Votre enfant semble n’avoir peur de rien? Voyez comment bien l’encadrer et réagir en cas de danger?
Comment encadrer votre enfant et réagir lorsque vous voyez votre petit cascadeur grimper sur un banc… lui-même posé sur la table du salon?
Pourquoi certains enfants sont-ils casse-cou?
Les enfants casse-cou aiment prendre des risques et ils ne craignent pas les conséquences. Souvent plus énergiques et aventureux que les autres enfants, ils veulent trouver de nouvelles façons de dépasser leurs limites, et la prise de risques les motive. Ils ne semblent d’ailleurs pas connaître la peur.
Ils recherchent avant tout le plaisir et les sensations fortes. C’est ce qui les pousse à poursuivre leurs expériences. Cela fait partie de leur tempérament. Leur personnalité peut aussi influencer leur désir de repousser leurs limites, de tenter de nouvelles activités et de ressentir des sensations fortes.
Par ailleurs, durant la petite enfance, plusieurs tout-petits n’ont pas encore développé la conscience du danger. Ils vivent dans le moment présent et ils sont motivés par la recherche du plaisir immédiat sans se soucier des risques de blessures. À partir de 6 ans, les enfants prennent toutefois petit à petit conscience du danger.
Même en vieillissant, certains enfants demeurent toutefois casse-cou et continuent de rechercher les sensations fortes. Puisqu’ils sont plus conscients de leur environnement et des dangers, les risques qu’ils prennent sont davantage calculés bien que toujours présents.
Comment encadrer un enfant casse-cou?
L’idée n’est pas de limiter l’enfant casse-cou dans tout, mais de bien le surveiller et de lui apprendre où sont les limites. Empêcher un enfant casse-cou de prendre des risques peut le pousser à en prendre davantage, et peut-être même en secret. Mieux vaut être au courant de ce qu’il planifie afin de mieux assurer sa sécurité.
Voici ce que vous pouvez faire :
- Sécurisez son environnement en imaginant ce qu’il pourrait faire. Par exemple : installez des serrures sur les portes et les fenêtres, évitez de placer des meubles où il pourrait grimper pour accéder aux fenêtres, ajouter des barrières aux escaliers, fixer au mur les meubles et les bibliothèques qui pourraient tomber, fixer le téléviseur sur un support mural plutôt que de le poser sur un meuble, etc.
- Expliquez-lui les consignes de sécurité, que ce soit à la maison, au parc, à la piscine ou ailleurs, en précisant ce qu’il est permis de faire. En nommant vos attentes à l’avance, votre enfant saura mieux comment agir. Dès votre arrivée au parc, dites-lui, par exemple, qu’il a le droit de glisser, mais pas la tête la première.
- Interdisez uniquement les comportements vraiment dangereux (ex. : traverser la rue sans être accompagné d’un adulte), car il est impossible de tout prévenir.
- Impliquez votre enfant dans la discussion, quitte à faire des compromis. Plus votre enfant se sentira impliqué dans la prise de décision, plus il aura tendance à se conformer aux règles établies. Comme chaque enfant est unique, tenez compte de la personnalité de votre enfant et parlez-lui avec un vocabulaire adapté à son âge.
- Utilisez de petits dessins pour lui rappeler les consignes de sécurité et les comportements que vous souhaitez encourager, par exemple, une image près du four illustrant un bobo aux doigts ou celle d’un enfant qui tient la main d’un adulte placé près de la porte d’entrée. Vous pouvez aussi utiliser des affichettes montrant diverses situations si votre enfant ne sait pas encore lire.
- Faites porter à votre enfant un équipement protecteur pour les activités où il se montre particulièrement aventureux (ex. : un casque et des genouillères à vélo et à trottinette) et expliquez-lui l’importance de le porter. Montrez l’exemple en portant vous-même un casque de vélo lors des sorties à bicyclette.
- Proposez-lui des activités qui lui permettront de se dépenser et de satisfaire sa recherche de sensations fortes dans un contexte sécuritaire (ex. : gymnastique). D’autres sports, comme le judo ou le karaté, pourraient aussi aider votre enfant à canaliser son énergie et lui enseigner des stratégies pour se protéger en cas de chute.
- Félicitez votre enfant lorsqu’il fait ce que vous attendez de lui. Vous pouvez même lui accorder un petit privilège pour encourager ce bon comportement. Par exemple, s’il vous attend devant la porte avant de sortir, vous pouvez le laisser jouer dehors 5 minutes de plus.
- Laissez davantage de liberté à votre enfant à mesure qu’il vieillit et qu’il vous montre que vous pouvez lui faire confiance. C’est une façon de le responsabiliser, car la confiance doit être gagnée en adoptant des comportements sécuritaires et responsables.
L’enfant casse-cou est-il plus à risque de souffrir de TDAH?Un enfant casse-cou n’a pas forcément un TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité). En effet, le TDAH est un trouble neurologique qui modifie la façon dont le cerveau fonctionne. Quant à la témérité, c’est une question de tempérament. Ce trait de caractère peut donc évoluer au fur et à mesure que l’enfant grandit et qu’il prend conscience de son environnement. Les enfants ayant un TDAH risquent toutefois plus d’agir en casse-cou. Cela s’explique par le fait que les personnes ayant un TDAH présentent un déficit au niveau du lobe préfrontal du cerveau, ce qui entraîne plus souvent une impulsivité et un manque d’anticipation des conséquences. |
Prendre des risques : des bienfaits aussi
Il est tout de même important de laisser votre enfant prendre des risques, même si vous avez peur qu’il se fasse mal. La prise de risque fait partie du développement normal des enfants. Par exemple, quand ils jouent librement dehors les enfants développent le goût de l’aventure et de la découverte. Prendre des risques leur permet aussi de tester leurs limites, d’apprendre à connaître leurs capacités et de développer leur confiance.
Lorsque leur enfant monte sur une roche ou grimpe dans un arbre, certains parents ont le réflexe de dire : « Attention, tu vas te faire mal! » ou « Non, c’est dangereux! » Ce type de phrases est toutefois à éviter, car elles peuvent pousser l’enfant à devenir anxieux et à avoir peur de tout. Il pourrait aussi éviter de faire des activités typiques pour son âge en raison de l’anxiété de ses parents.
Pour en savoir plus, consultez :
Comment réagir quand un enfant a un comportement dangereux?
- Restez calme et essayez de ne pas paniquer. Par exemple, dites à votre enfant : « Non, je ne veux pas que tu fasses cela », sur un ton ferme et clair, mais sans crier. Ensuite, expliquez-lui pourquoi vous lui interdisez ce geste et dites-lui ce que vous attendez de lui.
- Faites preuve de constance dans toutes vos interventions. Tous les adultes qui surveillent votre enfant devraient, eux aussi, lui transmettre le même message et intervenir chaque fois qu’il dépasse les limites.
- Évitez de punir votre enfant. Le renforcement positif est beaucoup plus efficace que la punition pour favoriser l’adoption du comportement souhaité. Par ailleurs, la punition amène parfois les enfants à développer des techniques afin de ne pas se faire prendre, à craindre l’autorité au lieu de la respecter et à vouloir la défier davantage.
- Questionnez votre enfant afin de l’amener à réfléchir aux raisons pour lesquelles, selon lui, ce comportement lui est interdit et sur les conséquences possibles de ce comportement téméraire.
À retenir
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Le petit casse-cou aime prendre des risques et ne craint pas les conséquences. C’est dans son tempérament.
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Encadrez-le en sécurisant son environnement et en lui rappelant souvent les consignes de sécurité.
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Avec l’âge, votre enfant apprendra à mieux mesurer les conséquences de ses gestes.
| Révision scientifique : Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir Mise à jour : Décembre 2021
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Photo : iStock.com/KatarinaGondova
Ressources et références
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Grandir en sécurité avec Sima le chien. www.grandirensecurite.com
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MORIN, Isabelle. « Prendre des risques pour mieux apprendre », La Presse, 2017. www.lapresse.ca
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RADIO-CANADA. Parents d’enfants casse-cous : table ronde, Émission radio Médium large. 2017. ici.radio-canada.ca
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RIGON, Emmanuelle. Turbulent, agité, hyperactif : vivre avec un enfant tornade. Paris, Albin Michel, coll. « Questions de parents », 2008, 208 p.
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