Le syndrome du bébé secoué

Le syndrome du bébé secoué

cSyndrome du bébé secoué (SBS) : les symptômes; ce que c’est; que faire à la maison? Comment traiter? Comment prévenir?


Le syndrome du bébé secoué peut avoir des conséquences extrêmement graves et permanentes. Il s’agit de la forme de maltraitance physique la plus mortelle et causant les séquelles les plus graves.

Qu’est-ce que le syndrome du bébé secoué?

Le syndrome du bébé secoué (SBS) se produit lorsqu’un adulte secoue violemment un enfant en le tenant par le tronc, les épaules ou les extrémités. Lorsqu’un bébé est secoué, sa tête est projetée dans tous les sens. En effet, la tête d’un bébé est proportionnellement beaucoup plus lourde que celle d’un adulte, alors que les muscles de son cou sont plus faibles.

Le cerveau du bébé est mou et fragile. Les secousses sont donc dangereuses, car elles peuvent le faire enfler et saigner. Les bébés qui ont été secoués présentent des lésions au cerveau telles que des saignements à l’intérieur du crâne et des yeux. Ces lésions sont parfois accompagnées d’ecchymoses et de fractures du crâne, des côtes et de l’extrémité des os longs.

Ces blessures résultent toujours de gestes ou de mouvements de secousses très violents, parfois de façon répétée. Elles ne peuvent pas être attribuées à une chute ni être provoquée par un simple jeu.

Reconnaître les symptômes
Un bébé qui a été secoué ne porte pas nécessairement de marques de blessures, et les symptômes de dommages internes ne sont pas nécessairement apparents. Cependant, les bébés qui ont été secoués peuvent présenter un ou plusieurs des symptômes suivants :
  • irritabilité;
  • somnolence;
  • vomissements;
  • tremblements ou convulsions;
  • difficulté à respirer ou arrêt respiratoire;
  • perte de conscience;
  • léthargie.

Si vous soupçonnez qu’un bébé a été secoué, demandez une aide médicale d’urgence (9-1-1) sans tarder.

Quelles sont les conséquences?

Dans les cas les plus graves, le syndrome du bébé secoué peut entraîner la mort de l’enfant. On estime que 1 bébé secoué sur 5 va décéder et, parmi les bébés qui survivent, 2 sur 3 auront des séquelles permanentes. Certains bébés secoués peuvent demeurer handicapés ou paralysés.

Le syndrome du bébé secoué peut aussi avoir des effets considérables sur le développement futur de l’enfant. Les enfants qui ont été secoués risquent d’avoir des difficultés d’apprentissage, des troubles cognitifs, des problèmes de diction ou de comportement, des troubles d’alimentation ou de sommeil, une perte de la vue (cécité), de la surdité et de l’épilepsie.

Les victimes du syndrome du bébé secoué sont surtout des enfants de moins de 12 mois, l’âge moyen se situant entre 2 et 5 mois. Cependant, les tout-petits peuvent en être victimes jusqu’à l’âge de 4 ans.

Qu’est-ce qui peut provoquer des gestes violents?

Les pleurs persistants sont en général ce qui amène une personne à secouer l’enfant dont elle a la charge. Les pleurs persistants peuvent entraîner toute une gamme d’émotions allant de l’irritation à l’impatience, en passant par la frustration. La personne ressent alors de la colère, mais n’en reconnaît pas les symptômes. Dans certains cas, le parent ou le gardien ne parvient donc plus à contrôler ses émotions et ses gestes. C’est ce qui peut l’amener à poser un geste violent comme celui de secouer son enfant.

Toutes les familles peuvent vivre une telle situation. De plus, certains facteurs peuvent augmenter le risque de secouer un bébé. Parmi eux :

  • manquer de sommeil,
  • vivre des conflits familiaux,
  • avoir des difficultés financières,
  • être un parent monoparental et manquer de soutien,
  • avoir des troubles de santé mentale,
  • être impulsif,
  • consommer des médicaments, de l’alcool ou des drogues.
Le syndrome du bébé secoué est considéré comme une forme grave et bien définie de violence faite aux enfants. Lorsqu’on soupçonne qu’un enfant a été victime d’un tel acte, il faut avertir le Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) ainsi que les autorités policières. Il s’agit d’un acte criminel.
Cela ne doit toutefois pas empêcher de se rendre rapidement à l’urgence si l’enfant a été secoué. Cela est très important pour limiter les dommages possibles sur le cerveau.

Comment prévenir?

Cela peut arriver à tout le monde de se sentir dépassé par les pleurs d’un bébé, mais une personne qui sait que les pleurs persistants sont une phase normale du développement du bébé sera moins à risque de le secouer.

C’est pour cette raison qu’au Québec, un programme de prévention qui s’adresse à tous les nouveaux parents est en place pour leur donner de l’information sur les pleurs du nourrisson et le syndrome du bébé secoué. Il est ainsi possible de prévenir le syndrome du bébé secoué en aidant les parents à mieux comprendre les pleurs de bébé, mais surtout à reconnaître les émotions qui peuvent les envahir lorsque leur bébé pleure.

Il est important de savoir que pleurer est le seul moyen dont un bébé dispose pour communiquer. Tous les bébés pleurent davantage de la naissance à l’âge de 3 mois. Après 3 ou 4 mois, les pleurs diminuent progressivement. Il faut aussi comprendre que les pleurs ne sont pas toujours le signe d’une maladie. Pour en savoir plus sur la façon de réagir ou si vous êtes inquiet, consultez nos fiches sur les pleurs de bébé et sur les coliques.

Si vous ne réussissez pas à calmer les pleurs de votre bébé :

  • Déposez-le soigneusement dans son berceau, quittez sa chambre et retournez le voir toutes les 10 minutes pour vous assurer que tout va bien.
  • Attendez de vous être calmé avant de le reprendre dans vos bras.
  • Appelez quelqu’un pour parler de vos émotions.
  • Utilisez différentes stratégies pour retrouver votre calme : prendre des respirations profondes, boire un verre d’eau, écouter de la musique, compter jusqu’à 10, sortir dehors quelques minutes, serrer un objet mou, pleurer, etc.
  • Demandez l’aide de votre conjoint ou d’une personne en qui vous avez confiance. Vous pouvez contacter Première ressource - Aide aux parents au 1 866 329-4223 ou votre CLSC. Au besoin, appelez Info-Santé (811).

Si votre bébé pleure vraiment beaucoup, prenez des dispositions pour le faire garder régulièrement et reposez-vous. Mais ne le laissez jamais avec quelqu’un en qui vous n’avez pas confiance ou qui a des réactions violentes.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Sylvie Fortin, infirmière, M. Sc.
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Janvier 2018

 

Photo : GettyImages/damircudic

 

Références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • KidsHealth. Parents. Medical Problems. “Abusive Head Trauma (Shaken Baby Syndrome)”. www.kidshealth.org
  • CHU SAINTE-JUSTINE. « Syndrome du bébé secoué (SBS) : thermomètre de la colère ». Programme périnatal de prévention du syndrome du bébé secoué (PPPSBS)- Fiches parents www.chusj.org
  • CHU SAINTE-JUSTINE. « Syndrome du bébé secoué (SBS) : Tout ce qu’il faut savoir ». www.chusj.org
  • FORTIN, S., J. Y. FRAPPIER et L. DÉZIEL. Prévention du syndrome du bébé secoué et de la maltraitance infantile. CHU Sainte-Justine. www.chusj.org
  • HÔPITAL DE MONTRÉAL POUR ENFANTS. Ce que tout parent doit savoir sur le syndrome du bébé secoué. www.hopitalpourenfants.com
  • SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE. Le syndrome du bébé secoué. www.soinsdenosenfants.cps.ca

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