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Un enfant qui croit qu’une piqûre fera mal risque de rapporter une douleur plus grande qu’un autre qui ne s’attend pas à avoir mal, selon une étude américaine.
14 juin 2018 | Les enfants qui s’attendent à avoir mal ressentiraient plus intensément la douleur que ceux qui n’ont pas cette crainte, rapporte une petite étude américaine.
L’expérience de la douleur serait donc influencée par le fait que les enfants s’attendent à avoir mal ou non. Ainsi, un enfant qui croit qu’une prise de sang sera douloureuse risquerait de rapporter une plus grande douleur lors de cette procédure qu’un autre qui ne s’attend pas à avoir mal.
Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs de l’étude ont appliqué des sources de chaleur sur le bras de 23 adultes et de 40 enfants (dont 20 souffraient d’un trouble anxieux). Au cours d’un premier test, les participants ont entendu un son indiquant qu’ils seraient soumis à une faible chaleur. Lors d’un second test, un son différent leur a signalé l’emploi d’une température élevée. Malgré ces indications différentes, les participants ont été, en réalité, soumis à la même température moyenne lors de ces deux tests.
Les auteurs de l’étude ont été étonnés de ne trouver aucune différence entre les trois groupes de participants (enfants, enfants avec un trouble anxieux et adultes), tous ayant affirmé avoir ressenti plus de douleur au cours du second test — celui où la température était censée être plus élevée. De précédentes études avaient d’ailleurs déjà montré que la perception de la douleur chez les adultes est influencée par l’idée qu’ils auront mal ou non. Comme les enfants sont beaucoup plus influençables que les adultes, les auteurs de l’étude s’attendaient à ce que les enfants anxieux ressentent plus de douleur et à ce que les adultes en ressentent le moins.
Les chercheurs reconnaissent que leurs résultats ont pu avoir été influencés par le fait que, pour des raisons éthiques, ils ont pris soin de rassurer les enfants lors des tests, ce qu’ils n’ont pas fait pour les adultes. Malgré ce réconfort offert aux enfants, les résultats de cette étude montrent que la crainte d’avoir mal influencerait de manière importante la douleur ressentie par les enfants, soulignent les chercheurs.
Les auteurs de l’étude recommandent donc aux parents et aux professionnels de la santé qui effectuent des procédures quelque peu douloureuses (ex. : vaccin, prise de sang) de prévenir les enfants qu’ils auront l’impression, par exemple, de sentir une branche leur gratter la peau. Cette astuce aide à calmer la crainte des enfants et du coup, à réduire la douleur ressentie.
Sources : Ovid, Eurekalert et Penn State
Marie-Claude Ouellet — Agence Science-Presse
Photo : GettyImages/FatCamera