Un troisième enfant?

Un troisième enfant?
Par Dr Nicolas Chevrier, Psychologue

Je profite de cette chronique pour répondre à une question que plusieurs parents se posent. Et aujourd’hui, je ne baserai pas mes propos sur des lectures, ni sur des recherches scientifiques qui appuieront mes dires grâce à des indices statistiques significatifs à 0,05.

C’est lors d’un BBQ avec deux bonnes amies que j’ai été confronté à ce questionnement. Toutes deux ont 2 enfants et elles ont des vies actives et des carrières assez prenantes. On se connaît depuis longtemps et elles me connaissent assez bien pour savoir que j’aime être impliqué dans toutes sortes d’activités stimulantes, ce qui fait que mon emploi du temps est toujours très chargé.

C’est ainsi que le sujet a glissé vers la question suivante : « Et puis Nic, est-ce que c’est difficile un troisième enfant? Ça doit être l’enfer au quotidien? Moi, je ne sais pas si j’en veux un troisième. Qu’en penses-tu? »

J’ai été un peu figé par la question. Devant deux amies qui se demandaient si elles allaient elles-mêmes ajouter un petit à leur famille, je me trouvais pantois! J’ai donc entrepris une réflexion...

Est-ce plus difficile au quotidien avec 3 enfants? Pas pour moi, j’ai l’impression seulement de retourner dans le temps : changer les couches, appliquer du Zincofax, habiller bébé, donner le biberon sur le coussin d’allaitement, installer la barrière pour les escaliers, alouette. À part 2 nouvelles tâches qui sont stressantes pour un homme qui a eu 2 garçons - soit nettoyer correctement la vulve lors du changement de couche et faire des tresses (plutôt des « couettes » dans mon cas!) - c’est un copier-coller de ce que j’ai déjà vécu.

Est-ce que les 2 autres enfants sont heureux d’avoir une sœur? Dans notre cas, c’est oui. Le plus jeune a perdu son statut de bébé et les 2 se sont trouvé une partenaire de jeux qui apprécie leurs grimaces, en plus de participer à leurs fous rires.

Je crois que la meilleure façon de déterminer si on souhaite un troisième enfant, c’est de se poser honnêtement la question suivante : comment je me sens quand je passe du temps avec mes enfants? Je sais que c’est une question très difficile. Une question qu’on n’ose pas toujours se poser. Surtout comme père. La pression sociale est forte pour qu’on affirme haut et fort qu’on aime passer du temps avec nos enfants. Or pour certains, ce n’est pas toujours le cas. Il y a des parents qui font des cauchemars à l’idée d’un après-midi au Village du père Noël alors que d’autres trépignent d’impatience à l’idée de passer ce moment avec leurs enfants. L’important, c’est de vous demander dans quelle catégorie vous vous situez.

En fait, un troisième enfant c’est plus facile qu’on se l’imagine puisqu’il peut s’immiscer facilement dans la routine familiale déjà établie. C’est aussi moins de stress parce qu’on est maintenant des parents experts. Évidemment, c’est aussi plus de travail et d’organisation : nous devons faire plus de popote, plus de lavage, plus de discipline, mais cela nous donne aussi l’occasion de jouer plus avec les enfants et de passer plus de temps avec eux, en famille.

Si vous vous sentez bien dans ces activités, ces soins, cette discipline alors pourquoi pas! Vous passerez plus de temps au parc, à La Ronde ou au cours de judo, mais bon, on s’en fout, car on aime ça! Pas vrai?

 

4 juin 2013

Naître et grandir

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