Les contraires

Les contraires
Petit et gros. Propre et sale… Les activités quotidiennes sont parfaites pour initier votre enfant aux contraires!



Certains contraires, comme long et court, peuvent faire partie assez tôt du vocabulaire d’un tout-petit. Cependant, la notion de contraire commence à être bien comprise seulement vers 4 ans. Même si votre enfant est encore très jeune, vous pouvez profiter des activités du quotidien pour lui faire découvrir cette notion.

L’apprentissage des contraires avant 3 ans

Dès 1 an et demi ou 2 ans, un tout-petit commence à intégrer quelques adjectifs qualificatifs dans son vocabulaire, comme doux, chaud, sale, bon, gros et petit. Il en ajoute d’autres en grandissant. Les adjectifs qui sont directement liés aux expériences sensorielles concrètes (ex. : mou, dur, chaud, froid, ouvert, fermé) sont souvent parmi les premiers à être acquis, car ils sont accompagnés d’un geste ou d’un exemple visuel.

Même s’il est normal que l’enfant ne comprenne pas encore la notion d’opposé et des contraires, comparer des objets en observant leurs caractéristiques l’aide à découvrir le monde qui l’entoure. Faire de telles comparaisons l’aide aussi à mettre des mots sur certaines propriétés des objets, des personnes ou des lieux. Plus tard, il se servira de ces mots pour les décrire.

La compréhension des liens entre les mots, dont les contraires, est liée au développement du vocabulaire et à la capacité de catégorisation.

L’apprentissage des contraires après 3 ans

La compréhension et l’utilisation des adjectifs plus abstraits ou liés aux émotions commencent un peu plus tard, souvent vers l’âge de 3 ou 4 ans. C’est le cas, par exemple, de vrai, faux, gentil, méchant, triste et content. Vers l’âge de 4 ans, un enfant commence habituellement à comprendre la notion d’opposé.

Pour aider un enfant à comprendre les mots désignant les contraires, il est important d’en utiliser souvent pour décrire entre autres les objets autour de lui, par exemple : « Ce toutou est petit, il n’est pas gros. »

Si un enfant est capable de répondre à la question « Quel est le contraire de petit? », c’est qu’il peut comprendre la notion de contraire. En effet, répondre à cette question demande de pouvoir réfléchir au sens des mots, ce qui exige un certain niveau d’abstraction. L’enfant doit comprendre que « petit » peut qualifier différentes petites choses et qu’à l’inverse « gros » peut être utilisé pour parler de toutes les choses qui sont grosses.

Activités pour comprendre la notion de contraire

Enfant qui compare la taille de ses jouets
  • Au moment du bain, offrez à votre tout-petit des contenants de différentes grosseurs et proposez-lui de verser de l’eau d’un récipient à l’autre. Profitez de ce jeu pour faire des comparaisons (ex. : un petit pot, un gros pot). Le bain permet aussi de lui faire découvrir d’autres contraires, comme sale et propre, sec et mouillé, chaud et froid, plein et vide.
  • Lorsque vous faites la lessive ou pliez le linge, utilisez des vêtements pour présenter à votre enfant la notion de contraire : un bas court, un bas long, une petite mitaine, une grosse mitaine, un nouveau chandail, un vieux chandail, etc.
  • Lorsque vous êtes à l’épicerie, présentez des aliments à votre tout-petit et posez-lui des questions, par exemple : « La crème glacée est-elle froide ou chaude? » Comparez aussi les aliments qui sont mous à ceux qui sont durs (ex. : « La pomme est dure et le fromage est mou »).
  • Servez-vous des jouets de votre enfant, par exemple ses figurines d’animaux, et demandez-lui de les classer, en mettant les petits dans un panier et les gros dans un autre. Vous pouvez aussi l’encourager à classer des objets en deux groupes sur la base d’autres caractéristiques (ex. : gentil et méchant ou doux et rugueux).
  • Proposez à votre enfant des livres qui présentent la notion de contraire ou des jeux de mémoire ou des casse-têtes à deux pièces qui illustrent des idées opposées à réunir (ex. : jour/nuit, dessus/dessous, gros/petit, etc.). Vous pouvez en trouver dans les joujouthèques ou les bibliothèques.
  • Faites des jeux de rôles avec des marionnettes ou des jeux de mime en intégrant des contraires. Par exemple, amusez-vous à marcher vite ou lentement, faites parler des personnages avec des caractéristiques opposées (ex. : voix forte ou faible; voix contente, fâchée ou triste, etc.).
  • Posez des questions ouvertes à votre enfant en intégrant des contraires, par exemple : « Est-ce que ce jouet est plus grand ou plus petit que celui-là? » Vous pouvez aussi poser ce type de question dans un jeu « cherche et trouve », par exemple : « Peux-tu trouver quelque chose de froid dans la pièce? »
  • Lorsque votre enfant comprend plusieurs concepts de base, utilisez des notions plus complexes, comme sucré et salé ou doux et rugueux, en vous assurant que ses sens sont utilisés (la vue, le toucher, etc.) pour faciliter sa compréhension.
  • Quand votre enfant est âgé de 4 ou 5 ans, invitez-le à trouver le contraire d’un mot donné.

Des contraires plus difficiles à comprendre

Les contraires qui correspondent à des termes d’orientation spatiale (ex. : dessus et dessous) ou temporelle (ex. : avant et après) sont plus difficiles à comprendre, car ils font aussi appel à des notions d’espace et de temps.
Les contraires liés à la quantité ou à la mesure (ex. : lourd et léger, plus et moins) sont aussi plus difficiles à comprendre. C’est aussi le cas des contraires qui dépendent du contexte (ex. : vieux et jeune, rapide et lent, fort et faible) ou qui reposent sur des préfixes (ex. : facile et difficile, possible et impossible, heureux et malheureux).

À retenir

  • Les mots pour désigner les contraires sont utiles à acquérir pour un tout-petit. Ils l’aideront plus tard à décrire ce dont il parle.
  • Décrire souvent les caractéristiques des objets en les comparant aide votre enfant à apprendre les contraires.
  • Vers 4 ans, l’enfant comprend mieux la notion d’opposé. Cela lui demande de réfléchir de façon plus abstraite.
Naître et grandir

Révision scientifique : Agathe Tupula Kabola, orthophoniste
Recherche et rédaction :
Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Juillet 2025

Photos : GettyImages/Silvia Bianchini et iStock.com/stockhlm

Ressources

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

Pour les enfants

  • ACKLAND, Nick et Anne PASSCHIER. Les contraires. Paris, Kimane, 2019, 12 p.
  • BROWNE, Anthony. Grand gorille : un livre des contraires. Paris, Kaléidoscope, 2025, 32 p.
  • COLLECTIF. En haut… En bas! Tourne et découvre les contraires. Paris, Fleurus, 2024, 8 p.
  • DEUCHARS, Marion. Rigolos, les contraires! Toulouse, Milan Jeunesse, 2023, 22 p.
  • GREENING, Rosie. Ne touche jamais un éléphant! Laval, Petits Génies, 2024, 10 p.
  • LAVAL, Thierry. Les contraires. Paris, Éditions Seuil Jeunesse, 2024, 42 p.
  • RASCAL. Tout près, très loin. Paris, l’école des loisirs, 2024, 48 p.
  • VACHON, Stéphanie G. Mes premiers contraires. Laval, Petits Génies, 2023, 20 p.

Références

  • IONESCU, Amalia et autres. « Children’s Acquisition of the Concept of Antonym Across Different Lexical Classes », Proceedings of the Annual Meeting of the Cognitive Science Society, vol. 44, 2022. escholarship.org
  • PHILIPPS, Catherine I. et Penny M. PEXMAN. « When Do Children Understand “Opposite” », Journal of Speech, Language, and Hearing Research, vol. 58, no 4, 2015, p. 1233-1244. pubs.asha.org

Partager

À lire aussi