Votre enfant n’ose pas parler aux personnes qu’il connaît peu? Comment l’aider à s’exprimer?
Votre enfant sait parler, mais il devient parfois muet devant une personne qu’il connaît peu ou pas du tout? Cette situation peut vous mettre mal à l’aise. Sachez toutefois qu’elle est fréquente chez les enfants.
Pourquoi un enfant ne veut-il pas parler aux adultes?
Comme les adultes, les enfants sont plus à l’aise de parler à des gens qu’ils connaissent bien. De plus, les tout-petits de moins de 2 ans craignent souvent les étrangers, car ils ont peur d’être séparés de leurs parents. Puis, vers 3 à 4 ans, ils commencent à ressentir davantage certaines émotions devant les autres, comme la honte et la gêne.
Les enfants figent aussi souvent lorsqu’un inconnu s’adresse à eux, car ils n’ont pas encore beaucoup d’expériences d’interactions. De plus, la plupart des enfants ont besoin d’une période plus ou moins longue pour s’habituer à de nouvelles personnes. Il est d’ailleurs important de respecter le rythme de chaque enfant.
Le fait qu’un enfant parle moins dans certains contextes est souvent normal tant qu’il n’est pas totalement muet dans une situation précise pendant plus d’un mois (ex. : il ne parle jamais au milieu de garde). Si cela se produit, mieux vaut en discuter avec un médecin, qui indiquera au besoin le professionnel à consulter.
Comment l’aider à s’exprimer?
Dès que votre enfant est capable de vous faire des demandes avec des gestes ou des mots, n’hésitez pas à le placer dans des situations où il doit exprimer ses besoins à d’autres adultes. Ainsi, s’il veut quelque chose (ex. : un verre de lait), votre enfant le demandera probablement de lui-même à un oncle ou à une tante, par exemple.
Avec le temps, votre enfant va prendre confiance en ses capacités, et cela deviendra plus facile pour lui. Il gardera aussi le souvenir d’un échange positif avec un autre adulte que vous. Cela l’encouragera à recommencer.
Que faire si votre enfant reste muet?
Voici ce que vous pouvez faire lorsque votre enfant reste muet après un commentaire ou une question d’un autre adulte :
- Proposez-lui un choix de réponses (ex. : « Ton toutou préféré, c’est un chien ou un chat? »).
- Commencez une phrase pour lui (ex. : « Ce matin, on est allés… »).
- Commencez un mot pour lui (ex. : « Elle se demande tu as quel âge. Tu as d-d-d-d… », pour 2 ans).
- Reformulez le commentaire ou la question pour qu’il puisse répondre par « oui » ou « non ». Pour répondre, votre enfant peut parler ou bouger la tête.
- Répondez vous-même si votre enfant ne répond pas. Vous lui donnez ainsi un exemple de réponse.
Lorsque vous l’aidez ainsi, votre enfant sent que vous êtes là pour lui et qu’il peut s’exprimer sans crainte. De plus, il n’a pas à parler beaucoup, ce qui est plus facile pour lui.
Que faire lorsqu’il ne parle pas malgré votre aide?
- Respectez le désir de votre enfant de ne pas parler lorsqu’il reste muet malgré votre aide. Il gardera ainsi un souvenir positif de cet échange, même s’il n’a pas été capable de parler.
- Gardez une attitude positive et ne vous excusez pas pour votre enfant afin d’éviter qu’il ressente de la pression.
- Encouragez plutôt les efforts de votre enfant, même s’il fait seulement un sourire. Dites-lui par exemple : « Tu te demandes qui c’est, hein? » ou « Ça fait longtemps qu’on n’a pas vu ta tante, n’est-ce pas? ».
- Lorsque votre enfant commence à parler de lui-même à quelqu’un (ex. : nouvelle éducatrice, médecin, ami de la famille), offrez-lui du soutien au besoin pour l’encourager à continuer. Par exemple, montrez et parlez des choses qui intéressent votre enfant à cette personne (ex. : son toutou, ses petites autos). Cela pourrait donner envie à votre tout-petit de faire la même chose.
À retenir
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Votre enfant peut avoir besoin d’un peu de temps pour être à l’aise et parler avec une personne qu’il connaît peu ou pas. C’est normal.
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Faites en sorte que votre enfant vive des situations où il a l’occasion de parler avec des gens qu’il connaît moins afin de développer ses habiletés.
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Si votre enfant refuse de parler, ne l’obligez pas à le faire.
| Recherche et rédaction : Marie-Ève Bergeron-Gaudin, orthophoniste Mise à jour : Mars 2023
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Photo : GettyImages/YazolinoGirl
Ressources et références
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JONES, Katherine M. et autres. « Shyness: Subtypes, Psychosocial Correlates, and Treatment Interventions », Psychology, vol. 5, no 3, 2014, p. 244-254. doi.org
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