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En 2009, on annonçait la mise en place d’un programme de dépistage de la surdité chez les nouveau-nés. Six ans plus tard, où en sommes-nous?
13 novembre 2015 | Plus de 7 000 nouveau-nés ont pu profiter du programme québécois de dépistage de la surdité depuis son implantation au CHU Sainte-Justine en novembre 2013. Le nombre de bébés touchés par la surdité ainsi identifié est de 1 sur 1 000, soit la proportion de la population visée par le programme.
« Au Québec, le dépistage se faisait surtout chez les enfants présentant des facteurs de risque pour la surdité », explique Edith Keays, directrice générale de l’Association du Québec pour enfants avec problèmes auditifs. Cependant, plusieurs enfants touchés par la surdité ne présentent aucun de ces facteurs de risque. Le programme québécois cherche donc à corriger la situation en offrant le dépistage à tous les nouveau-nés.
Annoncé en 2009, ce programme n’est cependant pas encore accessible partout au Québec. Mis à part le CHU Sainte-Justine, il est actuellement offert en phase pilote dans seulement 2 autres hôpitaux du Québec : le Centre hospitalier régional de Lanaudière et l’Hôtel-Dieu de Sorel. Selon Karine White, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), des obstacles de nature informatique auraient retardé l’implantation du programme ailleurs au Québec.
Bientôt dans un hôpital près de chez vous?
Le CUSM, le CHU de Québec et le CHU de Sherbrooke seront parmi les prochains centres à implanter le programme. L’Hôpital Pierre-Boucher à Longueuil pourrait également l’offrir au courant de l’année 2016. Il est toutefois trop tôt pour prévoir une date de déploiement pour l’ensemble des hôpitaux et des maisons de naissance du Québec, souligne Karine White du MSSS.
Pourquoi un dépistage universel?
Lorsqu’un enfant est dépisté tardivement, cela a d’importantes répercussions sur ses apprentissages, sur le développement de son langage et sur son intégration sociale. Plus un enfant est dépisté tôt, plus il sera pris en charge rapidement dans les centres de réadaptation et plus il pourra acquérir de l’autonomie. « Chaque année qui passe sans que les nouveau-nés ne soient dépistés, c’est autant d’enfants qui ne peuvent pas bénéficier d’aide au niveau de l’acquisition de la parole et du langage », déplore Edith Keays, directrice générale de l’Association du Québec pour enfants avec problèmes auditifs.
En attendant que le programme de dépistage de la surdité chez les nouveau-nés soit disponible partout au Québec, il est toujours possible pour les parents de demander que leur enfant passe un test auditif, selon Edith Keays. « Les parents peuvent dans tous les cas exprimer leurs inquiétudes au médecin traitant, confirme Karine White. À la suite de la rencontre avec le médecin et avec une requête médicale, les parents pourront obtenir des services de dépistage de la surdité. Ces services seront cependant offerts hors programme. »
Les tests de dépistage
Selon le cadre de référence proposé par le ministère de la Santé, les nouveau-nés pourraient passer les tests de dépistage auditif suivants avant de quitter leur lieu de naissance, si leurs parents y consentent. Ces tests sont rapides et sans douleur pour l’enfant. - Test automatisé des émissions otoacoustiques (EOA-A) : Lorsque le bébé dort, une sonde est insérée dans le conduit auditif externe du bébé. Un son est alors envoyé. Quand l’enfant entend, un écho naturel est émis et enregistré par la partie microphone du transmetteur. Cet écho est alors mesuré par un appareil qui est mis au chevet de l’enfant. Si l’enfant a une perte d’audition qui est plus élevée que 30-40 décibels, il n’y a pas d’écho de mesuré.
- Test automatisé des potentiels évoqués auditifs du tronc cérébral (PEATC-A) : Des électrodes sont déposées sur la tête du bébé. Des sons sont ensuite transmis grâce à des écouteurs et l’activité électrique du cerveau est mesurée. Ce test permet d’évaluer les voies auditives, de l’oreille externe au tronc cérébral.
Si un nouveau-né n’obtient pas les résultats attendus, il sera envoyé dans un centre de confirmation diagnostique pour recevoir une évaluation audiologique et médicale.
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Kathleen Couillard – Équipe Naître et grandir