Apprendre à partager: une question de maturité

Apprendre à partager: une question de maturité
Apprendre à partager: une question de maturité

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Quand votre enfant ne veut pas partager, il n’agirait pas par égoïsme. C’est plutôt qu’il ne serait pas prêt en raison de son cerveau qui est trop immature.

15 mars 2012 - Quand votre enfant ne veut pas partager ses jouets, il n’agirait pas par égoïsme, affirment des chercheurs allemands. C’est plutôt qu’il ne serait pas prêt en raison de son cerveau qui est trop immature.

Cela même s’il distingue, dès l’âge de 2 ans, ce qui est bien ou non. Et qu’il rejette les injustices de plus en plus souvent lorsqu’il prend de l’âge.

« Le comportement stratégique, qui pousse les enfants à prendre considération les autres, est intimement lié au développement de leur cerveau, particulièrement d’une zone à la maturité tardive », précise Nikolaus Steinbeis du Max-Planck Institute for Cognitive and Brain Sciences de Leipzig, en Allemagne.

L’immaturité du cortex préfontal, associé au contrôle de soi, pourrait en effet expliquer la difficulté des jeunes enfants à réprimer leur impulsion à vouloir tout garder pour eux. Et cela, malgré les messages d’encouragement de leurs parents.

Les chercheurs avancent l’hypothèse que la maturation de cette zone du cerveau s’amorcerait vers l’âge de 10 ans.

Prendre en compte l’incapacité des jeunes enfants à adopter un bon comportement» en société pourrait pousser les parents et les éducatrices à revoir leurs attentes à la baisse. Les enfants partageront quand ils seront prêts à le faire, soutient Nikolaus Steinbeis.

L’étude, publiée dans la revue Neuron, a été menée auprès de 174 enfants âgés de 6 à 13 ans. Les chercheurs ont étudié le comportement des enfants en situation de jeux et de partage de récompenses.

Ils ont notamment observé que les plus jeunes enfants avaient du mal à partager leurs jetons avec les autres participants. Même lorsqu’ils comprenaient qu’on leur retirerait tous les jetons s’ils ne partageaient pas, ils choisissaient de les garder pour eux!

 

Isabelle Burgun – Agence Science-Presse

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