Voyez comment le cerveau de votre tout-petit se développe rapidement durant la petite enfance.
Avant la naissance et pendant la petite enfance, le cerveau est en période de croissance intense, car l’enfant a tout à apprendre. C’est pendant cette période que s’établissent la plupart des connexions entre les neurones. Découvrez ce qui se passe dans la tête d’un tout-petit.
Un cerveau en formation
Le cerveau d’un enfant commence à se former pendant la grossesse. Quelques milliers de neurones sont alors créés chaque seconde. Ainsi, quand le bébé vient au monde, son cerveau possède déjà environ 100 milliards de neurones, soit tous ceux (et même plus!) dont il aura besoin pendant sa vie.
Afin que le cerveau puisse fonctionner, les neurones doivent se connecter entre eux. Les premières connexions apparaissent quand le bébé est encore dans le ventre de sa mère. Le bébé entend des bruits et des voix, il bouge, il ressent la sensation du liquide amniotique. Ces stimulations aident à améliorer les connexions entre les neurones.
À sa naissance, le cerveau d’un nouveau-né pèse environ le quart de celui d’un adulte. Au cours de la première année de vie, le cerveau double de volume; et entre 3 ans et 4 ans, il aura triplé. Les progrès et les apprentissages que fait votre enfant témoignent de toute cette croissance. Sourire, babiller, tenir une cuillère, jouer, marcher : tout cela est lié au développement de son cerveau.
Précieuses connexions
C’est en réponse aux stimulations provenant de son environnement que les neurones se connectent. Cette connexion entre deux neurones s’appelle une synapse. Chaque bisou, chaque changement de couche, chaque jeu et chaque expérience influencent la création de nouvelles synapses. Ces connexions sont essentielles au développement du cerveau de votre enfant.
Un cerveau qui se modifie
Chaque fois que votre tout-petit apprend quelque chose, des connexions se forment dans son cerveau. Des milliards de connexions se créent dans son cerveau tout au long de ses premières années.
En même temps que des connexions se créent, d’autres se solidifient et d’autres encore, qui ne sont pas utilisées, sont éliminées. Cette capacité du cerveau à transformer ses connexions s’appelle la plasticité cérébrale.
Quand un enfant est entouré de personnes qui prennent soin de lui avec affection, qu’il est stimulé et qu’il vit des expériences variées, son cerveau se développe mieux.
Les connexions les plus utilisées deviennent plus fortes et celles qui sont inutiles ou qui fonctionnent mal sont éliminées. En se débarrassant ainsi de certaines connexions, le cerveau devient plus efficace.
C’est durant la petite enfance, pendant qu’il est en plein développement, que le cerveau se transforme le plus facilement. Il peut ainsi se modifier pour s’adapter aux apprentissages de l’enfant et aux changements qu’il vit.
La plasticité cérébrale aide aussi un tout-petit à récupérer après une lésion au cerveau. Par exemple, si une blessure survient dans une zone du cerveau, les neurones des autres zones prennent parfois le relais et peuvent créer de nouvelles connexions. Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de conséquences pour l’enfant. Son cerveau va faire des efforts pour récupérer, mais selon la gravité de la situation, il peut toutefois y avoir des effets sur le plan physique, cognitif, social ou comportemental.
L’influence du milieu de vie sur le cerveau
Cette capacité du cerveau à transformer ses connexions a des avantages, mais cela le rend aussi plus à risque. Les expériences difficiles affectent davantage le cerveau d’un tout-petit que celui d’un enfant plus âgé. De même, lorsqu’un jeune enfant n’est pas stimulé ou qu’il l’est peu, le développement du cerveau se fait moins bien, car plusieurs circuits de neurones ne sont pas utilisés.
Les premières années de vie sont donc importantes pour la croissance du cerveau. C’est pourquoi les parents ont un grand rôle à jouer. Quand vous donnez de bons soins, du réconfort et de l’affection à votre enfant, que vous lui parlez et que vous jouez avec lui, vous aidez son cerveau à bien se développer.
Votre tout-petit a aussi besoin de bien manger. Le lait maternel, par exemple, riche en acides gras essentiels, pourrait avoir des bienfaits sur le développement du cerveau. Plusieurs études ont noté que les enfants allaités ont de meilleurs résultats lors de tests d’intelligence. Il s’agit d’une accélération du développement cognitif. L’effet bénéfique semble toutefois diminuer avec le temps.
Veiller à ce que votre enfant dorme bien est aussi un moyen de favoriser le développement de son cerveau. Quand votre enfant dort, son cerveau se repose, mais il n’est pas inactif. En effet, le cerveau consolide les apprentissages en les mettant en mémoire et il continue à faire des connexions entre les neurones.
Quand la croissance du cerveau de votre enfant se terminera-t-elle? La science n’a pas encore toutes les réponses à cette question. On sait toutefois que la plupart des zones du cerveau arrivent à maturité vers 25 ans. Par la suite, des connexions continuent à se faire et à se défaire, mais plus lentement que pendant la petite enfance.
Le rôle de la génétique
Le développement du cerveau est le résultat d’une interaction complexe entre les gènes et le milieu de vie dans lequel grandit l’enfant. L’activité des gènes peut être modifiée par ce que vit l’enfant. Et cela, même durant la grossesse. C’est ainsi que le contexte dans lequel se déroule la grossesse a une influence sur les gènes du bébé à naître.
Le stress : mauvais pour le cerveau?
Quand votre enfant vit un événement stressant, comme une première journée à la garderie, un rendez-vous médical ou un dodo ailleurs qu’à la maison, son cerveau demande à son corps de produire du cortisol, une hormone du stress. Cette hormone aide votre enfant à s’adapter à la situation et à mieux la gérer.
Le stress normal du quotidien est utile. Le stress devient mauvais lorsqu’il se prolonge, qu’il est fréquent et intense. On parle alors de stress chronique ou toxique. Par exemple, un enfant maltraité ou qui est témoin d’importants conflits familiaux peut vivre du stress toxique.
Ce type de stress n’est pas bon pour un cerveau en développement. L’enfant pourrait être plus à risque d’avoir des problèmes de santé mentale plus tard. Mais tout n’est pas perdu, car le cerveau d’un enfant se transforme facilement. Plusieurs études démontrent en effet que les bons soins, l’affection et les relations attentionnées lors de la petite enfance peuvent compenser les effets néfastes du stress chronique.
Bébé secoué, cerveau en danger
Le syndrome du bébé secoué survient lorsqu’une personne secoue très fort un bébé. La tête du bébé se balance dans tous les sens, ce qui fait bouger son cerveau à l’intérieur du crâne. Comme le cerveau est mou et fragile, il peut saigner et enfler. Secouer un bébé est un geste très dangereux. Un bébé sur cinq qui a été secoué en meurt. D’autres ont des séquelles permanentes : perte de la vue, paralysie, épilepsie, déficits cognitifs, retards de développement, problèmes de comportement, etc. Si vous sentez que vous allez perdre le contrôle parce que votre bébé pleure beaucoup, déposez-le doucement dans son lit et éloignez-vous. Si possible, demandez à une autre personne de vous remplacer ou appelez quelqu’un pour parler de vos émotions. Attendez d’être calmé avant de reprendre votre enfant.
À retenir
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C’est pendant la petite enfance que s’établissent dans le cerveau la plupart des connexions entre les neurones.
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Le cerveau se modifie et se développe en fonction des apprentissages que fait l’enfant.
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L’attention et l’affection que vous donnez à votre enfant ainsi que les interactions que vous avez avec lui favorisent le bon développement de son cerveau.
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| Recherche et rédaction : Nathalie Vallerand Équipe Naître et grandir Révision scientifique : Dre Tuong-Vi Nguyen, professeure adjointe, Département de psychiatrie, Faculté de médecine, Université McGill
Novembre 2018
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Photos : GettyImages/olesiabilkei et PeopleImages
Ressources et références
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ENCYCLOPÉDIE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES JEUNES ENFANTS. « Comment pouvons-nous favoriser le développement optimal du cerveau des nourrissons? ». www.enfant-encyclopedie.com
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LE CERVEAU À TOUS SES NIVEAUX! www.lecerveau.mcgill.ca
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SUNDERLAND, Margot. La science au service des parents. Éditions Hurtubise, 2016, 288 p
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