L'évolution du jeu de 3 à 5 ans

L'évolution du jeu de 3 à 5 ans
Les enfants de 3 ans et plus préfèrent jouer avec d’autres. Quels types de jeux les intéressent?


La façon de jouer d’un tout-petit évolue à mesure qu’il grandit. Du jeu solitaire, il passe au jeu parallèle, puis au jeu en groupe. Connaître les étapes de l’évolution du jeu vous aide à avoir des attentes réalistes envers votre enfant et à diversifier ses environnements de jeu.

À lire aussi : L’évolution du jeu de 0 à 3 ans

Jouer avec les autres

Jouer avec les autres permet à un enfant de faire de nombreux apprentissages, comme partager, prendre sa place dans un groupe, négocier et respecter les autres.

De 3 à 4 ans

À cet âge, un tout-petit est capable de jouer avec d’autres enfants pendant quelques minutes. Par exemple, il aime pelleter avec eux dans un carré de sable ou faire rouler des voitures sur un tapis thématique (ex. : avec des routes dessus).

Lorsqu’il veut un jouet, il le demande au lieu de l’arracher des mains de celui qui s’en sert. Les disputes sont toutefois encore fréquentes.

Un enfant de cet âge préfère jouer avec un seul ami plutôt qu’avec plusieurs. Ses interactions avec les autres enfants deviennent plus intéressantes que l’activité en elle-même, mais la coopération dans le jeu est encore peu présente.

Vers 4 ou 5 ans

Petit à petit, l’enfant prend conscience que les autres ont aussi des droits. C’est d’ailleurs à cet âge qu’il apprend à partager et à attendre son tour. Il trouve aussi plus amusant de jouer avec plusieurs enfants que seul.

Même s’il n’aime pas perdre, l’enfant peut participer à des jeux de groupe qui ont des règles simples et apprécier ces jeux. Par exemple, jouer à la chaise musicale, participer à une murale en groupe ou jouer à « Jean dit » ou aux feux de circulation (quand vous dites « vert », les enfants courent, à « jaune », ils marchent et à « rouge », ils s’arrêtent. En cas d’erreur, ils retournent au point de départ).

Un enfant de cet âge comprend davantage le principe de l’entraide. Il est aussi plus porté à faire des compromis, tout en étant capable de faire sa place dans un groupe. Lors de conflits, les gestes agressifs ont tendance à être remplacés par des paroles, ce qui témoigne d’une plus grande maturité.

Pour aider votre enfant à jouer avec les autres, consultez notre fiche Apprendre à jouer avec les autres.

Le jeu coopératif

Le jeu coopératif se démarque des autres jeux de groupe, car tous les joueurs ont un objectif commun. Pour atteindre cet objectif, les enfants doivent unir leurs forces et s’entraider. Dans ce type de jeu, les joueurs sont des alliés, et non des adversaires. Ainsi, tous les joueurs gagnent ou perdent ensemble. Il constitue donc une solution de rechange aux jeux compétitifs. Pour en savoir plus, consultez notre fiche Le jeu coopératif.

Les types de jeux selon l’âge

Connaître les différents types de jeux est utile pour bien accompagner un enfant dans le développement de son jeu. Cela permet aussi de savoir à quoi s’attendre par rapport à ce qu’il est capable de faire.

Les jeux moteurs

De 3 à 5 ans, l’enfant acquiert une meilleure motricité globale. Il peut alors se concentrer davantage sur l’activité que sur les mouvements qu’il doit faire. Il explore avec intérêt les possibilités de son corps. Il saute, grimpe et s’amuse à courir à différentes vitesses ou de différentes façons.

L’enfant de cet âge aime jouer dehors. Il est content d’aller au parc, de jouer à la cachette, de faire des jeux de poursuite (ex. : tag), de jouer au ballon, de glisser sur une soucoupe, de patiner ainsi que de se promener avec sa trottinette, son tricycle ou son vélo, selon ce qu’il maîtrise. Il aime aussi les courses à obstacles qui intègrent des éléments de la nature (ex. : pentes, troncs d’arbre, grosses roches).

Il aime également les courses à obstacles à l’intérieur (ex. : sauter par-dessus des coussins, escalader le divan, contourner des boîtes de conserve sur le sol, ramper sous une chaise, marcher sur une ligne au sol tracée avec du ruban à masquer, ramper sous une barrière fabriquée avec du ruban à masquer placé entre deux murs d’un couloir).

Il se lance aussi des défis physiques (ex. : « Je vais sauter par-dessus la flaque d’eau ou en bas de la butte de neige. »). Il est ensuite fier lorsqu’il les réussit.

Les jeux de manipulation

De 3 à 5 ans, l’utilisation d’outils (crayons, ciseaux, pinceaux) pour créer intéresse davantage l’enfant, car il aime planifier, réaliser et apprécier un produit fini. Comme il a une meilleure attention et est plus patient, il prend plaisir à faire des casse-têtes avec de plus en plus de pièces.

La construction de structures (ex. : maison, voiture, avion) avec des blocs ou de la pâte à modeler l’intéresse aussi beaucoup. Il souhaite souvent inclure les structures qu’il a construites dans ses jeux imaginaires. Les articles provenant du bac de recyclage offrent d’ailleurs plusieurs possibilités pour stimuler ses mains et son imagination.

Il s’amuse aussi à habiller ses poupées. Certaines demandent davantage de motricité fine (ex. : poupée Barbie). À l’extérieur, il aime ramasser des roches et cueillir des pissenlits pour en faire une salade.

À cet âge, l’enfant ne vise plus seulement le plaisir immédiat. Il peut faire des efforts dans le but d’avoir du plaisir un peu plus tard.

Les jeux imaginaires

De 3 à 5 ans, un enfant peut jouer avec un même jouet ou sur un même thème de 10 à 15 minutes. Il peut aussi s’occuper seul en jouant de 30 à 60 minutes.

De 3 à 4 ans, un tout-petit s’amuse à imiter la réalité qu’il connaît (ex. : imiter papa qui se rase ou maman qui tond le gazon). Il s’attarde aux détails et il aime les utiliser lorsqu’il joue à faire semblant. Par exemple, il veut mettre et enlever une couche à sa poupée.

Ses imitations n’ont plus nécessairement lieu en même temps que l’autre pose l’action. Par exemple, il peut maintenant jouer un papa qui se rase dans un jeu de rôle à la garderie. Plus jeune, il imitait les gestes qu’il était en train d’observer (ex. : faire semblant de se raser à côté de son papa qui est en train de se raser).

À cet âge, un enfant aime aussi imiter les animaux et utiliser des objets-jouets qui représentent la réalité (ex. : tondeuse-jouet, instruments de médecin, biberon de poupée). S’il n’a pas l’objet-jouet dont il a besoin, il est capable de faire semblant qu’un objet en représente un autre (ex. : prendre des billes et dire que ce sont des petits pois). Il crée des scénarios comprenant quelques étapes (ex. : réveiller son enfant, le faire déjeuner, l’habiller et le conduire à la garderie).

De 4 à 5 ans, un enfant a de plus en plus d’imagination. Il invente de nouveaux scénarios à partir d’un thème qu’il a vu dans un livre, une émission ou un film lorsqu’il joue avec ses figurines ou lorsqu’il s’amuse à faire des jeux de rôle.

Jouer à être quelqu’un d’autre (ex. : médecin, caissier, mécanicienne) l’amuse d’ailleurs beaucoup, surtout si un adulte le regarde ou s’il joue avec d’autres enfants. Ses scénarios comportent plus de conversations entre les personnages (ex. : le médecin fait une entrevue à son patient). Il adore aussi se déguiser, se faire maquiller et faire des spectacles devant ses parents.

À retenir

  • Les tout-petits commencent à pouvoir jouer ensemble pendant quelques minutes entre 3 et 4 ans.
  • C’est entre 4 et 5 ans qu’un enfant apprend à partager, à attendre son tour et à faire des compromis dans ses jeux.
  • L’enfant apprend en jouant. Tous les types de jeux sont bénéfiques à son développement.
Naître et grandir

Révision scientifique : Josiane Caron Santha, ergothérapeute
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Octobre 2024

Photo : GettyImages/Tatyana Cheremukhina

Ressources et références

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  • CENTRE COLLÉGIAL DE DÉVELOPPEMENT DE MATÉRIEL DIDACTIQUE, COLLÈGE DE MAISONNEUVE. Développement de l’enfant : observer et comprendre. developpement.ccdmd.qc.ca
  • FERLAND, Francine. Le développement de l’enfant au quotidien de 0 à 6 ans. 2e éd., Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, coll. « Parlons parents », 2018, 264 p.
  • KNOX, Susan. « Development and Current Use of the Revised Knox Preschool Play Scale », Play in Occupational Therapy for Children, 2e éd., Maryland Heights, Mosby, 2008, p. 55-70.

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