Enfant excité: comment lui apprendre à se calmer

Enfant excité: comment lui apprendre à se calmer
Votre tout-petit bouge sans arrêt? C’est normal! Comment lui apprendre à se calmer?


Avant l’âge de 6 ans, les enfants ne restent pas longtemps sans bouger. C’est normal. Ils ont besoin de marcher, de courir, de sauter ou de grimper pour bien se développer, se sentir bien, explorer autour d’eux, libérer des tensions ou exprimer ce qu’ils ressentent. Parfois, l’envie de bouger vient avec une excitation qu’ils ont du mal à contrôler.

Pourquoi un enfant s’excite-t-il?

Un tout-petit s’excite facilement, car son cerveau est encore en formation. L’enfant n’a pas la capacité de contrôler ses émotions ni de gérer ses frustrations.

Quand un enfant est excité, il peut gigoter, avoir de la difficulté à écouter les consignes ou à rester assis, crier, rire très fort, courir ou grimper partout. Son comportement peut être un moyen pour communiquer aux adultes qu’il se sent dépassé et qu’il a besoin d’aide pour s’apaiser.

Voici différentes situations qui peuvent causer de l’excitation chez un enfant :

  • Il a besoin de libérer toute l’énergie non dépensée, par exemple s’il a passé une journée à l’intérieur sans courir ni sauter.
  • Il manque de stimulation et veut s’occuper. Par exemple, dans une salle d’attente, l’enfant gigote et grimpe sur sa chaise pour s’amuser parce qu’il s’ennuie.
L’excitation est une réaction normale et utile pour l’enfant.
  • Il vit une émotion forte qu’il ne peut pas contrôler. Par exemple, la joie de faire une sortie à la piscine, la jalousie de voir son frère partir jouer avec un ami ou l’inquiétude d’une première nuit à se faire garder chez grand-maman.
  • Il est fatigué. Le manque de sommeil rend le contrôle de ses émotions encore plus difficile. Ainsi, il n’est pas rare qu’un enfant se mette à sauter sur son lit au lieu de se coucher quand son heure habituelle du dodo est dépassée. Cette agitation peut aussi s’expliquer par le fait qu’il a besoin de libérer des tensions accumulées durant la journée.
  • Il est exposé à trop de stimulations. Par exemple, dans une fête, l’enfant peut se sentir dépassé par le bruit, les lumières, la musique et les nombreuses activités. Il peut réagir à cette sensation en étant plus excité.
  • Il redoute le moment de se séparer de ses parents. Par exemple, l’enfant peut se montrer particulièrement excité au moment de s’habiller avant le départ vers la garderie ou juste avant le dodo. L’angoisse qu’il ressent à l’idée de se séparer de ses parents pour la journée ou la nuit peut l’amener à s’exciter.

L’excitation pour exprimer sa joie

La joie est une émotion vécue par tous, enfants comme adultes, lors d’événements heureux. Toutefois, un tout-petit qui contrôle encore mal ses émotions peut se mettre à sautiller, à courir ou à crier pour l’exprimer. C’est une réaction tout à fait normale.

Devant l’explosion de joie de leur enfant, certains parents peuvent avoir l’impression d’avoir perdu le contrôle et lui demander de se calmer. Or, si un tout-petit saute ou crie lorsqu’il est heureux, c’est qu’il veut exprimer et partager une émotion agréable.

Au lieu de freiner sa joie, ses parents peuvent lui dire sur un ton enjoué qu’ils comprennent ce qu’il ressent, par exemple : « Wow, je vois que tu es très heureux d’aller chez grand-maman! » Si le lieu n’est pas adapté aux cris de joie ou aux acrobaties, ils peuvent le diriger vers un endroit où il peut librement exprimer son excitation (ex. : l’amener courir dehors).

Mieux vaut toutefois aider l’enfant à se calmer s’il est possible que ses gestes et ses cris augmentent, dérangent ses frères et soeurs ou causent de petits accidents (ex. : il court partout et fonce dans sa petite soeur qui se fait mal en tombant). Il doit comprendre que son excitation peut avoir un impact sur lui et sur les autres.

Pourquoi certains enfants s’excitent plus que d’autres?

Groupe d’enfants qui s’amusent et s’excitent

La partie du cerveau qui permet de contrôler les émotions et les impulsions se développe durant l’enfance. Chaque enfant grandit à son rythme. À mesure que son cerveau se développe et qu’il apprend à gérer ses émotions, l’enfant devrait avoir moins tendance à s’exciter.

La capacité à maîtriser ses émotions et ses comportements dans différentes situations varie toutefois d’un enfant à l’autre. Certains enfants apprennent tôt à se calmer, tandis que d’autres demeurent plus sensibles à certaines émotions ou à certaines situations qui les excitent.

On entend souvent dire que les garçons s’excitent davantage que les filles. Il est vrai qu’en moyenne, durant la petite enfance, les garçons ont tendance à bouger plus que les filles dans une journée. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la partie du cerveau des tout-petits qui permet de contrôler l’impulsivité se développe en général plus rapidement chez les filles que chez les garçons.

La manière d’agir avec les filles et les garçons pourrait aussi expliquer en partie cette différence. Par exemple, en favorisant les jeux calmes pour les filles et les jeux plus actifs pour les garçons, certains parents pourraient, sans le vouloir, influencer leur comportement. De plus, certains parents encouragent davantage les filles que les garçons à parler de leurs émotions. Cela permettrait aux petites filles d’apprendre plus tôt à gérer leurs émotions, et donc à réduire leur excitation.

Hyperactif?

Si votre enfant bouge beaucoup, cela ne veut pas dire qu’il est hyperactif. Peu d’enfants manifestent réellement de l’hyperactivité (de 5 % à 8 % des enfants). L’hyperactivité est souvent accompagnée d’impulsivité et de difficulté d’attention. Si vous croyez que votre enfant souffre d’hyperactivité, parlez-en à son médecin, qui saura vous guider vers des solutions susceptibles de l’aider.

Activités pour apprendre à votre enfant à se calmer

Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que votre tout-petit se raisonne et se calme par lui-même quand il est excité. Il a besoin de votre aide pour apprendre à devenir maître de son corps et à comprendre comment il peut contrôler ses gestes et ses comportements.

Voici quelques activités pour apprendre à votre enfant à se calmer. Faites-lui tout d’abord pratiquer ces exercices quand il n’est pas excité. Vous pourrez ensuite vous en servir comme outil de retour au calme lorsqu’il est excité.

Enfant qui respire lentement pour se calmer
  • Montrez à votre enfant comment respirer lentement pour se calmer. Demandez-lui de mettre ses mains sur son ventre et d’imaginer un ballon qui se gonfle quand il inspire et qui se dégonfle quand il expire. Répétez l’exercice avec lui jusqu’à ce que vous le sentiez plus calme. S’il est assis ou debout, vous pouvez l’inviter à souffler sur sa tasse de chocolat chaud imaginaire avant de jouer à faire semblant de la déguster.
  • Invitez votre enfant à se coller contre vous. Votre calme et votre affection permettent de le réconforter et d’avoir son attention. Donnez-lui alors de petites consignes à l’oreille (ex. : ferme les yeux, imagine que tu souffles sur un nuage, respire lentement, etc.), jusqu’à ce qu’il se sente plus calme. Vous pouvez aussi simplement demander à votre tout-petit de venir vous serrer très fort. Parfois, un seul gros câlin l’aide à se calmer.
Dans les endroits où le calme est de mise (salle d’attente, restaurant, etc.), rappelez à votre enfant de faire la tortue ou de marcher comme une souris lorsqu’il commence à être excité. Lui mettre doucement la main sur l’épaule peut être suffisant.
  • Demandez à votre enfant de serrer très fort ses poings, puis de les relâcher. Répétez l’exercice avec lui jusqu’à ce qu’il se sente plus calme. Cela permet de réduire les tensions qui causent parfois l’excitation.
  • Proposez à votre enfant une petite tâche qui demande de la concentration, comme trouver cinq objets de sa couleur préférée dans une pièce. Mettre son énergie à faire une tâche précise l’aide à se calmer.
  • Comparez votre enfant à une auto qui va trop vite pour l’aider à comprendre comment son corps fonctionne. Lorsqu’il court, demandez-lui de poser sa main sur sa poitrine. Faites-lui remarquer que son coeur bat vite, que ses jambes courent, que sa voix crie et que son souffle est rapide : « Tu es excité! » Dites-lui qu’il doit ralentir son petit moteur s’il veut éviter les accidents. Rappelez-lui qu’il est le conducteur de « sa voiture » et qu’il peut en contrôler la vitesse.
  • Portez attention à ce que ressent votre enfant et aidez-le à comprendre ses émotions. Quand vous l’aidez à décrire une émotion, votre enfant se sent compris, et cela a déjà un effet calmant. Dites-lui, par exemple : « Oh, tu es vraiment content d’aller à la piscine! C’est pour ça que tu sautes partout. »
  • Invitez votre enfant à mesurer son excitation à l’aide d’exemples concrets, par exemple : « Dans ton corps, ton excitation gigote gros comme un dinosaure, comme un chien ou comme une coccinelle? » Cela l’aide à mieux comprendre ses réactions et, peu à peu, à apprendre à écouter ses sensations et à ajuster ses réactions.
  • Préparez votre enfant avant d’aller dans un endroit où son excitation peut déranger. Vous pouvez l’aider à rester calme en lui expliquant clairement ce que vous attendez de lui. Au lieu de lui dire ce qu’il ne doit pas faire, dites-lui ce qu’il faut faire, par exemple : « À la bibliothèque, il faut marcher », plutôt que « À la bibliothèque, il ne faut pas courir ».
  • Proposez à votre enfant des jeux où il doit bouger de manière contrôlée, comme le jeu de « Jean dit ». Commencez par lui demander des actions qui le font bouger beaucoup, comme des sauts, pour qu’il dépense son énergie. Terminez avec des activités plus calmes qui demandent de la concentration, par exemple : « Jean dit de te tenir en équilibre sur un pied » ou « Jean dit de mimer une fleur qui pousse doucement ».
  • Invitez-le à faire un jeu calme comme un dessin ou un casse-tête. Faites-le jouer avec de la pâte à modeler. S’amuser à faire et à défaire peut être une activité calmante pour un enfant excité.
  • Soulignez les efforts de votre enfant quand il réussit à se calmer seul en nommant les bons gestes qu’il a posés pour y arriver. Faites-lui remarquer qu’il est en train de développer une nouvelle habileté.

Pour des idées de jeux qui aident l’enfant à relaxer, consultez notre fiche La relaxation par le jeu.

L’agitation au moment du coucher

Même si vous mettez en place une routine calme pour préparer votre enfant au dodo, il pourrait se mettre à sauter sur son lit au moment de mettre son pyjama. Ou encore à crier et à rire très fort pendant que vous racontez l’histoire du soir. Pour l’aider à retrouver le calme nécessaire pour s’endormir, vous pouvez, par exemple, mettre une musique douce et lui faire un petit massage dans le dos.

À retenir

  • Un enfant s’excite en général pour libérer des émotions fortes ou des tensions accumulées.
  • À mesure que son cerveau se développe et qu’il apprend à gérer ses émotions, un enfant a tendance à moins s’exciter.
  • Vous pouvez apprendre à votre enfant à se calmer grâce à différentes activités.
Naître et grandir

Révision scientifique : Chloé Gaumont, M. Sc., psychoéducatrice
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Octobre 2025

Photos : GettyImages/StockPlanets, iStock.com/nicolesy et GettyImages/kali9

Ressources

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • ÉDITIONS MIDI TRENTE. Affiche du retour au calme. Québec, Éditions Midi trente. miditrente.ca
  • ÉDITIONS MIDI TRENTE. Cartons du retour au calme. Québec, Éditions Midi trente. miditrente.ca
  • FERLAND, Francine. Le développement de l’enfant au quotidien de 0 à 6 ans. Montréal, 2e éd., Éditions du CHU Sainte-Justine, 2018, 264 p.
  • MALENFANT, Nicole. Jeux de relaxation : pour des enfants détendus et attentifs. Bruxelles, De Boeck, 2012, 117 p.
  • SNEL, Eline. Calme et attentif comme une grenouille. N. éd., Montréal, Éditions Transcontinental, 2018, 168 p.
  • SUNDERLAND, Margot. La science au service des parents : comprendre et élever son enfant grâce aux avancées scientifiques. 2e éd., Montréal, Éditions Hurtubise, 2016, 288 p.
  • VEILLEUX, Amélie. Une maison juste à moi : initier son enfant à la pleine conscience. Montréal, Éditions Cardinal, 2023, 239 p.

Pour les enfants

  • BILLET, Marion. Petite panthère est excitée. Paris, Gallimard Jeunesse, 2018, 12 p.
  • CHABOT, Claire et Geneviève DESPRÈS. Zut! Flûte est excité. Saint-Lambert, Dominique et compagnie, 2009, 32 p.
  • DEFOSSEZ, Jean-Marie et autres. Je me détends : 40 jeux anti-stress autour de la respiration. Malakoff, Bayard Jeunesse, 2022, 96 p.
  • GRAVEL, Elise. Ollie : un livre sur la pleine conscience. Markham, Éditions Scholastic, 2021, 32 p.
  • RAMADIER, Cédric et Vincent BOURGEAU. Le souffle magique. Paris, l’école des loisirs, 2022, 28 p.
  • SANDERS, Jayneen et Cherie ZAMAZING. Les signaux d’alerte expliqués aux minis : album psychoéducatif pour aborder les sujets importants. Québec, Éditions Midi trente, coll. « Catimini », 2025, 24 p.

Références

  • GROSS, James J. Handbook of Emotion Regulation. 2e éd., New York, The Guilford Press, 2014, 670 p.
  • PAPALIA, Diane et Gabriela MARTORELL. Psychologie du développement de l’enfant. Montréal, Chenelière Éducation, 2023, 360 p.
  • SHAFFER, David et autres. Developmental psychology: Infancy and childhood. 5e éd., Toronto, Cengage Canada, 2019, 613 p.

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