L'enfant qui a un problème de comportement à la garderie

L'enfant qui a un problème de comportement à la garderie
Votre enfant se comporte mal à la garderie? Des pistes pour trouver rapidement une solution.


Il arrive qu’un enfant présente des problèmes de comportement dans son milieu de garde. Comment réagir et que faire pour améliorer la situation? Voici des pistes de solution.

Les principales causes des problèmes de comportement en milieu de garde

Les problèmes de comportement les plus fréquents dans un milieu de garde sont souvent liés aux difficultés pour un tout-petit à s’autocontrôler, c’est-à-dire à gérer ses émotions et à maîtriser ses gestes, ses comportements et ses mots.

Ce manque d’autocontrôle peut se manifester par des comportements comme taper, pousser ou mordre les autres ou encore lancer des objets et détruire la construction d’un ami. Pour un enfant plus âgé (ex. : 4 ou 5 ans), la difficulté à maîtriser ses émotions et ses élans peut aussi se traduire par l’utilisation de gros mots ou de mots qui blessent, comme : « Tu n’es plus mon ami. »

Le manque de sommeil, l’anxiété ou un changement important dans la vie d’un enfant (ex. : nouveau bébé, séparation des parents, décès d’un grand-parent) sont aussi des situations qui peuvent causer des problèmes de comportement à la garderie. Par exemple, un tout-petit peut devenir plus agité, impulsif ou agressif parce qu’il vit une situation insécurisante et qu’il ne sait pas comment exprimer ce qui le dérange.

Les difficultés de langage éprouvées par un enfant peuvent également entraîner des comportements dérangeants dans un milieu de garde. Par exemple, un tout-petit qui ne réussit pas à se faire comprendre ou qui ne comprend pas toujours les autres peut vivre des frustrations et les exprimer par des gestes agressifs.

De la même façon, un tout-petit qui se montre hypersensible peut avoir des comportements difficiles à la garderie, comme des réactions fortes à l’égard d’un changement (ex. : pleurs ou crises) ou des gestes agressifs envers les autres. Un enfant qui présente un trouble comme un trouble d’opposition, un TDAH ou un trouble du spectre de l’autisme peut aussi avoir des problèmes de comportement à la garderie.

L’importance d’en discuter avec l’éducatrice

Lorsque votre tout-petit a des comportements dérangeants à la garderie, le plus important est d’en discuter rapidement avec son éducatrice. Cela évite que les choses ne s’aggravent. Aborder ouvertement la question vous permet de mieux saisir ce qui dérange l’éducatrice, de parler de vos propres inquiétudes et de préciser ce qui est attendu de chacun.

Convenez d’un moment où vous serez à l’aise pour parler de la situation sans craindre d’être interrompus. Dans un milieu de garde, les conditions ne sont pas toujours idéales pour discuter d’un sujet délicat (en raison de la présence des enfants du groupe et d’autres parents, par exemple). Vous pouvez prévoir un appel à un moment où l’éducatrice peut se libérer. Un cahier de communication est aussi un bon moyen pour permettre à l’éducatrice d’expliquer une situation particulière.

Trouver la cause de son comportement dérangeant

Lorsque votre enfant éprouve des difficultés de comportement, il est important de partager vos connaissances avec les adultes qui partagent sa vie.

Bien sûr, aucun parent n’aime apprendre que son enfant a des comportements dérangeants. Il est donc normal de ressentir des émotions intenses lors de votre discussion avec l’éducatrice.

Rappelez-vous toutefois que le but n’est pas de chercher un coupable, mais de découvrir ce qui cause le comportement de votre enfant afin de trouver des pistes de solution. Il est important de partager l’information sur un ton bienveillant, constructif et positif. Votre collaboration permettra d’aider efficacement votre tout-petit.

Mettez en commun ce que vous connaissez de votre enfant avec son éducatrice. À vous deux, vous possédez des pièces distinctes du casse-tête. Pour vous aider à comprendre la cause de son comportement, il peut être utile de comparer la réalité de la maison avec celle de la garderie. Par exemple, un tout-petit qui joue souvent seul chez lui peut avoir du mal à partager et à attendre son tour. Ou encore, il peut avoir de la difficulté à supporter beaucoup de bruit et de mouvements autour de lui. Vous pouvez aussi tenter de voir si un événement nouveau (ex. : arrivée d’un bébé, déménagement, conflit à la maison) peut le rendre plus anxieux et avoir un effet sur son comportement.

Travailler en équipe avec l’éducatrice

C’est à partir de vos observations et de celles de l’éducatrice de votre enfant que vous pourrez trouver des moyens pour que son comportement devienne plus positif et adapté à sa vie en milieu de garde. Entendez-vous sur la façon d’intervenir auprès de votre enfant à la maison et à la garderie pour améliorer son comportement. La situation peut s’améliorer en peu de temps lorsque les parents et l’éducatrice collaborent bien.

Intervenir rapidement permet d’éviter que la situation s’aggrave.

Par exemple, les comportements dérangeants liés au manque d’autocontrôle s’améliorent à mesure que l’enfant grandit et que son cerveau et son langage se développent. Toutefois, il est possible d’agir à la maison comme à la garderie pour diminuer ces comportements en aidant votre enfant à s’autocontrôler. Par exemple, vous pouvez lui montrer à nommer ses émotions, à partager, à attendre son tour et à tolérer une frustration. Sans oublier de féliciter votre tout-petit pour ses efforts et ses bons comportements afin de l’encourager.

Il est important de vous entendre avec l’éducatrice sur la façon de communiquer ensemble pour suivre l’évolution de la situation. Vous pouvez par exemple prévoir des appels à des moments où elle peut se libérer. Le cahier de communication ou le journal de bord de la garderie peut aussi être un outil pratique pour échanger de l’information.

Dans certaines situations, un plan d’intervention pourrait être approprié. Il s’agit d’un outil utilisé dans les garderies pour comprendre les besoins d’un enfant qui vit des difficultés, et y répondre, notamment en ce qui concerne son comportement. Le plan d’intervention aide les parents et l’éducatrice à intervenir de la même manière pour atteindre le même objectif, par exemple apprendre à demander les choses au lieu de crier, de pleurer ou de taper les autres.

 

Comment aborder la situation avec votre enfant?
Discutez avec l’éducatrice de la façon dont vous pourriez aborder la question avec votre enfant. Lorsque vous le ferez, expliquez à votre tout-petit que vous avez parlé avec son éducatrice et qu’ensemble vous avez décidé de l’aider à améliorer un comportement, par exemple attendre son tour et mieux s’entendre avec ses amis. Le but n’est pas de lui faire des reproches, mais plutôt de lui dire que vous avez confiance en ses capacités et que vous êtes là pour l’aider.

Quand consulter?

Le soutien d’un professionnel (ex. : psychologue, orthophoniste, ergothérapeute ou psychoéducateur) peut aussi être nécessaire lorsque les solutions ne semblent pas aider ou que la situation perdure, s’aggrave ou devient plus inquiétante.

Il est aussi conseillé de consulter un professionnel si le problème de comportement de l’enfant est lié à une condition particulière (ex. : difficultés de langage, trouble d’opposition, TDAH, trouble du spectre de l’autisme, hypersensibilité). Le professionnel pourra alors proposer des solutions adaptées à la situation de l’enfant.

 

Il existe au Québec plusieurs types de services de garde (CPE, garderies privées subventionnées ou non, service de garde en milieu familial et halte-garderie). Dans le but d’alléger le texte, nous avons choisi de privilégier les termes « garderie » et « milieu de garde » pour représenter les différents milieux de garde québécois.

 

À retenir

  • Les problèmes de comportement dans un milieu de garde s’expliquent souvent par la difficulté d’un enfant à s’autocontrôler.
  • Lorsque votre tout-petit a un problème de comportement à la garderie, il est important d’en parler avec son éducatrice pour partager vos observations et trouver ensemble les causes possibles et des solutions.
  • Les problèmes de comportement s’améliorent généralement bien lorsque les parents et l’éducatrice collaborent bien.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Julie Raymond, M. Ps., psychologue clinicienne, spécialiste du développement de l’enfant
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Juin 2020

 

Photos : GettyImages/LightFieldStudio et Lisa5201

 

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

Pour les parents 

  • BOURCIER, Sylvie. L’agressivité chez l’enfant de 0 à 5 ans. Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2018, 248 p.
  • ENCYCLOPÉDIE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES JEUNES ENFANTS. Agressivité – Agression. www.enfant-encyclopedie.com
  • FILLIOZAT, Isabelle. « J’ai tout essayé! » : opposition, pleurs et crises de rage : traverser la période de 1 à 5 ans. Paris, Marabout, 2013, 252 p.

Pour les enfants

  • CHABOT, Claire. Zut! Flûte est fâché. Éditions Dominique et compagnie, 2010, 32 p. (dès 3 ans)
  • RIVARD, Émilie. Boum! : la colère. Éditions Boomerang jeunesse, 2011, 24 p. (dès 4 ans)

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