Hausse marquée du temps d’écran chez les tout-petits après 2 ans

Hausse marquée du temps d’écran chez les tout-petits après 2 ans
Hausse marquée du temps d’écran chez les tout-petits après 2 ans
Une étude québécoise dresse le portrait de l’utilisation des écrans chez les enfants de 2 ½ ans.

3 décembre 2025 | Le temps passé devant les écrans augmente considérablement chez les tout-petits québécois entre l’âge de 1 ½ an et de 2 ½ ans, selon un nouveau portrait de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) sur les habitudes numériques des enfants.

Ce portrait a été réalisé à partir de la 2e édition de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, aussi appelée Grandir au Québec. Il détaille l’utilisation des écrans d’une cohorte d’enfants nés en 2020-2021 en comparant des données recueillies lorsque les tout-petits avaient environ 17 mois, puis 29 mois.

Temps d’écran la semaine et la fin de semaine

Les données de l’ISQ démontrent que le temps que les enfants passent devant un écran double presque entre l’âge de 17 et 29 mois. Le portrait montre aussi que le temps d’écran dépasse pour plusieurs les recommandations canadiennes et québécoises. Selon les données de l’ISQ :

  • 44 % des enfants de 2 ½ ans passent au moins une heure par jour devant un écran durant la semaine. Cette proportion atteint 65 % les jours de fin de semaine. Un an plus tôt, à 17 mois, la proportion des tout-petits qui passaient au moins une heure par jour devant un écran était de 25 % la semaine et de 35 % la fin de semaine.
  • À 2 ½ ans, la proportion des tout-petits qui passent deux heures ou plus par jour devant un écran se situe à 14 % les jours de semaine et à 32 % les jours de fin de semaine. À 1 ½ an, ces proportions étaient de 8 % et 15 %.
  • Les enfants de 29 mois qui vivent dans un ménage à faible revenu sont proportionnellement plus nombreux à passer quotidiennement deux heures ou plus par jour devant un écran. Cette proportion s’élève à 27 % la semaine et à 42 % la fin de semaine.
  • Les enfants de 2 ½ ans qui ne fréquentent pas un milieu de garde sont aussi plus nombreux en proportion que les autres à passer deux heures ou plus par jour devant un écran pendant la semaine. C’est le cas de 36 % d’entre eux comparativement à 11 % des tout-petits qui vont à la garderie.
Selon la Société canadienne de pédiatrie et les Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures, un enfant de 2 à 5 ans ne devrait pas passer plus de 1 heure par jour devant un écran. Avant 2 ans, un tout-petit ne devrait pas être exposé aux écrans. Ce sont aussi les recommandations mises de l’avant par le gouvernement du Québec.

Que font les enfants sur les écrans?

Selon l’enquête de l’ISQ, les tout-petits utilisent surtout les écrans pour regarder des émissions et des films pour enfants. Les données indiquent que :

  • Près de 59 % des enfants de 2 ½ ans regardent des émissions, des vidéos ou des films pour enfants au moins une fois par jour. À 1 ½ an, cette proportion était de 39 %.
  • 35 % des tout-petits de 2 ½ ans utilisent des écrans quotidiennement pour écouter des histoires, des chansons ou des comptines. Cette proportion s’élevait à 27 % à l’âge de 1 ½ an.
  • Près de 16 % des enfants utilisent chaque jour les écrans pour communiquer avec quelqu’un de la famille à 17 mois comme à 29 mois (ex. : FaceTime, Zoom).
  • Seulement 4 % des tout-petits de 2 ½ ans jouent à des jeux ou dessinent sur un écran tous les jours. À 1 ½ an, cette proportion n’était que de 3 %.

Les enfants qui vivent dans un ménage à faible revenu sont proportionnellement plus nombreux que les autres à utiliser les écrans pour regarder des films pour enfants, écouter des histoires ou des chansons et jouer à des jeux.

Des écrans à table et avant le dodo

Ce portrait des habitudes numériques des enfants montre qu’environ 9 % des tout-petits de 2 ½ ans regardent tous les jours des émissions de télévision, des vidéos ou des films pendant les repas. Près de 19 % le font une ou quelques fois par semaine. À 1 ½ an, ces proportions étaient de 6 % et de 11 %. Cette pratique est toutefois déconseillée notamment parce qu’un enfant qui est concentré sur un écran est moins à l’écoute de ses signaux de faim et de satiété.

À l’âge d’environ 29 mois, 17 % des tout-petits regardent chaque soir des émissions des vidéos ou des films avant d’aller au lit. Cette proportion était de 9 % à l’âge de 1 ½ an. Or, l’exposition aux écrans avant le dodo peut nuire au sommeil et il est recommandé d’éteindre les écrans au moins 1 heure avant d’aller au lit.

Les parents d’un peu plus du tiers des enfants de 2 ½ ans se servent souvent ou très souvent des écrans pour amuser leur enfant ou l’occuper pendant qu’ils font autre chose. Peu de parents utilisent souvent les écrans pour le calmer. Il s’agit d’une bonne nouvelle, car lorsque les écrans sont utilisés trop souvent pour calmer un tout-petit, ce dernier n’apprend pas à se contrôler ni à gérer ses comportements et ses émotions.

La télévision en bruit de fond

Environ le quart des tout-petits de 2 ½ ans vivent dans une famille où la télévision est souvent ou toujours allumée même si personne ne la regarde. Dans les ménages à faible revenu, cette situation touche le tiers des enfants. Il est recommandé d’éteindre la télévision lorsque personne ne la regarde. Il a été démontré que le bruit de fond constant de la télévision nuit aux apprentissages des enfants.

Pour obtenir d’autres données de l’étude Grandir au Québec, vous pouvez consulter :

L’étude Grandir au Québec a comme objectif de mieux connaître les facteurs qui peuvent influencer le développement et le bien-être des enfants du Québec. Elle est réalisée grâce au soutien financier de la Fondation Lucie et André Chagnon*, du ministère de la Famille, du ministère de la Santé et des Services sociaux, du ministère de l’Éducation, du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, du Conseil de gestion de l’assurance parentale ainsi que de l’ISQ.

Pour en savoir plus : Les écrans chez les tout-petits : une évolution rapide des premières habitudes numériques

Julie Leduc – Équipe Naître et grandir

Naître et grandir

*Naître et grandir est financé par la Fondation Lucie et André Chagnon.

Photos : GettyImages/Milan Markovic et Tassii

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