille. Elles s’observent à la maison, à l’école et avec les amis.
À la maison
Les crises de colère sont courantes chez plusieurs enfants ayant un TDA/H, ce qui peut créer des tensions importantes au sein de la famille. Les conflits avec la fratrie ont aussi tendance à être fréquents, ce qui crée une dynamique familiale agitée. De plus, la période des devoirs tend aussi à être difficile, ce qui peut générer des conflits entre l’enfant et ses parents. Par ailleurs, les routines sont longues et difficiles à acquérir parce que l’enfant se laisse constamment distraire lorsqu’il les fait, ce qui a tendance à exaspérer et à impatienter les parents.
À l’école
Malgré les difficultés scolaires causées par un TDA/H, il n’existe aucun lien entre ce trouble et l’intelligence.
À l’école, les enfants ayant un TDA/H ont souvent besoin de plus d’encadrement et de supervision pour accomplir leurs tâches. De plus, ils risquent davantage de présenter des problèmes d’apprentissage en lecture et de recevoir de l’attention négative de la part de leur enseignante ou enseignant. Cette relation peut d’ailleurs être tendue, et même se dégrader si les contraintes qui lui sont imposées se multiplient sans cesse. L’enfant peut en venir à voir l’école comme un milieu difficile où on lui formule sans arrêt des demandes qui dépassent ses capacités. Il se retrouve donc souvent en situation d’échec, ce qui lui amène reproches et punitions.
Avec les amis
Les relations sociales, par exemple avec les amis, peuvent également être plus difficiles, notamment si l’enfant a des comportements impulsifs et de la difficulté à gérer sa colère. L’enfant qui semble perdu et qui a de la difficulté à suivre les règles des jeux dans la cour d’école peut aussi avoir tendance à être mis de côté par les autres élèves.
Liens entre le TDA/H et d’autres conditions
Environ la moitié des enfants souffrant d’un TDA/H a aussi d’autres problèmes, comme des troubles d’apprentissage, de l’anxiété, de l’opposition, des problèmes de langage, des difficultés motrices ou des troubles affectifs. Ces problèmes entraînent souvent des difficultés de socialisation et une mauvaise estime de soi. Certains enfants ayant un TDA/H présentent aussi des symptômes dépressifs ou une douance intellectuelle.
Les recherches démontrent que plus les manifestations du TDA/H apparaissent tôt, plus les symptômes sont importants et plus le risque que l’enfant reçoive aussi un autre diagnostic est grand.
Quand consulter?
Il est recommandé de consulter un médecin, un psychologue ou un neuropsychologue lorsque les symptômes du TDA/H empêchent l’enfant de bien fonctionner au quotidien à la maison, à l’école ou avec ses amis pendant au moins un an.
Si l’enseignante ou l’enseignant de votre enfant vous suggère de le faire évaluer pour un TDA/H, prenez tout d’abord le temps de lui parler pour connaître les raisons de cette recommandation.
Est-ce vraiment un TDA/H?Les manifestations de l’anxiété et du TDA/H chez les enfants se ressemblent : agitation motrice, irritabilité, difficultés sur le plan de l’attention, impulsivité… Il peut ainsi arriver que TDA/H et anxiété soient confondus. Certaines situations peuvent occasionner des symptômes semblables à ceux du TDA/H. C’est le cas, par exemple, d’une situation familiale conflictuelle, d’une séparation des parents, d’une incompatibilité de caractères entre l’enfant et son enseignante ou enseignant ou de conflits avec des amis. Parfois, des problèmes auditifs expliquent l’inattention. Enfin, d’autres problèmes de santé peuvent provoquer ce type de symptômes ou les amplifier. En cas de doute, discutez-en avec le médecin de votre enfant. |
Comment est diagnostiqué un TDA/H?
Le diagnostic de TDA/H n’est pas facile à poser et il n’existe aucun test ou examen médical permettant un diagnostic clair.
Le spécialiste (médecin, psychologue, neuropsychologue) qui pose le diagnostic fait une évaluation approfondie de l’enfant et de son milieu de vie. Il peut s’intéresser au développement de l’enfant depuis sa naissance, à son comportement à la maison, à la garderie, à l’école et ailleurs, à ses symptômes (durée et intensité) ainsi qu’à ses difficultés à l’école ou lors des devoirs.
Pour l’aider à déterminer si un enfant souffre d’un TDA/H, ce professionnel de la santé utilise aussi plusieurs outils, comme :
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les critères comportementaux définis par l’ouvrage Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition (outil principal);
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des tests psychologiques;
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des tests neuropsychologiques;
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certaines échelles comportementales remplies par les parents et l’enseignante ou l’enseignant (ex. : échelle de Conners).
L’évaluation de l’enfant peut par ailleurs nécessiter l’intervention de plusieurs professionnels : psychologues, enseignants, éducateurs, orthopédagogues, travailleurs sociaux, etc.
Comment traiter le TDA/H?
Il n’existe aucun traitement pouvant guérir le TDA/H. L’objectif de l’intervention est de réduire les effets de ce trouble sur l’enfant, c’est-à-dire ses difficultés scolaires, les souffrances liées au rejet qu’il peut subir, sa faible estime de soi, etc. Lorsqu’un TDA/H est bien traité, son évolution est généralement bonne.
Dès que le diagnostic de TDA/H est posé, l’enfant doit absolument faire partie de la discussion et des décisions. Le traitement du TDA/H est individualisé et nécessite la collaboration de spécialistes variés, de la famille et du milieu scolaire.
Les préjugés associés au TDA/H sont tenaces. Pour cette raison, le traitement médical est toujours combiné à une intervention psychosociale (ex. : programme d’aide aux habiletés sociales, psychothérapie comportementale, thérapie familiale, soutien pédagogique ou participation à des activités sportives ou communautaires). En milieu scolaire, des interventions qui favorisent l’organisation du travail par un encadrement adapté sont conseillées.
Si votre enfant a un diagnostic de TDA/H, il est important de :
- lui dire que le TDA/H est un trouble d’origine neurologique qui n’a rien à voir avec son intelligence;
- le déculpabiliser en insistant sur le fait qu’il n’est pas responsable de son état;
- le responsabiliser en lui disant que c’est lui qui a le plus de pouvoir sur la réduction de ses symptômes. Les intervenants et les médicaments sont là seulement pour l’aider;
- insister sur ses forces et lui expliquer que le traitement lui donnera des outils pour mieux se contrôler et avoir de meilleurs résultats à l’école.
Médicaments
En plus des interventions psychologiques et sociales, la prise de médicaments est souvent nécessaire pour réduire les symptômes du TDA/H. La médication ne règle toutefois pas tous les problèmes de l’enfant. Elle aide plutôt à diminuer ses symptômes pour qu’il soit plus en mesure d’apprendre des stratégies d’adaptation qu’il pourra appliquer au quotidien.
Seul un médecin peut prescrire des médicaments contre le TDA/H. Toutefois, il ne prescrit habituellement pas ces médicaments seulement parce qu’un enfant est turbulent, à moins que ce comportement soit assez prononcé pour nuire à son estime de soi ou à ses relations avec les autres.
En général, ce sont les difficultés scolaires qui justifient le début d’un traitement. C’est la raison pour laquelle l’utilisation de médicaments devrait être exceptionnelle avant l’entrée à l’école.
Pas des tranquillisants
La plupart des médicaments utilisés dans le traitement du TDA/H sont des psychostimulants. On dit qu’il s’agit de stimulants parce qu’ils stimulent l’activité des neurones dans la partie frontale du cerveau, celle qui s’occupe de l’attention et de l’autocontrôle. Ce type de médicaments aide donc l’enfant à maintenir une certaine attention et à être moins agité.
Certains enfants réagissent mieux à une catégorie particulière de médicaments plutôt qu’à une autre. Il est donc parfois nécessaire que l’enfant essaie différents médicaments avant de trouver celui qui apporte les effets voulus. Voici les principaux médicaments prescrits pour le TDA/H :
- Méthylphénidate : C’est le psychostimulant le plus souvent utilisé (ex. : RitalinMD, BiphentinMD et ConcertaMD). Il réduit les symptômes tant qu’il est pris et n’entraîne aucune dépendance.
- Dérivés de l’amphétamine : Il s’agit d’une autre classe de psychostimulants (ex. : AdderallMD, DexedrineMD et VyvanseMD).
- Non-stimulants (atomoxétine, guanfacine) : Les médicaments de cette catégorie (ex. : StratteraMD, IntunivMD) n’agissent pas comme des stimulants. Ils peuvent être utiles chez les enfants qui ont aussi un problème d’anxiété.
Le méthylphénidate ainsi que les dérivés de l’amphétamine améliorent la concentration mentale de l’enfant et lui permettent de vivre plus d’expériences positives. Souvent, ses résultats scolaires s’améliorent et ses relations avec ses parents et ses amis deviennent aussi plus harmonieuses. On dit que la médication entraîne des effets positifs (et peu d’effets secondaires) chez environ 70 % des jeunes ayant un TDA/H.
Effets indésirables des psychostimulants
Les effets indésirables les plus fréquents des psychostimulants sont une perte d’appétit et une difficulté à s’endormir. Ils peuvent aussi donner des maux de tête, des maux de ventre et entraîner des variations d’humeur (ex. : tristesse, irritabilité). Des tics peuvent apparaître ou être accentués, s’ils étaient déjà présents. Les enfants qui présentent une vulnérabilité à l’anxiété peuvent également développer des symptômes anxieux plus importants lorsqu’ils prennent des psychostimulants. Il arrive que ces effets s’atténuent avec le temps, mais ils peuvent persister chez certains enfants.
Un enfant qui prend des psychostimulants peut perdre un peu de poids ou prendre du poids légèrement moins vite qu’avant. Ces médicaments ne devraient cependant pas nuire à la croissance de l’enfant.
Plusieurs parents se posent des questions sur les effets secondaires des médicaments contre le TDA/H sur leur enfant. Si vous vous inquiétez pour la santé physique ou mentale de votre enfant, il est important d’en parler à son médecin. Il devra peut-être essayer des médicaments de différentes catégories afin de trouver celui qui lui convient le mieux et d’en ajuster la dose de manière optimale.
Les approches non pharmacologiques
Les médicaments sont seulement un des aspects du traitement.
Les approches non pharmacologiques (ex. : suivis en psychoéducation, orthopédagogie, psychothérapie et ergothérapie) sont essentielles pour les enfants ayant un diagnostic de TDA/H, car certains symptômes peuvent rester présents même avec la prise d’une médication bien adaptée. L’enfant doit donc développer des stratégies qui l’aideront à s’organiser, à se concentrer, à diminuer les excitants présents dans son environnement, à prendre conscience de ses pertes d’attention, etc. Il est aussi essentiel de travailler sur son comportement et son estime de soi.
À titre d’exemple, un suivi en psychoéducation (en travail social ou en éducation spécialisée) permet de développer des stratégies pour mieux gérer son temps, pour apprendre à s’organiser, pour arrêter de remettre à plus tard ses tâches, pour mieux doser son énergie, pour apprendre à reconnaître, à exprimer et à gérer ses émotions, etc. Ce type de suivi permet également d’outiller les parents afin de les aider à soutenir leur enfant et ainsi accroître le bien-être familial.
L’orthopédagogie peut être recommandée pour les enfants qui vivent des difficultés d’apprentissage en lien avec leur diagnostic de TDA/H. L’ergothérapie peut, quant à elle, permettre aux enfants ainsi qu’à leurs parents de mieux reconnaître les besoins sensoriels et de trouver des stratégies pour y répondre de manière adéquate.
La psychothérapie peut permettre à l’enfant de mieux composer avec les défis liés au TDA/H, d’apprendre à mieux s’accepter et à développer une bonne estime personnelle. L’approche de la pleine conscience peut par ailleurs permettre à l’enfant de s’apaiser et de ralentir son cerveau, qui se lance dans toutes les directions, pour davantage se concentrer sur ce qui se passe ici et maintenant.
Approches complémentaires
Il existe de nombreuses approches complémentaires au traitement du TDA/H. Qu’il s’agisse de restrictions alimentaires (ex. : éviter les additifs alimentaires ou les sucres concentrés) ou de la prise de suppléments (vitamines, minéraux), il n’existe aucune donnée scientifique prouvant leur efficacité.
La seule exception est la diète riche en oméga-3, qui pourrait avoir un effet favorable sur la concentration.
Congé de médicaments durant les fins de semaine et l’été?Il est possible que le professionnel de la santé qui suit votre enfant recommande de cesser la médication les fins de semaine ou l’été, surtout si votre enfant souffre d’effets secondaires importants ou si la médication n’est pas nécessaire pour qu’il soit fonctionnel dans les activités courantes à l’extérieur de l’école. Cela n’est toutefois pas possible avec tous les médicaments, dont les non-stimulants – l’atomoxétine (StratteraMD) et la guanfacine (IntunivMD). Votre enfant ne doit pas cesser de prendre ce type de médicament. L’atomoxétine et la guanfacine doivent être prises de façon continue pendant plusieurs semaines avant d’atteindre leur effet maximal. |
Comment aider un enfant avec un TDA/H?
Avant tout, il faut savoir qu’un enfant peut bien vivre avec le TDA/H. Il a toutefois besoin de vous pour apprendre à vivre avec ce trouble et à s’organiser au quotidien. Voici quelques conseils pratiques :
- Formulez des consignes simples sous forme positive. Demandez à votre enfant de reformuler ce que vous venez de lui dire afin de vérifier s’il a bien compris. Des rappels pourront être nécessaires.
- Placez-vous à la hauteur de votre enfant et face à lui lorsque vous lui parlez, car le contact visuel aide à avoir son attention. Vous pouvez aussi le toucher, en posant par exemple votre main sur son bras.
- Utilisez des aides visuelles pour le rappel de certaines consignes importantes (ex. : images des étapes de la routine du matin).
- Encouragez votre enfant à être actif physiquement (ex. : jouer dehors, courir, sauter sur un petit trampoline, faire du vélo stationnaire). Assurez-vous que l’environnement est sécuritaire et adapté, car un enfant hyperactif n’a pas la notion du danger. Il risque donc plus que les autres de se blesser en jouant.
- Aménagez un coin de retour au calme (dans le salon, sa chambre, le sous-sol, etc.) afin que votre enfant ait un endroit apaisant lorsqu’il sent les émotions intenses monter en lui.
- Confiez à votre enfant une seule tâche à la fois, et assurez-vous qu’il l’a bien faite avant de lui en donner une autre. Au besoin, décomposez les consignes en étapes faciles à comprendre et à réaliser.
- Pour l’aider à se concentrer, réduisez les sources de stimulation et de distraction dans son environnement, comme la télévision, les jeux vidéo, la tablette et l’ordinateur. Favorisez les activités calmes.
- S’il a de la difficulté à dormir, incitez-le à être actif physiquement durant la journée et à faire des activités calmes avant d’aller au lit. Créez une ambiance de détente avant l’heure du coucher (ex. : lumière tamisée, musique douce, utilisation d’huiles essentielles aux propriétés apaisantes).
- Lorsque votre enfant hyperactif dépasse les limites, demandez-lui de se retirer dans sa chambre pendant quelques minutes. Cette solution permet à chacun de retrouver son calme. La force, les cris et les punitions corporelles ne sont d’aucune utilité.
- Évitez de tomber dans le cercle « agitation – punition – surveillance ». Vous risqueriez alors de contrôler davantage un enfant qui a besoin de bouger plus que les autres. Privilégiez donc les explications plutôt que les punitions.
- Soulignez les efforts de votre enfant, mais pas ses erreurs. La motivation et les encouragements donnent de meilleurs résultats. Cultivez son estime de soi en le félicitant et en le remerciant lorsqu’il se conduit bien.
- Évitez autant que possible de le mettre en présence d’une personne agitée ou impatiente, ou de le laisser dans un groupe turbulent.
- Évitez d’organiser toute votre vie familiale autour du trouble de votre enfant. Par exemple, n’exigez pas que la maison soit complètement silencieuse lorsqu’il fait ses devoirs, ne vous empêchez pas d’aller au restaurant ou en visite chez des amis. De même, assurez-vous de donner de l’attention à vos autres enfants, malgré les besoins d’encadrement plus importants de votre enfant ayant un TDA/H. Tout organiser en fonction du trouble de votre enfant risque d’exagérer son sentiment de toute-puissance et d’accentuer son sentiment d’isolement.
- Reconnaissez vos limites avant de perdre patience et demandez de l’aide au besoin. Imposez une limite à votre enfant avant d’avoir atteint votre limite. La conséquence ou le cadre plus sévère devrait venir avant que vous soyez à bout des comportements difficiles de votre enfant. Vous pourrez ainsi rester en contrôle de vos paroles, de votre ton de voix et des conséquences que vous imposez.
Conseils pour la période des devoirs
- Trouvez un endroit calme et sans distractions où votre enfant pourra faire ses devoirs et accomplir d’autres tâches qui demandent de l’attention. Assurez-vous qu’il a avec lui tout le matériel dont il aura besoin.
- Faites bouger votre enfant pendant qu’il travaille ou entre les tâches. Il peut par exemple marcher autour de la table pendant qu’il épelle des mots de vocabulaire, faire 10 pushups et 10 jumping jacks entre chaque problème mathématique résolu ou travailler debout sur un tableau blanc avec des feutres effaçables plutôt qu’assis à une table. Le fait de bouger et de contracter des muscles entraîne une stimulation de l’attention dans le cerveau.
- Divisez le travail à faire en petites tâches afin que votre enfant reste motivé.
- Dites à votre enfant de faire les devoirs les plus difficiles en premier, car son niveau d’attention est plus élevé au début.
- Utilisez un marqueur de temps (un minuteur, par exemple) pour encadrer cette période.
- Essayez de mettre de la musique lorsque votre enfant fait ses devoirs. Certains enfants ayant un TDA/H maintiennent mieux leur concentration avec de la musique que dans le silence total.
- Prévoyez des pauses lors de la période de devoirs, par exemple après 10 ou 15 minutes de travail. L’activité faite durant la pause devrait avoir un début et une fin pour en limiter la durée (ex. : manger une collation, aller à la toilette et boire un verre d’eau).
- Encouragez-le à cocher dans son agenda les devoirs qu’il a faits. Cela le motivera à faire ceux qui restent.
- Utilisez des outils sensoriels (ex. : une peluche lourde en forme d’animal posée sur ses cuisses) si c’est recommandé par l’ergothérapeute.
Si, malgré tout, la période des devoirs reste difficile et nuit à votre relation avec votre enfant, demandez à votre école si un service d’aide aux devoirs est offert.
| Révision scientifique : Benoit Hammarrenger, Ph. D., neuropsychologue
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir Mise à jour : Janvier 2022
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Photos : GettyImages/shapecharge, fizkes, Orbon Alija, FatCamera et monkeybusinessimages
Ressources et références
Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.
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ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DES NEUROPSYCHOLOGUES. TDAH. aqnp.ca
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ATTENTIONDEFICIT-INFO.COM. Qu’est-ce que le TDAH? attentiondeficit-info.com
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RÉSEAU D’INFORMATION POUR LA RÉUSSITE ÉDUCATIVE. Comment accompagner un jeune avec un TDAH? [Dossier thématique]. 2020. rire.ctreq.qc.ca
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Pour les enfants -
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VINCENT, Annick. Mon cerveau a besoin de lunettes. Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2017, 56 p.
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