Où est ma doudou? Cet objet irremplaçable apporte une sécurité à votre enfant.
Certains enfants adoptent une doudou, qui devient un objet précieux qu’ils apportent partout. Il peut s’agir par exemple d’une couverture de bébé, d’un toutou ou d’un bout de tissu que les tout-petits aiment serrer contre eux, suçoter ou cajoler.
Quand un bébé commence-t-il à s’attacher à une doudou?
L’attachement à une doudou apparaît souvent autour de 8 mois, au moment où se présente l’angoisse de séparation, une étape normale du développement des enfants. À cet âge, le bébé commence à réaliser qu’il est une personne distincte de ses parents.
Ce ne sont toutefois pas tous les enfants qui adoptent une doudou. Cela dépend des tout-petits, mais aussi des pays. En effet, le phénomène serait surtout occidental. Par ailleurs, même dans les pays occidentaux, on estime que 1 enfant sur 2 seulement s’approprierait vraiment une doudou.
Vous n’avez donc pas à encourager votre enfant à adopter une doudou. Vous pouvez mettre à la disposition de votre bébé une petite couverture ou un toutou et, s’il en ressent le besoin, il l’adoptera tout naturellement.
À quoi sert la doudou?
La doudou aide le bébé à se réconforter, à se rassurer et à mieux vivre la séparation d’avec ses parents. En effet, la doudou lui permet de :
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penser à ses parents lorsqu’ils sont absents et de pouvoir attendre leur retour en se sentant en sécurité;
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s’habituer à rester seul, par exemple dans son lit;
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développer plus d’autonomie et un plus grand sentiment de sécurité lors de situations nouvelles (ex. : garderie, parc, docteur, etc.).
Comme la doudou est une source de réconfort et de sécurité pour votre enfant, n’utilisez pas le retrait de la doudou comme conséquence à un comportement inapproprié.
La doudou peut donc servir de « pont » entre le connu (les parents, la maison) et l’inconnu. Comme elle est une source de réconfort pour le tout-petit, elle facilite les transitions. En la serrant contre lui, l’enfant prolonge le sentiment de sécurité qu’il ressent chez lui et en présence de ses parents.
Voilà pourquoi les psychologues appellent la doudou un « objet transitionnel ». Il s’agit donc d’un objet qui permet une transition entre la relation fusionnelle du bébé avec ses parents et l’étape où il aura pleinement conscience qu’il est un individu à part entière. Cette étape arrive habituellement entre 12 et 18 mois. C’est à ce moment que l’enfant prend de l’assurance pour explorer son environnement, sous le regard bienveillant des gens qu’il aime.
L’objet transitionnel fait partie du quotidien des garderies, et les éducatrices acceptent la présence des doudous au moment du départ du parent ou encore lors des siestes. Le programme éducatif des services de garde du Québec reconnaît d’ailleurs que chaque enfant est unique et que le besoin de réconfort varie beaucoup d’un enfant à l’autre. Pour cette raison, le programme éducatif encourage les parents et les éducatrices à mettre en place des rituels personnalisés : « […] regards, gestes, paroles, remise d’un objet appartenant à l’enfant […] », afin d’aider le tout-petit, mais aussi le parent, à se sentir plus en confiance au moment de la séparation, le matin. |
Chaque doudou est unique
Les enfants acceptent difficilement un changement de doudou et en « adoptent » rarement plus d’une parce que, pour eux, leur doudou est unique. L’odeur et la texture qu’elle a acquises au fil des jours sécurisent l’enfant. Le tout-petit est en effet très sensible aux odeurs. Celles du lait maternel, du savon, de la peau de ses parents suffisent souvent à l’apaiser.
Ainsi, même si un toutou semble identique à un autre (acheté, par exemple, au même endroit), il ne l’est pas : son odeur et son usure lui donnent un caractère unique.
La relation avec la doudou varie d’un enfant à l’autre. Certains la traînent toute la journée, d’autres la réclament surtout au moment du dodo, quand ils ont du chagrin, quand ils se font mal ou quand ils se trouvent dans un nouvel environnement.
Trucs pour éviter les « drames » liés à la doudou
Perdre la doudou de votre enfant peut être un grand « drame », surtout si la perte arrive vers 2 ans, l’âge des colères et de l’autonomie. Voici des trucs qui vous permettront de la remplacer plus facilement si jamais il la perdait.
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Prenez l’habitude de laver régulièrement la doudou de votre enfant. Il s’habituera ainsi à ce que sa doudou ne sente pas toujours la même chose.
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Prévoyez deux doudous identiques que vous lui donnerez en alternance afin qu’elles aient une odeur et une texture semblables.
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Jusqu’à quel âge la doudou?
C’est l’enfant qui décidera de lui-même de ne plus prendre sa doudou. Un jour, il ne ressentira tout simplement plus le besoin d’en avoir une, peut-être parce que :
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le langage lui donnera de nouveaux moyens d’exprimer sa peine ou son ennui;
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il se sentira plus sûr de lui;
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son développement social (amis, activités extérieures, etc.) fera en sorte qu’il aura moins besoin du réconfort de sa doudou.
Généralement, le tout-petit abandonne sa doudou entre 3 ans et 5 ans. Toutefois, certains enfants âgés de 4 ans ou 5 ans peuvent y avoir recours pour se sécuriser lors de périodes d’adaptation ou de situations stressantes, comme lors d’une visite chez le médecin, d’un changement d’éducatrice ou de groupe à la garderie, d’un voyage des parents ou encore lors de maladies. Vers 6 ans, l’enfant ne se rassure habituellement plus avec sa doudou.
Il se pourrait toutefois qu’un enfant ait besoin de retrouver temporairement sa doudou si un événement plus difficile survenait dans sa vie, comme la maladie d’un proche, un déménagement ou l’arrivée d’un nouveau bébé dans la famille. Il est important de respecter ce besoin. Quand l’enfant aura apprivoisé cette nouvelle situation, il délaissera de nouveau sa doudou de lui-même.
Comment aider votre enfant à se détacher de sa doudou?
Voici quelques conseils si vous voulez aider votre enfant à délaisser sa doudou :
- Évitez de lui enlever soudainement sa doudou en pensant qu’il en fera plus vite son deuil. Au contraire, il s’agit de le rassurer et de le responsabiliser en le séparant peu à peu de sa doudou. Plus il se sentira compris et rassuré, plus vite il abandonnera de lui-même l’habitude d’apporter sa doudou partout.
- Permettez-lui d’avoir sa doudou lors de changements importants, comme son entrée à la garderie ou son passage d’un groupe d’enfants à un autre. Vous pouvez aussi demander à son éducatrice d’observer à quels moments il réclame sa doudou pour découvrir ce qui l’inquiète. Vers 3 ans ou 4 ans, votre enfant a la capacité d’accepter certaines règles, par exemple qu’il peut la prendre pour la sieste ou les trajets en voiture, mais pas à l’épicerie.
Lorsqu’elles sont faites en douceur et à son rythme, ces expériences de séparation permettent au tout-petit d’adopter des stratégies d’adaptation qui lui serviront toute sa vie.
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À la maison, aménagez un endroit spécial pour ranger sa doudou. Votre tout-petit pourra la déposer à cet endroit pendant qu’il mange ou pendant qu’il joue. Il pourra venir y ranger sa doudou lorsqu’il le souhaite. Peu à peu, il la laissera de plus en plus à cet endroit, qu’il visitera pour se rassurer, mais sans prendre sa doudou.
- Si votre tout-petit ne veut pas se séparer de sa doudou lors des repas, proposez-lui de la déposer près de la table. Ainsi, sa doudou mangera sa nourriture de poupée ou de toutou et elle regardera manger votre enfant. Vous pouvez lui suggérer la même stratégie lorsqu’il fait des activités salissantes.
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Si votre enfant se rend compte qu’il a oublié sa doudou à la maison, il est préférable de ne pas retourner la chercher. Faites-lui plutôt remarquer que c’est sans doute parce qu’il a moins besoin d’elle. Rassurez-le en lui disant qu’il la retrouvera en rentrant à la maison. Si votre enfant a moins de 2 ans ou s’il vit de l’anxiété sans sa doudou, vous pourriez toutefois aller la chercher.
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Vous pouvez également favoriser graduellement l’autonomie de votre tout-petit en lui disant que de votre côté, vous pensez à apporter tous les effets nécessaires lors des sorties ou des activités et que sa responsabilité est de penser à sa doudou. Un petit « pense-bête » près de la porte – une image de doudou par exemple – peut l’aider en ce sens.
À retenir
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La doudou est une source de réconfort et de sécurité pour l’enfant, car elle fait le lien entre le connu et l’inconnu.
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Même s’il est possible d’aider le tout-petit à se détacher de sa doudou, il devrait pouvoir décider lui-même du moment où il l’abandonnera.
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Il est possible qu’un enfant qui avait délaissé sa doudou veuille la reprendre si un grand changement survient dans sa vie. Il est alors important de le laisser se rassurer avec sa doudou.
| Révision scientifique : Solène Bourque, psychoéducatrice
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir Mise à jour : Juillet 2017
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Photo : iStock.com/ideabug
Ressources et référencesIl existe au Québec plusieurs types de services de garde (CPE, garderies privées subventionnées ou non, garde en milieu familial et halte-garderie). Dans le but d’alléger le texte, nous avons choisi de privilégier les termes « garderie » et « service de garde » pour représenter les différents milieux de garde québécois. __________________
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Pour les parents -
BOURCIER, Sylvie. Le grand monde des petits de 0 à 5 ans. Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2006, 176 p.
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PUECH, Véronique et Chantal VAN TRI. Doudou or not doudou? Nécessaire de bonheur ou objet transitionnel? Du doudou au fétiche, tu seras un homme mon fils. Paris, Éditions Ramsay, 2006, 230 p.
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ROSSANT, Lyonel et Jacqueline ROSSANT-LUMBROSO. Votre enfant. Guide à l’usage des parents. Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2006, 1515 p.
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Pour les enfants -
BOURQUE, Solène. Allégories pour les petits et grands défis de la vie. Boucherville, Éditions de Mortagne, 2011, 64 p.
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LAROCHELLE, Claudia. La doudou qui ne sentait pas bon. Montréal, Éditions de la Bagnole, 2016, 26 p. (dès 3 ans)
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LÉVIS-SOUSSAN, Denis. Le doudou de maman. Nice, Éditions du Ricochet, 2015, 36 p. (dès 3 ans)
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METS, Alan. Le voleur de doudous. Paris, l’école des loisirs, 2005, 36 p. (dès 3 ans)
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VINCENT, Gabrielle. Ernest et Célestine ont perdu Siméon. Paris, Casterman Jeunesse, 2004, 28 p.
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