Comment réagir aux pleurs de son enfant

Comment réagir aux pleurs de son enfant
De la peur, de la fatigue, de la frustration : les pleurs de votre tout-petit renferment une émotion.


Votre enfant ne pleure pas seulement parce qu’il a de la peine. Même s’il sait parler, il peut pleurer pour faire savoir que quelque chose ne va pas et qu’il a besoin que l’on prenne soin de lui. Essayer de comprendre ce qu’il tente de dire en pleurant est nécessaire pour répondre à son besoin et l’aider à communiquer d’une autre façon. Voici les principaux messages des pleurs.

« J’ai peur! »

Votre enfant peut pleurer parce qu’il a peur, par exemple du noir, des monstres, des orages ou du père Noël. Il est encore difficile pour lui de faire la différence entre le monde réel et imaginaire. Alors, lorsqu’il pleure parce qu’il a peur des monstres dans sa chambre, il a peur « pour vrai ».

De plus, certains enfants vivent du stress devant les surprises et ils craignent la nouveauté. Ils se mettent alors à pleurnicher lorsque vient le temps d’essayer une nouvelle activité ou d’aller à un nouvel endroit. Un changement de routine, comme une nouvelle éducatrice, peut aussi les inquiéter et les faire pleurer.

Comment réagir?

  • Faites preuve de compréhension si votre tout-petit a peur. Parlez avec lui de sa peur pour le rassurer. S’il a peur du noir, vous pouvez lui demander : « Qu’est-ce qui t’inquiète le plus quand tu es couché dans le noir? » ou « Peux-tu me montrer avec tes mains comment ta peur est grande? ». Écoutez-le parler de ses peurs sans le juger ni chercher à le raisonner. Cela lui fait du bien.
  • Lorsque votre enfant a peur, faites-le participer à la recherche d’une solution. Vous pouvez, par exemple, lui dire : « Qu’est-ce qui te ferait du bien pour que ta peur soit moins grande? » Vous lui montrez ainsi que vous avez confiance en ses capacités de faire face à sa peur.
  • Rassurez-le si des personnages lui font peur (clowns, père Noël, personnages de dessins animés, etc.). Demandez-lui aussi ce qu’il n’aime pas chez ce personnage et ce qui lui fait peur. Aider votre enfant à mettre des mots sur son émotion et prendre le temps de l’écouter sans jugement peut être suffisant pour le calmer. Vous pouvez aussi regarder avec lui des livres sur les personnages qui lui font peur. À vos côtés, votre tout-petit se sent en sécurité et peut apprendre à apprivoiser ces personnages.
  • Expliquez à votre enfant ce qui l’attend avant une nouvelle activité ou une sortie. Cela peut le rassurer et réduire le stress. Décrivez-lui où vous allez, ce qui va se passer et qui sera présent. Aidez-le aussi à mettre des mots sur ses émotions quand un changement l’inquiète. Par exemple, si son éducatrice est absente, dites-lui : « J’ai l’impression que ça te dérange que Marie soit en vacances cette semaine. » Montrez-lui votre confiance en sa nouvelle éducatrice en disant : « Tu vas voir, elle va prendre bien soin de toi et vous allez vous amuser. »

Pour des solutions aux peurs courantes des enfants, consultez nos fiches La peur chez les enfants et Les peurs au coucher.

« Je veux faire ça, et je veux le faire tout seul! »

Ce n’est pas parce que votre tout-petit pleure ou crie qu’il fait un caprice.

De 2 à 3 ans, votre enfant est à l’âge des colères, des frustrations et de la recherche d’autonomie. Il s’agit d’une étape normale de son développement : il s’affirme et souhaite devenir autonome.

Même s’il veut faire les choses seul, il n’en est pas toujours capable. Cela peut entraîner des frustrations, et donc des crises de larmes. Les repas, le bain et l’habillage sont des moments où les pleurs liés au besoin d’autonomie surviennent souvent.

Comment réagir?

  • Restez calme et essayez de nommer les émotions de votre enfant. Encouragez-le à utiliser des mots pour dire ce qu’il ressent. Dites-lui, par exemple : « Je vois que tu es fâché. Veux-tu m’en parler? » S’il a de la difficulté à s’exprimer avec des mots, aidez-le en décrivant ce que vous observez, par exemple : « Je te crois, c’est fâchant quand on n’y arrive pas tout seul! » Plus vous habituez votre tout-petit à parler de ses émotions, moins il utilisera les pleurs pour s’exprimer.
  • Donnez la possibilité à votre tout-petit d’être autonome. Laissez-le faire certaines choses par lui-même, même si ce n’est pas parfait. C’est comme ça qu’il s’exerce et apprend. Par exemple, confiez-lui de petites tâches et laissez-le décider certaines choses en lui donnant des choix. Par exemple : « Est-ce que tu veux mettre tes bas bleus ou tes bas rouges? »
  • N’essayez pas de raisonner votre enfant s’il est contrarié au point de faire une crise. Pendant une crise, il ne se maîtrise plus et il n’est pas en état de vous écouter. Gardez votre calme et restez près de lui afin de le rassurer. Lorsque votre tout-petit est plus calme, rapprochez-vous, donnez-lui de l’affection et mentionnez simplement ce qui s’est passé. Par exemple : « Ouf, la colère a pris toute la place dans ton coeur et dans ta tête. Tu aurais vraiment aimé ça t’habiller seul, je comprends. »

« Je suis fatigué. »

De 1 à 3 ans, votre enfant vit tellement de choses nouvelles que cela lui prend souvent toute son énergie. En plus, il peut vivre plusieurs petites frustrations tout au long de la journée.

C’est pourquoi, en fin de journée, il peut être irritable, pleurnicher et s’opposer à vous. La moindre contrariété fait déborder le vase. Il n’en peut plus et pleure à tout moment. C’est le signe qu’il est fatigué et qu’il a besoin d’être réconforté.

Comment réagir?

  • Ajustez vos attentes. Lorsque votre enfant est fatigué, il risque d’avoir besoin que vous répétiez davantage les étapes de sa routine et que vous l’aidiez à la faire. Prendre un moment de qualité avec lui avant de commencer la routine peut aider. Cela lui permet de remplir son « réservoir d’affection » et de se sentir en connexion avec vous.
  • Faites preuve d’empathie en montrant à votre tout-petit que vous comprenez ce qu’il vit. Dites-lui ce que vous observez : « J’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui te dérange. » Dans ces moments, il a besoin que vous soyez près de lui et disponible. Prenez un moment pour lui montrer votre affection. Par exemple, prenez-le, bercez-le, chantez-lui une chanson. Même si ce n’est que quelques minutes, cela peut l’aider à se calmer.
  • Si votre enfant est fatigué après sa journée, proposez-lui des activités calmes (dessin, lecture, etc.), racontez-lui une histoire, donnez-lui un bain…

Si votre tout-petit est souvent épuisé, un changement d’horaire pourrait lui faire du bien (ex. : se coucher plus tôt ou avoir davantage de temps libre).

« Je veux ça! »

Votre enfant a le réflexe de pleurer en montrant du doigt ce qu’il veut au lieu de demander. Pour l’aider à demander avec des mots, favorisez le développement de son vocabulaire.

Comment réagir?

  • Mettez des mots sur ce que votre enfant tente de communiquer et répétez-le. Par exemple, s’il pointe le lait, dites-lui : « Du lait! Maman, je veux du lait s’il te plaît. » Donnez-lui ensuite un verre de lait. Vous lui montrez ainsi que vous comprenez ce qu’il dit et que vous lui accordez de l’importance, en plus de l’encourager à communiquer.
  • Félicitez votre enfant lorsqu’il demande quelque chose. Cela l’encourage à s’exprimer avec des mots. Dites-lui par exemple : « Tu m’as fait une belle demande. C’est plus facile pour moi de comprendre ce que tu veux dans ce temps-là. »

Colère et pleurs

Plusieurs tout-petits se fâchent lorsqu’ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent en raison des règles et des limites en place. Puis, leur colère se transforme petit à petit en tristesse et en pleurs. Pleurer leur permet de passer de la résistance à l’acceptation de la situation et de s’apaiser. Il est alors important d’accueillir leurs larmes plutôt que de tenter de les arrêter. S’ils n’ont pas l’espace ou l’accompagnement nécessaire pour exprimer leurs émotions, ils continueront de résister.

« Occupe-toi de moi. »

Votre enfant peut pleurer pour obtenir votre attention. Il peut même aller jusqu’à s’inventer des maux imaginaires.

Comment réagir?

  • Mettez des mots sur la situation et évitez d’accuser votre enfant de mentir. Par exemple, dites-lui : « Je pense qu’en réalité tu as envie de recevoir un câlin. Viens, on va se coller! » Vous aidez ainsi votre enfant à comprendre son besoin. Savoir qu’il peut venir chercher un câlin quand il le souhaite est rassurant pour lui.
  • Donnez de l’attention à votre enfant avant qu’il vous en demande. Passez chaque jour du temps de qualité avec votre tout-petit, même si ce n’est que quelques minutes. Il peut s’agir de faire un petit jeu avec lui, de lui parler, de le chatouiller, de dessiner ensemble ou de lui lire une histoire. En allant au-devant du besoin d’attention de votre enfant, vous évitez qu’il pleure pour vous en demander.

« J’ai mal aux dents. »

Chez certains enfants, la percée des dents de lait passe souvent inaperçue, tandis qu’elle s’accompagne de malaises ou d’inconforts chez d’autres. Il est possible que votre enfant pleure parce qu’il a mal aux dents, mais qu’il n’arrive pas à vous le dire clairement. Pour en savoir plus, consultez notre fiche La poussée dentaire.

Les parents face aux pleurs de leur enfant

Accueillir les pleurs de votre enfant est exigeant. Vous pouvez ressentir de la colère, un sentiment d’impuissance, de la culpabilité, du stress, etc. Plusieurs parents ont d’ailleurs le réflexe de vouloir arrêter les pleurs de leur enfant plutôt que lui permettre de les apprivoiser. Or, par ses pleurs, il ne fait qu’exprimer une émotion.

Même si les pleurs de votre enfant peuvent être énervants, ne le punissez pas, car il pourrait croire que vous n’accordez pas d’importance à ce qu’il vit. Accueillez plutôt chaleureusement ses émotions, tout en l’encourageant à dire ce qu’il ressent. Rappelez-vous que son cerveau est encore en formation et que votre enfant a besoin de temps et de votre aide pour apprendre à gérer ses émotions.

S’il devient de plus en plus difficile pour vous d’accompagner votre tout-petit lorsqu’il pleure, n’hésitez pas à demander du soutien à votre entourage ou à une ressource extérieure (ex. : CLSC). En parler permet de prendre du recul et de mieux comprendre ce qui se passe pour vous et votre enfant.

À retenir

  • Lorsque votre enfant pleure, il essaie en général de vous dire que quelque chose ne va pas, par exemple qu’il a peur, qu’il veut quelque chose, qu’il est fatigué ou qu’il a mal.
  • Être près de votre tout-petit, l’écouter et l’aider à mettre des mots sur ce qu’il vit le réconforte et le sécurise.
  • En encourageant votre enfant à dire ce qu’il ressent, vous lui montrez petit à petit à s’exprimer autrement qu’en pleurant.
Naître et grandir

Révision scientifique : Marie-Hélène Chalifour, psychoéducatrice
Recherche et rédaction : Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Avril 2025

Photos : GettyImages/LSOphoto, Tassii et Georgijevic

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • BILODEAU, Mélanie. Soyez l’expert de votre tout-petit. Québec, Éditions Midi trente, 2022, 240 p.
  • DORÉ, Nicole et Danielle LE HÉNAFF. Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans : guide pratique pour les mères et les pères. Québec, Institut national de santé publique du Québec. inspq.qc.ca
  • FILLIOZAT, Isabelle. J’ai tout essayé! Opposition, pleurs et crises de rage : traverser sans dommage la période de 1 à 5 ans. Vanves, Éditions Marabout, 2019, 252 p.
  • HAMEL, Sarah. Le ti-pou d’Amérique : mieux le comprendre pour mieux intervenir. Laval, Saint-Jean Éditeur, 2022, 200 p.
  • LUPIEN, Sonia. Par amour du stress. 2e éd., Éditions Va Savoir, 2020, 330 p.
  • MACNAMARA, Deborah. Jouer, grandir et s’épanouir : le rôle de l’attachement dans le développement de l’enfant. Montréal, Éditions au Carré, 2017, 309 p.
  • STIFTER, Cynthia A. et Penina BACKER. Impact des pleurs sur le développement psychosocial de l’enfant. 2017. enfant-encyclopedie.com
  • VEKEMANS, Gaëlle. L’ABC de la santé des enfants. 2e éd., Montréal, Les Éditions La Presse, 2016, 413 p.

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