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La pandémie de COVID-19 peut augmenter la détresse psychologique chez les femmes enceintes.
1er juin 2020 | La détresse psychologique chez les femmes enceintes est en hausse depuis le début de la pandémie de COVID-19, observe un chercheur québécois qui s’inquiète de la suite des choses.
Nicolas Berthelot, professeur au Département des sciences infirmières de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), et sa collègue Roxanne Lemieux mènent une étude auprès de 1 754 Québécoises. « Je pense qu’un problème de santé publique silencieux se prépare présentement avec les futures mères », affirme le chercheur.
Le groupe de recherche a en effet observé une hausse des symptômes anxieux ou dépressifs chez les femmes enceintes pendant la pandémie. « Deux fois plus de femmes présenteraient des symptômes assez sévères pour correspondre à un diagnostic de dépression majeure ou de troubles anxieux », remarque Nicolas Berthelot.
Certaines femmes plus à risque
En temps normal, on estime que 5 % à 6 % des femmes enceintes sont touchées par ce type de problème de santé mentale. Cette proportion pourrait donc atteindre 10 % à 12 % actuellement. De plus, l’étude a révélé que les femmes qui ont déjà souffert d’un trouble de santé mentale et celles qui ont un revenu faible à modéré risqueraient davantage de développer de tels symptômes.
Nicolas Berthelot souligne que les effets de la pandémie sur les femmes enceintes sont parfois indirects. « Par exemple, au début du confinement, l’information que le père ne pourrait pas assister à l’accouchement circulait, rappelle-t-il. C’était très préoccupant pour les futures mères. On comprend la nécessité des mesures de distanciation sociale, mais cela peut augmenter leur stress. »
Le chercheur déplore donc l’absence de recommandations officielles pour protéger la santé mentale des femmes enceintes pendant la pandémie. « Selon certaines études, les femmes enceintes qui vivent de l’anxiété ou de la dépression de façon importante sont plus susceptibles de souffrir d’une dépression post-partum par la suite, souligne-t-il. Cela affecte ainsi leur bien-être. De plus, il s’agit aussi d’un facteur de risque pour le développement du foetus, et éventuellement de l’enfant. »
Accepter les émotions négatives
Selon Nicolas Berthelot, les femmes enceintes devraient toutefois éviter de se blâmer pour le stress qu’elles ressentent. « Se sentir plus angoissée ou déprimée, c’est tout à fait normal dans le contexte actuel, insiste-t-il. Si une femme se critique de vivre ces émotions, cela risque d’augmenter son sentiment de ne pas être à la hauteur. » Les futures mères devraient plutôt se concentrer sur les choses qu’elles peuvent contrôler : bien manger, faire des exercices de relaxation ou se changer les idées.
Par ailleurs, l’entourage de la future mère peut être d’un grand secours. « Il faut simplement assurer une présence, explique Nicolas Berthelot. Même lorsque cette présence ne peut pas être physique, on peut s’intéresser à ce qu’elles vivent et à la façon dont elles traversent la crise. On peut leur offrir un espace pour en parler. » Il faut toutefois éviter d’envoyer le message que leurs émotions sont dangereuses et adopter plutôt une attitude rassurante.
Des stratégies pour se sentir mieux -
Parler à une personne de confiance.
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Observer les émotions que la pandémie génère en nous et tolérer leur présence.
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Porter notre attention sur des problèmes que nous pouvons contrôler.
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Se réserver du temps pour faire des activités qui nous permettent de ne plus penser à la pandémie.
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Diriger notre attention sur le moment présent en observant par exemple les couleurs des fleurs pendant une promenade ou en savourant pleinement les saveurs d’un bon repas.
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Faire des exercices de respiration, de la méditation ou de la relaxation pour diminuer notre stress.
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Essayer de voir les choses différemment.
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Porter attention aux éléments positifs.
Si vous trouvez difficile de gérer le stress pendant la pandémie, consultez notre article sur le sujet : COVID-19 : mieux gérer le stress pendant la grossesse.
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Sources : Projet STEP, Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica
Kathleen Couillard – Naître et grandir
Photo : GettyImages/StefaNikolic