Les matins difficiles

Le matin représente souvent un moment où les parents sont pressés et tendus puisque tout le monde se lève et se prépare en même temps. C’est souvent une période agitée et le temps peut être difficile à gérer. Dans bien des familles, les enfants ne semblent toutefois pas du tout pressés de se préparer le matin.

Pourquoi un enfant refuse-t-il de se préparer le matin?

Comprendre pourquoi votre enfant ne veut pas collaborer le matin vous aidera à trouver la bonne stratégie pour faciliter vos matins. Voici quelques raisons pour lesquelles un enfant peut refuser de se préparer le matin.

• Il ne comprend pas bien la notion d’urgence, car il vit dans le moment présent. Pour lui, c’est le plaisir qui compte.
• Il trouve difficile de suivre le rythme que vous tentez de lui imposer parce qu’il ne correspond pas à son rythme naturel.
• Il ne comprend pas pourquoi il doit se dépêcher pour aller à la garderie.
• Il est un peu perdu dans la routine du matin.
• Il veut décider ou faire certaines choses tout seul.
• Il ne veut pas quitter le confort et la sécurité du foyer ou encore il n’a pas envie d’aller à la garderie ou à l’école.
• Il a peur que vous accordiez plus d’importance à votre travail qu’à lui.
• Il n’est pas complètement réveillé et il a encore sommeil, alors il se sent stressé si on tente de le faire aller plus vite.

Comment rendre les matins agréables

Voici quelques stratégies qui rendront peut-être les matins un peu plus faciles pour vous et votre enfant :

• Assurez-vous d’avoir assez de temps le matin pour faire tout ce que vous avez à faire sans que vous ayez à vous dépêcher, même s’il faut pour cela vous lever un peu plus tôt. Si votre enfant n’est pas rapide le matin, réveillez-le aussi un peu plus tôt afin qu’il ait assez de temps pour se préparer avant le départ. Cela vous permettra de rester calme et d’éviter d’agir avec énervement.
• Avant de commencer la routine du matin, prenez le temps de faire un câlin à votre enfant, de lui parler doucement et de lui montrer votre affection. Cela le réconfortera et il se préparera plus volontiers.
• Faites les étapes de la routine du matin toujours dans le même ordre afin qu’elles soient plus faciles à suivre pour votre enfant. De plus, cela l’aide à savoir ce qui s’en vient. Gardez aussi les choses simples avec seulement quelques tâches (ex. : se lever, s’habiller, déjeuner, brosser ses dents, quitter la maison). Félicitez votre enfant lorsqu’il termine une étape de sa routine pour l’encourager à passer à la suivante.
• Affichez les étapes de la routine bien à la vue de votre enfant, sur le réfrigérateur par exemple. Représentez chaque tâche par une image. Votre enfant pourrait s’amuser à coller un aimant sur l’image qui correspond à l’étape à laquelle il est rendu. N’hésitez pas à imprimer notre tableau de routine et les images représentant chaque étape de la routine.
• Recherchez la collaboration de votre enfant pour limiter les crises. Proposez-lui des choix, en lui demandant par exemple : « Veux-tu une orange ou une pomme? » ou « Veux-tu mettre ton chandail bleu ou ton chandail vert? ».
• Si votre enfant est de mauvaise humeur le matin, vous pouvez simplement limiter les discussions avec lui, mettre de la musique pendant le déjeuner ou tout simplement le laisser se réveiller doucement dans le silence tout en étant présent physiquement près de lui, au besoin.
• Essayez de rendre la préparation du matin amusante. Par exemple, chantez des chansons, servez son déjeuner dans une assiette spéciale, transformez les tâches en jeu ou en mission : « Il est temps de s’habiller. On fait la course? » ou « Es-tu capable de mettre ton bol sur le comptoir? ».
• Si votre enfant n’a pas faim le matin, préparez-lui un petit-déjeuner qui se mange facilement en route vers le service de garde (ex. : smoothie fait avec du yogourt et des fruits). Si c’est impossible, rassurez-vous, car votre enfant aura l’occasion de manger lors de la collation du matin.
• Assurez-vous que votre enfant a un peu de temps pour jouer une fois qu’il a mangé, brossé ses dents et mis ses vêtements, et dites-lui qu’il pourra reprendre son jeu plus tard. Cela facilitera le moment du départ de la maison. S’il joue au lieu de se préparer, ramenez-le vers sa routine et intégrez-y des éléments de jeu. Par exemple, s’il joue avec son toutou, demandez-lui de s’habiller tout en décrivant à son toutou les vêtements qu’il met.

• Avertissez-le quand c’est bientôt l’heure de partir pour qu’il se fasse à l’idée. Une minuterie peut être utile, par exemple, en mettant celle du micro-ondes ou de la cuisinière cinq minutes avant le départ. À la sonnerie, c’est l’heure de partir.
• Si vous avez plus d’un enfant, encouragez-les à collaborer, en disant que vous êtes une « équipe ». Par exemple, demandez au plus vieux d’aider le plus jeune à attacher son manteau ou ses souliers.
• Essayez de coucher votre enfant plus tôt le soir s’il est fatigué presque tous les matins. La Société canadienne de pédiatrie recommande une nuit de sommeil de 11 à 14 heures pour les tout-petits de 1 à 2 ans, de 10 à 13 heures pour les jeunes enfants âgés de 3 à 5 ans et de 9 à 12 heures pour les enfants de 6 à 12 ans. Si votre enfant ne veut pas aller au lit le soir, consultez notre fiche Le sommeil: aider son enfant à s’endormir.
• Le soir, choisissez les vêtements qu’il portera le lendemain, sortez la vaisselle nécessaire pour le déjeuner ainsi que les aliments qui ne vont pas au réfrigérateur et rangez dans son sac ce qu’il devra emporter à la garderie ou à l’école.

Malgré vos efforts, certains matins resteront plus difficiles que d’autres. C’est le cas par exemple si votre enfant est enrhumé, s’il a mal dormi ou si votre niveau de fatigue ou de stress est plus élevé qu’à l’habitude.

Il peut aussi avoir plus de difficulté à reprendre la routine les matins après la fin de semaine ou les vacances. Si c’est le cas, consultez notre fiche Reprendre la routine après les vacances.

À retenir

• Un jeune enfant ne comprend pas bien la notion du temps et pourquoi il doit se dépêcher.
• Mettre en place une routine simple aide votre enfant à savoir ce qu’il doit faire.
• Rendre les tâches amusantes favorise la collaboration de votre enfant.

Révision scientifique : Solène Bourque, psychoéducatrice Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir Mise à jour : Décembre 2021

Photos : GettyImages/Nattul et Geber86