Grossesse: l'amniocentèse

Grossesse: l'amniocentèse
L’amniocentèse permet de tester la présence de conditions médicales chez un bébé à risque.


L’amniocentèse est le test de diagnostic prénatal le plus fréquent. Elle peut être effectuée après 15 semaines de grossesse, mais peut aussi être réalisée plus tard si cela est nécessaire médicalement.

Qu’est-ce qu’une amniocentèse?

L’amniocentèse consiste à insérer une fine aiguille dans le ventre de la femme enceinte afin de prélever du liquide amniotique directement dans la poche amniotique. Puisque certaines cellules du foetus flottent dans ce liquide, ce prélèvement permet de les récolter pour les étudier et diagnostiquer différentes conditions qui pourraient toucher le bébé.

Dans quel cas l’amniocentèse est-elle proposée?

Une amniocentèse peut être offerte pour différentes raisons.

  • Si un test de dépistage prénatal révèle un risque élevé de trisomie 21 ou d’une autre anomalie des chromosomes.
  • Si le foetus risque d’être atteint par une condition génétique qui est présente dans sa famille.
  • Si l’équipe médicale soupçonne une infection du liquide amniotique, en particulier dans le cas d’un retard de croissance du bébé.

Comment se déroule l’amniocentèse?

L’amniocentèse est réalisée par un obstétricien-gynécologue. En se guidant à l’aide d’une échographie, le médecin prélève 20 à 30 ml de liquide amniotique, c’est-à-dire 10 % du contenu de l’utérus. Le liquide amniotique prélevé se renouvelle rapidement, donc la procédure n’a pas d’impact sur le foetus.

Le rendez-vous dure une quinzaine de minutes au total, et la majeure partie de ce temps est consacrée à la préparation du test. Le prélèvement en soi est très rapide. Celui-ci est peu douloureux, mais peut provoquer un inconfort.

Selon la nature des analyses réalisées, le délai pour les résultats varie de quelques jours à quelques semaines.

Quels sont les risques de l’amniocentèse?

Le principal risque associé à l’amniocentèse est le déclenchement d’une fausse couche. Ce risque est estimé à 1 cas sur 300, mais est probablement plus faible selon certaines études. Beaucoup plus rarement, une infection peut survenir à la suite de la procédure.

Après l’amniocentèse, il est normal de ressentir des crampes au ventre. Une période de repos est généralement recommandée pour 24 heures. Dans quelques rares cas, certaines femmes peuvent remarquer un saignement ou une perte de liquide amniotique par voie vaginale. Si cela se produit, ou en présence de fièvre, il est toutefois préférable d’en parler avec un médecin.

Interrompre la grossesse ou garder le bébé
Selon le résultat de l’amniocentèse, les parents pourraient avoir à réfléchir au choix de poursuivre ou non la grossesse. Cette décision n’est pas facile à prendre.

Si vous êtes dans cette situation, n’hésitez pas à en parler avec vos proches ou les professionnels de la santé qui vous accompagnent. Discuter avec des parents d’enfants handicapés ou avec des couples qui ont choisi d’interrompre la grossesse pourrait vous aider dans votre réflexion. Communiquez avec votre centre de santé et de services sociaux (CSSS) pour connaître les groupes de parents ou de soutien présents dans votre région.
Il est normal que la réflexion quant à l’interruption de la grossesse pour des raisons médicales entraîne un déchirement, car cela implique la fin d’un projet de vie pour la femme et le couple. Si vous avez besoin de soutien, n’hésitez pas à consulter un psychologue ou différentes ressources d’aide. Cet accompagnement pourrait vous aider à évaluer les enjeux liés à votre décision et vous soutenir dans le deuil que vous vivez.

 

À retenir

  • L’amniocentèse est une procédure diagnostique permettant de tester la présence de conditions médicales chez un bébé considéré comme à risque.
  • La procédure est rapide et peu douloureuse.
  • Dans quelques cas rares, l’amniocentèse peut provoquer une fausse couche.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Jacinthe Santerre, conseillère en génétique, CHU Sainte-Justine
Recherche et rédaction :
Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Avril 2020

 

Références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • AUDIBERT, François et collaborateurs. « Joint SOGC-CCMG Guideline: Update on Prenatal Screening for Fetal Aneuploidy, Fetal Anomalies, and Adverse Pregnancy Outcomes », Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada, vol. 39, no 9, 2017, 805-17.7-8.
  • CHUM. L’amniocentèse. www.chumontreal.qc.ca
  • DORÉ, Nicole et Danielle LE HÉNAFF. Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans : guide pratique pour les mères et les pères. Québec, Institut national de santé publique du Québec. www.inspq.qc.ca
  • LE COMMISSAIRE À LA SANTÉ ET AU BIEN-ÊTRE. Consultation sur les enjeux éthiques du dépistage prénatal de la trisomie 21, ou syndrome de Down, au Québec. Rapport de consultation, Québec, 2008, 120 p.
  • MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX. Trisomie 21. msss.gouv.qc.ca
  • SALOMON, L.J. et collaborateurs. « Risk of miscarriage following amniocentesis or chorionic villus sampling: Systematic review of literature and updated meta-analysis », Ultrasound in Obstetrics and Gynecology, vol. 54, no 4, 2019, p. 442-451.
  • WILSON, R.D. et collaborateurs. Lignes directrices canadiennes modifiées sur le diagnostic prénatal (2005) – Techniques de diagnostic prénatal. Directives cliniques de la SOGC, 2005, no 168.

 

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