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La maltraitance grave pendant l’enfance modifierait de façon permanente la structure du cerveau, révèle une étude québécoise.
12 octobre 2017 | La maltraitance grave pendant l’enfance modifierait de façon permanente la structure du cerveau. C’est ce que révèle une étude réalisée par des chercheurs de l’Université McGill et de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas.
Les scientifiques sont arrivés à ces résultats en étudiant le cerveau de 78 personnes décédées, dont les deux tiers s’étaient suicidés. L’analyse a démontré que le cerveau des personnes qui avaient été sévèrement maltraitées lorsqu’ils étaient enfants avait d’importantes particularités par rapport aux autres.
Ainsi, la couche de substance isolante qui recouvre les neurones, la myéline, était beaucoup plus mince chez ces individus. L’expression de gènes impliqués dans la production de cette substance était d’ailleurs anormale chez eux. De plus, le prolongement des neurones avait un plus grand diamètre.
Selon les chercheurs, ces différences dans la structure des cellules nerveuses affecteraient le lien existant entre différentes régions du cerveau impliquées dans la gestion des émotions et de l’humeur. La maltraitance pendant l’enfance a d’ailleurs été associée à plusieurs troubles psychiatriques comme la dépression, l’impulsivité, l’agressivité, l’anxiété, la toxicomanie et les comportements suicidaires.
Par ailleurs, ces résultats vont dans le même sens que d’autres études qui avaient noté des anomalies dans la matière blanche des victimes de maltraitance dans l’enfance. La matière blanche est effectivement composée de neurones recouverts de myéline.
Les situations difficiles en début de vie pourraient ainsi causer une détérioration persistante dans le fonctionnement de certaines régions du cerveau, concluent les auteurs de l’étude.
Ces résultats ont été publiés dans l’American Journal of Psychiatry.
Par L’Observatoire des tout-petits
L’Observatoire des tout-petits, un projet de la Fondation Lucie et André Chagnon, a pour mission de contribuer à placer le développement et le bien-être des tout-petits au cœur des priorités de la société québécoise.
Photo : GettyImages/monkeybusinessimages