L'enfant qui se frappe

L'enfant qui se frappe
Certains tout-petits se frappent volontairement. Comment aider un enfant si cela lui arrive?


Certains tout-petits peuvent se faire mal de façon volontaire en se cognant la tête ou en se frappant avec leurs mains. Ce comportement peut être inquiétant pour les parents. Comment aider votre enfant si cela lui arrive?

Pourquoi un enfant se frappe-t-il?

Un enfant se frappe, le plus souvent, parce qu’il est dépassé par ses émotions. Il n’arrive pas encore à exprimer un besoin ou une frustration qu’il ressent. Cela peut être le cas d’un tout-petit qui ne sait pas encore parler ou d’un enfant qui tente d’exprimer une frustration que ses parents ne comprennent pas.

De même, un enfant qui vit une situation stressante peut régresser et se frapper s’il n’est pas encore capable de gérer ses émotions.

En se frappant, l’enfant essaie de soulager la souffrance causée par une émotion désagréable ou un inconfort physique qu’il ne comprend pas. Il fait ce geste de façon instinctive.

Votre enfant a le droit d’être en colère, mais vous devez lui montrer des façons de l’exprimer sans se frapper.

Un tout-petit peut aussi se cogner la tête en la tournant d’un côté à l’autre sur les barreaux de son lit ou sur le mur près de son lit. Cela peut être une façon de se réconforter pour s’endormir.

Dans d’autres cas, un enfant peut se frapper parce que ce comportement lui permet de recevoir de l’attention ou d’obtenir quelque chose qui lui a été refusé.

Un enfant qui est victime de négligence ou d’abus pourrait aussi se frapper, en raison d’un manque de stimulation. Il pourrait également se frapper parce qu’il a vu son parent se frapper ou frapper quelqu’un.

Les enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou une lésion au cerveau peuvent aussi parfois se frapper. Toutefois, ce n’est pas parce qu’un enfant se frappe qu’il a forcément un trouble.

À quel âge l’enfant va-t-il arrêter de se frapper?

Ce comportement peut commencer chez le petit bébé et il cesse normalement vers l’âge de 5 ou 6 ans, lorsque l’enfant parle mieux et qu’il sait mieux gérer ses émotions. Ce comportement est plus fréquent chez les garçons que chez les filles.

Comment aider votre enfant lorsqu’il se frappe

Voir votre enfant se frapper est certainement difficile pour vous, mais sachez qu’un tout-petit va rarement se blesser sérieusement. Voici comment réagir lorsque votre enfant se frappe.

  • Restez calme et évitez de vous fâcher. Parlez à votre enfant avec bienveillance d’une voix douce et rassurante. Mettez des mots sur ce qu’il vit et sur ses émotions pour l’aider à les comprendre. Vous pouvez, par exemple, lui dire : « Tu es très en colère », « C’est difficile d’être frustré » ou « Tu ne comprends pas ce qui se passe dans ton corps ».
  • Restez près de votre tout-petit pendant la crise. N’ayez crainte, cela n’encouragera pas votre enfant dans sa crise, sauf si vous lui donnez de l’attention uniquement dans ces moments. Il a besoin de vous pour se comprendre et se calmer. Évitez donc de l’ignorer ou de l’isoler. Prenez-le sur vous ou encouragez-le à être doux (ex. : prenez sa main et dites « doux »).
  • Si votre tout-petit se cogne la tête sur une surface dure, déplacez-le vers un tapis, tout en lui parlant d’une voix rassurante. Vous pouvez aussi mettre un coussin ou un oreiller sur cette surface et dire « tout doux » ou vous placer entre lui et la surface dure. Si vous tentez d’empêcher votre enfant de se frapper en retenant ses gestes, cela pourrait aggraver sa colère.
  • Demandez à votre tout-petit ce dont il a besoin pour se calmer, par exemple : « Tu veux un câlin? », « Est-ce que tu as besoin de ta doudou? », « Tu veux regarder un livre dans le calme? ». Certains enfants aiment que leurs parents les prennent dans leurs bras, d’autres ne veulent pas. Un objet sensoriel (ex. : couverture lestée, balle de réconfort) peut aider à calmer les enfants qui ont un TSA, qui sont hypersensibles ou qui ont besoin d’apaiser leur système nerveux.
  • Proposez à votre enfant des idées pour apaiser son émotion ou lui changer les idées, par exemple : « Tu veux aller flatter le chien? », « Tu veux courir vite, vite? » ou « Je peux te prendre dans mes bras si tu veux ».
  • Notez à quel moment de la journée votre tout-petit se frappe et ce qu’il a vécu avant de se frapper. Cela peut vous aider à comprendre la raison de son comportement et à le prévenir. Par exemple, si votre enfant se frappe avant les repas, c’est peut-être parce qu’il a faim. Pour éviter ce comportement, offrez-lui une collation qui le soutiendra jusqu’au repas. Si ce comportement survient surtout le soir ou à la fin de la journée, votre enfant se sent peut-être fatigué ou surstimulé. Prévoyez alors des périodes de repos ou des pauses.
  • Proposez à votre enfant des activités qui vont l’aider à évacuer ses tensions de la journée : jeux physiques (ex. : jeux de bataille avec vous, course, jeux de ballon), dessin, jeux de rôles.

Que faire après la crise

Rassurez votre enfant en lui disant que vous l’aimez, mais que vous n’aimez pas voir qu’il se frappe ou se fait du mal.
  • Revenez calmement avec votre enfant sur ce qu’il vient de vivre, par exemple : « On dirait que tu ne comprenais pas ce que tu ressentais et tu t’es mis à te frapper. Étais-tu fâché, déçu, etc.? » Demandez-lui : « Qu’est-ce qu’on pourrait faire la prochaine fois pour faire sortir ta colère autrement? »
  • Donnez à votre enfant des idées pour mieux exprimer sa colère la prochaine fois : prendre une grande respiration et souffler ensuite fort comme s’il voulait éteindre une chandelle, crier dans un oreiller ou un toutou, faire le chien qui grogne, dessiner intensément, dire « je suis fâché », etc. Lire des livres sur les émotions avec votre enfant peut aussi l’aider.
  • Aidez votre enfant à comprendre que ses émotions sont normales. Toutes les émotions, même les émotions difficiles, ont le droit d’être exprimées avec des mots. Évitez donc de punir votre enfant parce qu’il est en colère. Toutefois, il doit apprendre, avec votre aide, qu’il existe des façons saines d’exprimer ses émotions et que certains comportements sont à éviter, dont se frapper.
  • Parlez à votre enfant de ce que vous faites pour vous calmer quand vous êtes en colère : « Quand je me fâche, je vais marcher pour me sentir mieux », « Je prends de grandes respirations », « J’écris ou je dessine pour me libérer de la colère », etc. Le modèle que vous lui offrez est très important.

À retenir

  • Un tout-petit qui se frappe exprime une émotion ou un besoin.
  • Votre enfant a besoin de votre aide pour se calmer et trouver de meilleures façons d’exprimer ce qu’il ressent.
  • Comprendre pourquoi votre tout-petit se frappe vous permet de réagir de manière appropriée et de trouver des moyens pour prévenir ce comportement.

Naître et grandir

Révision scientifique : Nathalie Parent, psychologue, auteure et formatrice
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Novembre 2024

Photo : GettyImages/laartist

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • BOURCIER, Sylvie. L’agressivité chez l’enfant de 0 à 5 ans. Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, coll. « Parlons Parents », 2018, 248 p.
  • HAMEL, Marie-Julie et Nathalie PARENT. « L’enfant dérangeant ». Québec, Éditions Midi trente, 2016, 145 p.
  • PARENT, Nathalie. Enfants stressés : tout ce qu’il faut savoir pour aider votre enfant à grandir sereinement. Paris, Éditions Michel Lafon, 2019, 240 p.

Pour les enfants :

  • LATULIPPE, Martine et Nathalie PARENT. La colère de Fabien. Montréal, Éditeur Mammouth Rose, 2020, 32 p.
  • LATULIPPE, Martine et Nathalie PARENT. L’anxiété de Timothée. Laval, Saint-Jean Éditeur, 2022, 28 p.

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