Soigner bébé

Soigner bébé
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Il est trois heures du matin. Léonard est bouillant de fièvre. Il refuse le médicament. Pas facile de le soigner! Josée raconte.

Il est trois heures du matin. Léonard est bouillant de fièvre. Je voudrais lui administrer un médicament afin de le soulager, mais il tourne obstinément la tête et serre les lèvres.

Je ne m’avoue pas vaincue. Je verse le médicament dans un peu d’eau en espérant qu’il en boive au moins une gorgée. Ce n’est pas l’idéal, car je ne saurai pas précisément la dose absorbée, mais ce serait mieux que rien. Dès qu’il a le nez au-dessus du verre, fiston détecte ma supercherie et repousse le tout, de plus en plus fâché.

Je ne peux m’empêcher de penser à Simone, ma cadette. Lorsqu’elle était bébé, elle refusait systématiquement tout médicament. Jusqu’au jour où j’ai déniché un accessoire en forme de suce permettant d’administrer des médicaments liquides. Derrière la tétine, il y avait un petit réservoir gradué dans lequel on pouvait mesurer la dose à offrir. Elle était tellement accro à sa suce qu’elle acceptait de téter le médicament. Quel soulagement!

Malheureusement, Léonard n’a jamais pris de suce.

Quant à mes deux autres filles, c’est tout le contraire : elles adorent le goût fruité des médicaments pour enfants. Il faut leur répéter que ce n’est pas du bonbon et qu’on en offre uniquement en cas de nécessité. Dès le moindre malaise, elles en demandent. Mon amoureux et moi prenons soin de bien ranger les flacons hors de portée. Clémentine est assez vieille pour comprendre notre interdiction à se servir elle-même, mais je pense que ma plus jeune pourrait être tentée d’en consommer en cachette…

Je repense aussi à ma propre enfance. À l’époque, ma mère écrasait souvent des comprimés et les cachait dans un petit bol de Jell-O ou de compote de pommes. J’avalais le tout sans rechigner. Même si je percevais le goût amer du comprimé derrière le sucre des desserts.

Dans le cas des antibiotiques, c’est plus délicat. La dose doit être précise et absorbée au complet. Simone a fait une otite lorsqu’elle était bébé et les 10 jours qu’a duré le traitement ont été une lutte constante. Je nous revois, mon amoureux et moi, immobilisant notre Bobinette et forçant un chemin au coin de ses lèvres pour lui faire avaler son médicament à la seringue. J’ai détesté l’expérience.

Et je vous épargne la mise en place des suppositoires… ;-)

 

10 janvier 2018

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/SvitlanaMartyn

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