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Le déclin du jeu libre serait dû à la disparition des rapports entre voisins et aux craintes des parents de laisser leurs enfants sans supervision.
11 mars 2013 - Le jeu libre est vital pour le développement de l’enfant, selon le psychologue américain Peter Gray. Tous les enfants naissent avec une curiosité innée, une envie de jouer, une sociabilité et un profond désir d’apprendre, écrit-il dans son livre Free to Learn.
Jouer avec les autres enfants, loin des adultes, apprend à l’enfant à s’affirmer, à contrôler ses émotions et ses impulsions, à négocier avec les autres et à se faire des amis. En jouant librement, l’enfant prend ainsi le contrôle de sa vie, soutient le psychologue.
Ce livre souligne les différences entre le jeu structuré et le jeu libre et met l’emphase sur la manière libre de jouer. Selon l’auteur, le déclin du jeu libre serait en partie dû à la disparition des rapports entre voisins et aux craintes grandissantes des parents de laisser leurs enfants sans supervision.
Sont aussi en cause les longues heures passées à la garderie, les nombreuses activités parascolaires supervisées par les adultes, mais surtout l’idée très répandue que l’enfance est un temps pour se développer et que le jeu libre serait donc une perte de temps.
Les enfants jouent aussi de moins en moins dehors, déplore le psychologue. Selon lui, il y aurait une corrélation directe entre le déclin du jeu extérieur et l’augmentation des troubles émotionnels et sociaux chez les jeunes. Bref, autant les parents que les communautés auraient le devoir de promouvoir et de réintroduire le jeu libre dans la vie des enfants.
Le jeu, un indice de la santé de l’enfant
Votre enfant n’a pas envie de jouer? C’est peut-être qu’il est malade, triste ou anxieux. S’il n’a pas l’habitude de jouer sans être encadré, l’apprivoisement du jeu libre peut être progressif en aménageant des plages de temps libre entre deux activités familiales ou au retour de la garderie.
Pour le stimuler, vous pouvez l’encourager à trouver quelque chose à faire sans lui donner de conseils, lui fournir du matériel polyvalent et lui aménager un endroit sécuritaire où il aura plaisir à laisser aller son imagination.
Avec le jeu libre, l’enfant améliore sa confiance en lui, son autonomie et sa pensée créative. Dans la même veine, on peut lire ou relire les livres Et si on jouait? et Le jeu chez l’enfant de Francine Ferland, ergothérapeute et professeure émérite à l’Université de Montréal.
Isabelle Burgun – Agence Science-Presse