Durant les premières années de vie, le cerveau du bébé se développe de façon exponentielle.
Les cinq premières années sont déterminantes pour le développement du cerveau d’un enfant. C’est pourquoi il est important de stimuler les tout-petits et de les soutenir dans leurs apprentissages et dans l’exploration de leur environnement. Cela favorise leur développement cognitif, physique, social et émotionnel.
Comment le cerveau évolue
Quand un enfant naît, son cerveau dispose d’environ 100 milliards de neurones et d’au moins la même quantité de cellules gliales. Les neurones sont des cellules messagères dans le cerveau : ils reçoivent l’information des sens et transmettent des signaux et des commandes. Les neurones sont organisés en réseaux, qui ont chacun des fonctions spécifiques dans différentes régions du cerveau. Les cellules gliales permettent aux neurones de bien fonctionner. Elles leur fournissent de la nourriture et les protègent.
Le lait maternel est riche en acides gras non saturés essentiels au fonctionnement du cerveau. Après l’accouchement, il ne faut pas retarder la tétée : les réserves du cerveau de bébé sont modestes. Un jeûne de 24 heures est contre-indiqué.
À la naissance, le système nerveux de l’être humain, et particulièrement le cerveau, est beaucoup moins développé que chez les autres primates. Sa maturation se fait pendant les premières années de vie.
La plupart des neurones ne sont pas encore reliés les uns aux autres lorsque l’enfant vient au monde. Les neurones se connectent et se renforcent en réponse aux stimulations que le bébé reçoit de son environnement. La connexion entre deux neurones s’appelle une synapse.
Durant cette période, les synapses continuent à évoluer, et de nouveaux réseaux de neurones sont créés. Lorsque l’enfant fait des découvertes, des connexions se forment, d’autres se renforcent, d’autres s’affaiblissent et certaines disparaissent parce qu’elles sont peu utilisées.
L’efficacité des neurones et des connexions est influencée par la quantité et la qualité des informations reçues par le cerveau. Cette capacité du cerveau à s’adapter en réaction à son environnement est essentielle à l’apprentissage.
L’importance des interactions
Les soins et l’attention donnés à un enfant sont essentiels. En plus d’assurer son bien-être et sa survie, ils sont l’occasion d’interagir avec lui. Ces interactions sont indispensables au développement de son cerveau.
La voix, les intonations, les expressions et les gestes des parents rassurent leur bébé et lui permettent de mieux comprendre le monde qui l’entoure, et ce, chaque fois qu’ils changent sa couche, lui donnent son bain, vont le voir pour le consoler ou l’installent dans le porte-bébé pour une promenade.
Le bébé s’initie ainsi au langage (verbal et non verbal), ce qui favorise le développement de la pensée plus complexe. Si l’enfant évolue dans un milieu stimulant, ses apprentissages et son développement se font de manière optimale.
Le cerveau en interaction avec l’environnementChaque contact, mouvement et émotion provoque dans le cerveau une activité chimique et électrique qui modifie légèrement les réseaux de neurones. C’est pourquoi le cerveau de l’enfant peut atteindre son plein potentiel lorsque des occasions d’interaction, d’exploration et d’apprentissage sont présentes dans un environnement sécuritaire. Les relations humaines sont aussi importantes pour le développement du cerveau que l’alimentation, la stimulation auditive et la lumière. Les soins et l’affection donnés au cours de la petite enfance sont déterminants pour le développement de l’enfant tout au long de sa vie. |
Le rôle du toucher
Les scientifiques savent maintenant que le contact physique a des effets positifs sur l’enfant. Les sensations et les contacts physiques, comme le fait de se faire prendre, toucher et transporter, contribuent à la croissance et au développement du cerveau du bébé après la naissance.
Dès sa naissance, un enfant a une capacité d’apprentissage phénoménale. Voyez comment!
Le toucher stimule le développement des réseaux qui transmettent l’information du cerveau au reste du corps. De plus, le toucher influence entre autres les mécanismes qui aident à gérer le stress et les émotions fortes.
Les autres soins apportés à un enfant, comme le bain ou le changement de couche, ont le même effet, car ces expériences permettent de nouvelles découvertes par les sens. Tout ce qui sollicite les 5 sens contribue à mettre en place les nouveaux circuits de neurones.
Les contacts physiques aident non seulement l’enfant à se sentir bien et en sécurité, mais ils ont un rôle essentiel dans le développement de ses capacités cognitives. Tout plein de câlins et d’attention ne gâteront jamais trop un bébé!
La gestion des émotions
À la naissance, les zones les plus développées du cerveau sont celles qui contrôlent les réactions et les instincts plus primitifs. C’est pourquoi les émotions d’un tout-petit sont souvent vives : accès de colère, crises de larmes, peur, angoisse de séparation, etc. Pour apprendre à gérer ses émotions, l’enfant a besoin de l’aide de ses parents.
Devant une situation inconnue, le tout-petit est souvent envahi par un flux émotionnel qui se caractérise par une émotion comme la peur ou l’angoisse et une impulsion à agir. Une telle situation provoque une activation particulière du cerveau, et l’enfant ne sait pas comment se maîtriser. C’est parce que les zones gérant les émotions, notamment certaines régions du système limbique et du cortex préfrontal, ne sont pas encore développées. Ses réactions ne sont donc pas des caprices.
Pour qu’un enfant apprenne à maîtriser ses émotions, il est donc très important de le rassurer et de lui apporter un soutien émotionnel, tout en lui démontrant comment bien gérer la situation. C’est ce qui se passe lorsque les parents réconfortent leur bébé en pleurs. Des recherches ont démontré que le réconfort offert à un enfant crée des connexions nerveuses qui l’aideront à s’adapter tout au long de son existence.
Le comportement de tous les bébés n’est toutefois pas pareil. Dès les premiers jours et semaines de la vie, les parents peuvent déceler des réactions et des traits propres à leur enfant. Les traits de caractère et le tempérament de l’enfant, qui formeront plus tard sa personnalité, sont en partie déterminés par des facteurs génétiques, mais l’environnement peut aussi y contribuer au fil du temps. Le tempérament est donc présent dès la naissance, mais l’environnement et les expériences que vit l’enfant peuvent le moduler.
Que se passe-t-il quand bébé pleure? Si un bébé pleure, ses glandes surrénales libèrent du cortisol, une hormone aussi appelée hormone du stress. Lorsqu’un adulte le console, le taux de cortisol diminue. S’il n’est pas consolé, le taux de cortisol demeure élevé. Il est tout à fait normal qu’un bébé pleure; cela fait partie de son développement. Certaines expériences de vie représentent d’ailleurs un stress bref et surmontable, et cela est même essentiel à un développement sain. Lorsqu’un enfant est réconforté et cajolé, son cerveau produit une hormone qui l’apaise, l’ocytocine. C’est ce sentiment de bien-être qui l’habite à chaque contact avec ses parents. Cela lui permet de développer un lien affectif très fort avec eux. Cependant, un stress prolongé et ininterrompu peut avoir des effets négatifs sur le cerveau de l’enfant. Si le stress perdure, le cortisol peut rester dans le cerveau pendant des heures, et même des jours. Cette hormone peut alors nuire aux structures du cerveau. Le stress chronique et prolongé est donc toxique et souvent associé à des abus et à de la négligence pendant la petite enfance. |
À retenir
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Les soins et l’attention donnés à un enfant contribuent au développement de son cerveau.
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Chez le jeune bébé, les zones du cerveau gérant les émotions ne sont pas encore développées. Cela entraîne parfois des accès de colère, des crises de larmes, de la peur, de l’angoisse de séparation.
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Afin qu’un enfant apprenne à maîtriser ses émotions, il est très important de le rassurer et de lui apporter du réconfort.
| Révision scientifique : Miriam Beauchamp, professeure titulaire en neuropsychologie, Université de Montréal, et chercheuse au CHU Sainte-Justine Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir Mise à jour : Décembre 2023
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Photo : GettyImages/YakobchukOlena
Ressources et références
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