Chantage affectif: pourquoi l'éviter avec son enfant

Chantage affectif: pourquoi l'éviter avec son enfant
Il n’est pas conseillé d’utiliser le chantage affectif avec son enfant. Voyez pourquoi.


« Si tu ne ranges pas tes jouets, je vais avoir de la peine. » Certains parents utilisent le chantage affectif quand leur enfant ne les écoute pas. Voyez pourquoi cette pratique n’est pas recommandée.

Qu’est-ce que le chantage affectif?

Un parent fait du chantage affectif lorsqu’il utilise les sentiments et le lien qu’il a avec son enfant pour que celui-ci fasse ce qui lui est demandé. C’est le cas, par exemple, quand il dit : « Viens prendre ton bain, sinon tu n’auras pas de bisous. »

Souvent, le parent utilise cette stratégie pour reprendre le contrôle devant un comportement dérangeant de son enfant. Parfois aussi, c’est pour obtenir de l’affection. Par exemple, le parent veut des câlins et dit : « Je vais avoir de la peine si tu ne viens pas m’en donner. » Le problème, c’est que le tout-petit qui subit du chantage affectif se sent forcé de répondre aux besoins de son parent. Or, ce n’est pas son rôle et c’est trop pour ses petites épaules.

Les conséquences du chantage affectif

Le chantage affectif est une source d’insécurité pour votre enfant. Cela peut aussi le rendre plus stressé. Si vous lui dites : « Si tu ne ranges pas tes jouets, je ne jouerai plus avec toi », il va peut-être faire ce que vous lui demandez, mais ce sera parce qu’il a peur de perdre votre affection et votre attention. N’oubliez pas que l’amour que vous lui portez est ce qu’il a de plus précieux.

De plus, ce genre de chantage n’aide pas l’enfant à comprendre pourquoi il est important de ranger ses jouets ou de se brosser les dents. En grandissant, un enfant qui vit souvent du chantage affectif risque aussi d’utiliser cette tactique dans ses relations avec les autres. Il pourrait également développer des problèmes d’anxiété et d’estime de soi, et avoir de la difficulté à mettre des limites dans ses relations, puisqu’il a été habitué à se soumettre aux attentes de l’autre.

D’autres solutions que le chantage

  • Convaincre au lieu de menacer. Au lieu de dire : «Si tu ne viens pas prendre ton bain tout de suite, tu n’auras pas d’histoire», dites plutôt: «Prends ton bain et, ensuite, on aura le temps de lire une histoire.» Ainsi, votre tout-petit ne sera pas menacé d’être privé du moment privilégié de la lecture avant le dodo.
  • Avoir des routines. S’il sait à quoi s’attendre, votre enfant aura moins tendance à s’opposer à vos demandes.
  • Expliquer les avantages de ce que vous lui demandez. Votre enfant sera plus coopératif s’il comprend pourquoi il doit faire quelque chose. Par exemple, il faut se brosser les dents pour avoir de belles dents; faire dodo pour être en forme et bien grandir, etc. Lui donner des explications est aussi une façon de lui apprendre à raisonner avant d’agir.
  • Faire preuve d’empathie. Regardez la situation du point de vue de votre enfant : il vous sera ainsi plus facile de comprendre son besoin. Par exemple : « Je sais que tu aimerais continuer de jouer avec moi, mais je dois aller travailler. Tu joueras avec tes amis à la garderie. » S’il se sent compris, il aura plus tendance à collaborer.
  • Lui proposer des choix. Si, par exemple, vous avez de la difficulté à l’arrêter de jouer pour venir souper, demandez-lui sur quelle chaise il veut s’asseoir, avec quel verre il veut boire, etc. Cela peut suffire à satisfaire son besoin d’affirmation.

 

Tu n’es plus mon papa!
Votre tout-petit fait du chantage affectif? Il dit qu’il ne vous aime plus? Reconnaissez simplement son émotion : « Je sais que tu es fâché parce que je ne veux pas te donner un autre biscuit. Mais moi, je t’aime toujours. » Ensuite, aidez-le à mettre des mots sur ce qu’il a ressenti. Au fil de vos échanges, il apprendra à ne plus se servir du chantage.

 

À retenir

  • Le chantage affectif répond aux besoins du parent, mais pas à ceux de l’enfant.
  • Un tout-petit qui subit du chantage affectif peut vivre beaucoup d’insécurité et de stress.
  • Être empathique, expliquer vos demandes et offrir des choix sont des attitudes qui incitent l’enfant à collaborer.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Lory Zéphyr, psychologue
Recherche et rédaction :
Équipe Naître et grandir
Novembre 2021

 

Photo : GettyImages/Liderina

Partager

À lire aussi