Demander à son enfant d’exprimer ses émotions, c’est bien. Ensuite, il faut accueillir cette émotion. C’est ce qu’a expérimenté Jean-François Quessy avec son fils récemment.Je lisais récemment un texte sur la différence entre les émotions et les sentiments. On y donnait aussi des trucs pour aider les enfants à s’exprimer. Cela m’a donné envie de vous raconter ce qui s’est récemment passé à la maison, avec mon plus vieux…
J’ai la chance d’avoir un enfant qui s’exprime énormément.
Non seulement il parle beaucoup et nous raconte mille et une histoires, mais du haut de ses 9 ans, il tient des propos qui contiennent énormément d’informations.
Nous avons toujours insisté sur l’importance de nommer ses émotions et ses sentiments. Et, ça a porté ses fruits parce qu’il le fait régulièrement. Qu’un enfant développe cette habileté, c’est très précieux, d’abord pour lui-même, mais aussi pour nous, ses parents, puisque cela permet d’avoir un accès privilégié à son monde intérieur et de savoir comment réagir et l’outiller davantage.
Mon fils a récemment été victime d’intimidation à l’école. Nous avons fait notre « travail » de parents avec les responsables et avons pris les choses en main. Des mesures ont été mises en place pour remédier à la situation.
Mais, pendant tout le processus, il lui arrivait de revenir de l’école en nous disant qu’il s’était senti « pas bien ».
Même si des actions avaient été posées pour régler le problème, ce n’était pas encore réglé émotionnellement pour mon fils. Il revenait à la charge. Il ne se « sentait pas bien ».
Je me considère comme un père sensible. Malgré tout, je sentais que j’étais sur le point de lui dire : « Bon… Là, ça suffit. Il serait temps que tu te ressaisisses et que tu passes à autre chose! Des épreuves, tu vas en avoir d’autres dans la vie. »
Mais… ça m’aurait donné quoi? Ça lui aurait donné quoi?
Accueillir l’émotion
Ma conjointe et moi avons vite réalisé la chance que nous avions qu’il nous ouvre la porte de son cœur comme ça. Après tout, c’était une marque de confiance envers nous. Et, ce que nous avions à faire était fort simple.
Nous avons pris le temps de lui mentionner qu’il avait le droit de vivre ses émotions. Que c’était correct.
Juste ça, on dirait que ça lui a fait du bien.
Et, par la suite, nous l’avons aidé à mieux définir la signification de « se sentir pas bien ». C’est là que nous avons pu comprendre, avec lui, ce que ça voulait dire et trouver les causes de ce qu’il ressentait.
Une fois que ça a été fait, il ne nous restait plus qu’à travailler sur les moyens à implanter pour qu’il puisse préserver un état d’esprit positif. Et ça a marché!
Ce qui n’aurait pas été le cas si je n’avais pas d’abord accepté ses émotions.
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11 mars 2020
Photo : GettyImages/laflor