Voici 4 manifestations d’anxiété qui sont moins connues que les signes plus fréquents tel que les maux de ventre et autres malaises physiques.
Quand on est psychologue, il y a toujours des sujets plus délicats que d’autres. Plus délicats parce que les amis ou les collègues qui nous posent des questions ont souvent un intérêt très personnel à nous les poser. Un de ces sujets est l’anxiété chez les jeunes enfants. D’un côté, on veut en savoir plus sur ce problème que l’on perçoit souvent comme étant diffus, insaisissable. De l’autre, on n’a pas nécessairement envie de se faire dire par un bon ami, même s’il est psychologue, que c’est parce qu’on est trop protecteur ou parce qu’on pousse trop notre enfant que celui-ci est anxieux et cela même si on s’en doute déjà…
En fait, on a souvent envie de savoir quels sont les comportements qui peuvent être des indices d’anxiété chez notre enfant. Même si on reconnaît que l’anxiété est souvent normale et reliée directement à l’adaptation d’un enfant à une nouvelle situation (une séparation, une rentrée scolaire, un déménagement, un décès, la perte d’un animal de compagnie, etc.), l’anxiété qui persiste peut nécessiter l’intervention d’un parent.
Je vous parle donc aujourd’hui de quatre grandes manifestations d’anxiété chez l’enfant qui sont moins connues que les signes plus fréquents tels que les maux de ventre et autres malaises physiques.
Les problèmes de sommeil
L’anxiété peut être une des causes d’un trouble du sommeil chez un enfant. L’anxiété est une émotion liée directement à l’activation du système nerveux sympathique. Or, lorsque cette activation a lieu (par des inquiétudes, par exemple), elle peut nuire au système nerveux parasympathique qui lui s’occupe du sommeil. Ainsi, il est logique de remarquer que lorsqu’ils sont anxieux, les enfants manifestent des problèmes liés au sommeil : difficulté à s’endormir, de cauchemars, des réveils nocturnes, une crainte d’aller dormir.
Les tics et les manies
Afin de se débarrasser de ce qu’il interprète comme un trop-plein d’énergie, l’enfant peut développer des tics et des manies. Parmi celles-ci on retrouve les classiques manies de se ronger les ongles (onychophagie), d’enrouler ses cheveux autour de ses doigts ou de les arracher (trichotillomanie), de manger des craies (pica), de se gratter la peau de façon compulsive (dermatillomanie), de retourner aux toilettes à plusieurs reprises avant le coucher ou des rituels de vérification (vérifier que la porte est bien barrée à plusieurs reprises, par exemple). Ces comportements sont utilisés chez certains enfants afin d’évacuer la pression provoquée par l’accumulation d’anxiété.
Les fortes réactions émotionnelles
Les réactions émotionnelles hors-norme sont souvent un signe d’anxiété, car celle-ci a pour effet de vider la réserve de gestion émotionnelle qu’un enfant peut avoir. Ainsi, les autres émotions ressenties dans des circonstances parfaitement normales vont prendre une ampleur plus importante qu’à l’habitude : des colères explosives, des pleurs incontrôlables, une peur panique dans certaines situations.
Les troubles urinaires
Bien que les troubles urinaires ont souvent une explication biologique, il est important de ne pas rester insensible à un enfant qui en souffre. Par exemple, un enfant anxieux pourrait avoir de la difficulté à retenir son urine durant la nuit ou durant le jour à certains moments spécifiques (à la garderie, chez des amis).
Ces quatre types de symptômes ne sont pas des indices automatiques de troubles anxieux, mais ils sont certainement une occasion de se questionner et de poser quelques gestes importants envers notre enfant comme lui demander si quelque chose ne va pas, se questionner sur les facteurs qui ont pu avoir un impact chez lui et, ultimement, consulter un professionnel qui pourra nous donner l’heure juste. Car comme parent, c’est très important de comprendre qu’une saine gestion de l’anxiété, ça s’apprend! Et plus on enseigne à nos enfants comment bien gérer leur anxiété, moins ils seront vulnérables aux troubles anxieux lorsqu’ils seront grands!
18 octobre 2016
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