Les parents québécois se sentent compétents avec leur bébé

Les parents québécois se sentent compétents avec leur bébé
Les parents québécois se sentent compétents avec leur bébé
Comment se portent les parents de bébé d’environ 5 mois? Une vaste enquête québécoise dresse le portrait.

17 juin 2024 | Malgré un rythme de vie exigeant, la majorité des mères et des pères d’un bébé de 5 mois seraient heureux en couple et se sentiraient efficaces comme parents. C’est ce que révèle un rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

Ce rapport a été réalisé à partir de la 2e édition de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ), aussi appelée Grandir au Québec. Il vise à analyser notamment les pratiques parentales, la relation des parents, leurs habitudes de vie et leur bien-être. Le rapport permet aussi de comparer l’attitude des parents avec ceux qui ont participé à la 1re édition de l’ELDEQ, en 1997-1998.

Des parents heureux et confiants

Le rapport révèle un fort sentiment de compétence chez les parents étudiés. Ainsi, 92 % des mères et 74 % des pères de l’étude ont un sentiment élevé d’efficacité parentale, c’est-à-dire qu’ils ont confiance en leur capacité de bien assumer leur rôle de parent. Une bonne nouvelle, car le rapport précise qu’un « parent qui se sent efficace est susceptible de se comporter de manière positive et chaleureuse envers son enfant ».

L’étude Grandir au Québec va suivre et observer une cohorte d’enfants nés entre le 1er octobre 2020 et le 30 septembre 2021 jusqu’à l’âge adulte. La première collecte de données s’est effectuée auprès de 4 703 familles alors que les bébés avaient environ 5 mois.

Par ailleurs, 82 % des papas qui ont participé à l’étude se disent très engagés dans leur relation avec leur enfant. Ils s’impliquent activement tant pour donner des soins et consoler leur bébé que pour jouer avec lui.

Les parents étudiés ont aussi majoritairement une bonne relation conjugale : 92 % des mères et environ 95 % des pères disent qu’ils sont heureux en couple. De plus, la majorité des parents (83 % des mères et 86 % des pères) évaluent très positivement leur coparentalité.

Au sujet de la façon d’agir avec leur bébé, la majorité des parents de l’étude (près de 88 %) ont peu tendance à répondre de façon agressive et contraignante aux comportements difficiles de leur enfant.

Toutefois, environ 25 % des mères et 14 % des pères de l’étude présentent des comportements de surprotection envers leur bébé. Par exemple, ils tiennent à ce que leur bébé soit près d’eux en tout temps, ils ne peuvent se décider à le faire garder ou ils ne se sentent pas bien lorsqu’ils le font. Les résultats montrent que la proportion de parents ayant tendance à surprotéger leur bébé est plus élevée chez ceux qui sont nés à l’extérieur du Canada et dans les familles à faible revenu.

Rythme de vie exigeant pour les parents

Près de 80 % des mères et 70 % des pères étudiés considèrent leur rythme de vie comme étant exigeant (très ou modérément exigeant). Plus de la moitié des mères (55 %) ont souvent ou toujours l’impression de courir toute la journée et 46 % déclarent être souvent ou toujours physiquement épuisées à l’heure du souper. Plusieurs parents de la cohorte (58 % des mères et 43 % des pères) ont l’impression d’avoir rarement ou jamais suffisamment de temps libre.

Habitudes de vie et bien-être des parents

Le rapport de l’ISQ met aussi en lumière des données sur les habitudes de vie et la santé des parents étudiés. Voici les principaux résultats.

Habitudes des mères au moment de l’enquête

  • 91 % des mères ne fument pas la cigarette et 95,5 % ne touchent pas aux cigarettes électroniques;
  • 27 % des mères consomment de l’alcool une fois ou plus par semaine;
  • 33 % consomment au moins occasionnellement de l’alcool de façon excessive;
  • 6 % des mères environ ont consommé du cannabis depuis la naissance de l’enfant.

Habitudes des pères au cours des 12 mois précédant l’enquête

  • 85 % des pères ne fument pas la cigarette et environ 10 % fumaient chaque jour;
  • 49 % consomment de l’alcool une fois ou plus par semaine;
  • 63 % ont consommé de l’alcool de façon excessive au moins une fois au cours de cette période;
  • 23 % des pères ont consommé du cannabis.

Écrans et bien-être

Au sujet de l’utilisation des écrans en dehors du travail, 21 % des mères et 12 % des pères passent en moyenne cinq heures ou plus par jour sur leurs écrans la semaine.

Les données du rapport ont été recueillies en pleine pandémie de COVID-19, un événement qui a eu des effets sur la santé mentale et les habitudes de consommation de la population de même que sur le stress des parents.

La fin de semaine, cette proportion grimpe à 22 % pour les mères et à 24 % pour les pères. La majorité des mères (62 %) et des pères (66 %) se disent peu distraits par leur téléphone ou leur tablette lorsqu’ils sont avec leur enfant. Au contraire, 18 % des mamans et 15 % des papas disent que cela les distrait beaucoup.

Plusieurs parents, soit 73 % des mères et 68 % des pères, se disent en très bonne ou en excellente santé. Toutefois, environ 29 % des mères et 14 % des pères présentaient des symptômes indiquant une probable dépression clinique durant la semaine qui a précédé l’enquête.

Les changements observés entre les études

La comparaison des données de l’enquête Grandir au Québec avec celles de la 1re édition de l’ELDEQ révèle certains changements dans les conduites des parents. Par exemple :

  • La proportion de mères ayant un sentiment d’efficacité parentale plus faible que les autres a augmenté passant de 19 % à 28 %.
  • La proportion de mères plus surprotectrices que les autres est passée de 18 % à 30 %.
Papa avec son bébé
  • La proportion de pères présentant un sentiment d’efficacité parentale plus faible que les autres a diminué passant de 19 % à 13 %.
  • La proportion de pères ayant tendance à répondre de façon agressive aux comportements difficiles de leur enfant a aussi baissé passant de 20 % en 1998 à 12 % en 2021.

Pour en savoir plus sur d’autres données de l’étude Grandir au Québec, consultez nos textes :

L’étude Grandir au Québec est réalisée grâce au soutien financier de la Fondation Lucie et André Chagnon*, du ministère de la Famille, du ministère de la Santé et des Services sociaux, du ministère de l’Éducation, du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, du Conseil de gestion de l’assurance parentale ainsi que de l’ISQ. Plus de 30 chercheurs-experts des domaines d’intérêt pour le développement des jeunes enfants collaborent à l’étude.

Source : Pratiques et attitudes parentales, relations, santé et bien-être des mères et des pères, ISQ

Julie Leduc – Équipe Naître et grandir

Naître et grandir

*Naître et grandir est financé par la Fondation Lucie et André Chagnon.

Photos : GettyImages/Anchiy et YakobchukOlena

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