Les casse-têtes

Les casse-têtes
Les casse-têtes développent plusieurs habiletés chez l’enfant. Comment choisir le bon casse-tête?


Les casse-têtes sont des jeux de patience très appréciés des enfants. Cette activité amusante stimule par ailleurs plusieurs aspects de leur développement.

Les bienfaits des casse-têtes

Lorsqu’il fait des casse-têtes, un enfant développe :

  • sa concentration, car il doit garder son attention sur la tâche à faire;
  • sa persévérance, puisqu’il ne trouvera pas où placer la pièce du premier coup;
  • sa perception des couleurs, des formes et de l’espace;
  • sa coordination oeil-main, car lorsqu’il saisit une pièce du casse-tête, il doit la diriger et la déposer à l’endroit approprié;
  • sa capacité à réfléchir, car il fait des liens entre la forme des pièces et les emplacements où il peut les poser;
  • sa mémoire quand il refait plusieurs fois le même casse-tête et qu’il essaie de se rappeler où placer les pièces;
  • sa confiance en lui, car il ressent beaucoup de fierté lorsque le casse-tête est terminé, surtout s’il l’a fait seul;
  • sa capacité à s’apaiser, s’il a tendance parfois à se sentir surexcité ou anxieux.

Choisir des casse-têtes appropriés

Comme pour les autres jouets, il vaut mieux éviter de penser qu’un enfant est en avance sur les autres en choisissant un casse-tête trop complexe pour lui. C’est en effet le meilleur moyen de lui faire perdre l’intérêt pour cette activité. Si le casse-tête est adapté à ses capacités, l’enfant prendra plaisir à le faire. En grandissant, il pourra réaliser des casse-têtes plus complexes.

Avant 2 ans

Les indications d’âge sur les boîtes de casse-tête ne sont pas toujours fiables. Elles tiennent compte surtout de facteurs liés à la sécurité (grosseur des pièces) et au marketing (élargissement des tranches d’âge).

Le tout-petit tente, par essais et erreurs, d’associer une forme simple (carré, triangle, cercle) à l’emplacement qui lui est destiné dans un contenant ou un cube de tri, par exemple. De même, les casse-têtes à encastrement sont un bon choix, car la petite tige fixée aux pièces en bois facilite la manipulation. L’enfant exerce alors ses capacités d’association en cherchant l’espace où chaque pièce s’insère.

Entre 2 et 3 ans

L’enfant s’intéresse aux casse-têtes comportant environ 4 pièces qui reproduisent une image simple dont le thème est familier à l’enfant (ex. : les animaux de la ferme, le zoo, etc.). Privilégiez les casse-têtes avec des pièces plus grosses et épaisses afin de faciliter leur manipulation.

Entre 3 et 4 ans

Le tout-petit procède moins par essais et erreurs. Il observe davantage la forme et les couleurs de chacune des pièces pour les associer correctement. Il peut probablement faire un casse-tête de 6 à 10 pièces. Privilégiez les casse-têtes composés de grandes pièces et fabriqués d’un matériau durable. Optez pour un thème en lien avec les préférences de l’enfant afin de lui donner envie de le compléter.

Entre 4 et 5 ans

L’enfant peut généralement faire des casse-têtes de 10 à 15 pièces. S’il en fait depuis longtemps, il peut réaliser des casse-têtes comprenant plus de pièces et présentant des images moins près de ses goûts. Le casse-tête de carton remplace le casse-tête de bois.

Vers 5 à 6 ans

L’enfant de cet âge maîtrise mieux ce jeu. Il peut faire des casse-têtes comprenant de 15 à 20 pièces et dont l’illustration est plus complexe. Il est bon de l’inciter à regarder attentivement l’image sur la boîte pour analyser les pièces.

Vers 7 à 8 ans

À cet âge, l’enfant démontre encore de l’intérêt pour faire des casse-têtes. Il pourrait être capable de faire un casse-tête comprenant de 50 à 100 pièces. Pour le stimuler et pour l’aider à développer sa patience, le casse-tête peut être fait sur un plateau. L’enfant pourra donc le ranger et poursuivre plus tard s’il n’a pas le temps ni l’attention pour le compléter en une seule fois. Si un enfant démontre moins d’intérêt à faire des casse-têtes, proposez-lui de le faire en équipe pour rendre l’activité plus interactive.

Ces indicateurs d’âges font référence principalement au développement de la perception visuelle, soit à la capacité d’analyse visuelle de la forme ou de l’image. Pour cette raison, un enfant présentant des difficultés d’attention ou de motricité fine pourrait ne pas correspondre aux indicateurs mentionnés cidessus même si sa perception visuelle est bien développée.

Comment aider votre enfant?

L’habileté d’un enfant à faire des casse-têtes ne dépend pas seulement de son âge, mais aussi du temps qu’il a passé à s’y exercer.

Lorsqu’il ouvre la boîte d’un casse-tête, votre enfant est peut-être porté à renverser toutes les pièces sur la table. Pour l’aider à trouver où mettre les morceaux, enseignez-lui quelques stratégies simples.

  • Placez le casse-tête devant votre enfant.
  • Encouragez votre tout-petit à prendre chacune des pièces du casse-tête et à les placer face vers le haut sur la table, pour bien les voir.
  • Suggérez-lui d’observer les couleurs des pièces et de déduire à quoi elles pourraient se rattacher, en l’aidant au besoin. Vous pourriez par exemple dire : « Penses-tu que la partie verte sur cette pièce pourrait être un bout de la grenouille? » Proposez-lui aussi de regrouper les pièces de même couleur.
  • Invitez votre tout-petit à toucher la forme des pièces et à les séparer par catégorie : les pièces sans côté droit, celles avec un côté droit et celles avec deux côtés droits.
  • Expliquez-lui que les pièces qui ont deux côtés droits représentent les coins du casse-tête, que celles qui ont un seul côté droit forment le contour et, enfin, que les pièces sans côté droit vont au centre du casse-tête.

Comment maintenir l’intérêt de votre enfant pour ses casse-têtes?

Lorsque votre enfant réussit les casse-têtes qu’il a déjà, vous pouvez ajouter de petits défis pour rendre le jeu plus complexe. Chez les enfants d’âge préscolaire, pour prolonger l’utilisation d’un casse-tête à encastrer dont les pièces représentent chacune un objet en soi (ex. : auto, avion, chien, chat…), vous pouvez par exemple :

  • placer avec votre tout-petit toutes les pièces face contre table et lui demander ensuite de reconnaître chacune des pièces, par exemple : « Crois-tu que cette pièce représente le train ou le bateau? »;
  • créer une histoire avec les pièces du casse-tête, par exemple : le chien prend sa voiture pour aller visiter le chat;
  • placer les pièces du casse-tête dans un contenant et demander à votre enfant d’en toucher une sans la regarder. En la manipulant, il doit reconnaître la pièce qu’il a en main. Demandez-lui : « Que touches-tu? Le bateau ou le train? » Pour augmenter le plaisir, participez au jeu et essayez de deviner ce que vous touchez. Ce sera encore plus drôle si vous prenez l’avion pour l’auto;
  • faire une partie de « cache-tête » avant de faire le casse-tête. Cachez les morceaux de casse-tête dans la pièce et demandez à votre tout-petit de les retrouver afin de pouvoir les assembler.
Fabriquez un casse-tête pour votre enfant
N’hésitez pas à créer vos propres casse-têtes à partir de photos plastifiées de personnes que votre enfant connaît bien (ex. : famille, amis, personnel du milieu de garde), de votre animal de compagnie ou même de ses jouets préférés. Pour fabriquer un casse-tête qui fera découvrir les chiffres à votre tout-petit, consultez notre fiche Casse-tête chiffré.

 

À retenir

  • Les casse-têtes développent de nombreuses habiletés chez les enfants, tout en étant amusants.
  • Il est important de choisir un casse-tête adapté aux capacités de votre enfant afin de le stimuler sans le décourager.
  • Vous pouvez enseigner des stratégies à votre enfant pour l’aider à faire ses casse-têtes.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Josiane Caron Santha, ergothérapeute
Recherche et rédaction : Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Avril 2018

 

Photos : 123rf.com/Pavla Zakova et GettyImages/FatCamera

 

Ressources et références

  • BEERY, Keith E. et autres. The Beery-Bucktenica Developmental Test of Visual Motor Integration. 6e éd., Toronto, Pearson, 2010.
  • FERLAND, Francine. Le développement de l’enfant au quotidien, de 0 à 6 ans. 2e éd., Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2014, 260 p.

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