Du temps de qualité avec... les écrans

Du temps de qualité avec... les écrans
Par Julie Fortier, Rédactrice en chef, Naître et grandir
Sans grande surprise, de récentes données révèlent que la majorité des enfants de 3 à 4 ans dépassent le temps d’écran recommandé par les experts canadiens.

Sans grande surprise, de nouvelles données de Statistique Canada révèlent que la majorité des enfants de 3 à 4 ans dépassent le temps d’écran recommandé par les experts canadiens. Seulement 22 % respecteraient la limite d’une heure par jour fixée pour ce groupe d’âge. En réalité, cette statistique est probablement encore moins élevée puisque les tablettes et les téléphones intelligents n’étaient pas nommés dans l’énoncé adressé aux parents. Il était seulement question de télévision, de films vidéo et de jeux vidéo.

D’autres chiffres révélés dans de récentes recherches font aussi réfléchir. Par exemple, dans une étude américaine menée auprès de 350 parents, 63 % des enfants de 1 an utilisaient un appareil mobile chaque jour et ils étaient 77 % à 2 ans.

Cette nouvelle réalité a d’ailleurs incité l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) à revoir sa position sur le temps-écran. L’Académie a reconnu que ses recommandations, qui existaient depuis 1990, n’étaient plus compatibles avec l’univers numérique des enfants d’aujourd’hui.

La qualité avant la quantité

Fini donc pour l’AAP la limite de temps-écran de 2 heures par jour pour les enfants de plus de 5 ans. Les pédiatres américains souhaitent maintenant plutôt sensibiliser les parents à l’importance de bien encadrer l’usage des écrans. En bref, cela veut dire choisir des jeux réellement éducatifs favorisant, par exemple, la créativité et utiliser les écrans avec notre enfant afin de favoriser les interactions. Car avouons-le, il est plus simple de calculer le temps qu’il passe devant un écran que de prendre le temps de s’intéresser réellement à ce qu’il y fait. « Maman, viens voir le nouveau village que j’ai construit… Euh, plus tard mon chéri, je n’ai pas le temps en ce moment. » Si vous êtes comme moi, c’est le genre de réponse que vous servez parfois à votre enfant…

Toutefois, il est important de se rappeler que l’intérêt que porte un parent à ce que fait son enfant est bénéfique pour son développement et son estime de soi. Et cela vaut aussi pour ce qu’il fait sur un écran. C’est entre autres pour cette raison que l’AAP considère maintenant qu’un écran est un élément parmi d’autres dans l’univers d’un enfant et que selon l’usage, l’impact peut être positif ou négatif.

Il ne faut cependant pas perdre de vue que le temps d’écran excessif a un impact négatif sur le développement et la santé. Et dans ce domaine, les études sont aussi nombreuses à le démontrer. Un enfant qui passe trop de temps devant un écran, c’est un enfant qui ne bouge pas assez et cela peut être nuisible pour lui. D’où l’importance de continuer d’encourager les activités physiques. Il est aussi essentiel que les tout-petits soient en contact avec une variété de jeux et qu’ils jouent librement. Ainsi, les enfants passent inévitablement moins de temps devant les écrans.

Développer un rapport sain avec les écrans

Il est aussi conseillé d’aider les enfants à gérer eux-mêmes leur temps d’écran. En vieillissant, ils risquent d’avoir plus d’un écran en leur possession et leur apprendre tôt à faire un usage équilibré de la technologie pourrait les aider plus tard à avoir un rapport sain avec les différents écrans. Parce que voici une autre statistique qui fait sursauter : 79 % des jeunes canadiens de 18 à 24 ans utilisent d’autres appareils pendant qu’ils regardent la télévision. Sans doute, connaissez-vous aussi quelques parents qui font la même chose… Bref, la gestion des écrans ne semble pas avoir de fin et espérons qu’on n’a pas fini d’y réfléchir non plus.

 

Pour en savoir plus

Trop de temps devant les écrans pour les jeunes enfants, Le Devoir

Activité physique et comportement sédentaire des enfants canadiens de trois à cinq ans, Statistique Canada

Le temps d’écran, une autre habitude de vie associée à la santé, Institut national de santé publique du Québec

No limits : can the new guidelines on kids and screens work?, The conversation

Is two hours of screen time really too much for kids?, The conversation

Une étude révèle l’influence du numérique sur l’attention des Canadiens, Infopresse

Écrans : des tout-petits de plus en plus techno, Naître et grandir

Écrans : de nouvelles recommandations pour les enfants, Naître et grandir

Les écrans et les jeunes enfants, Naître et grandir

 

Mise à jour : 31 octobre 2016

 

5 octobre 2016

Naître et grandir

Photo : iStock.com/Anatolii Babii

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