Les premiers mois avec des jumeaux

Les premiers mois avec des jumeaux
Les gens sont fascinés par les jumeaux. J’ai entendu toutes sortes de commentaires, comme cette conversation que j’ai dû avoir plus de 100 fois.

Les gens sont fascinés par les jumeaux. Suffit de se promener dans un lieu public avec une poussette double bien remplie pour le comprendre. Je me faisais régulièrement arrêter et poser des tas de questions. J’ai entendu toutes sortes de commentaires, parfois les mêmes, comme cette conversation que j’ai dû avoir plus d’une centaine de fois.

- Vous êtes vraiment courageuse d’avoir des jumeaux!

- Merci. Mais en fait, je ne suis pas courageuse. Je n’ai pas le choix. Alors je m’adapte à la situation, et vous feriez probablement la même chose à ma place.

- Euh, peut-être, mais déjà un bébé, c’est difficile. J’imagine que ça doit être terrible avec deux. Ça prend du courage, non?

- Non. Quand ils sont bébés, ça prend de l’organisation. Le courage, c’est plus tard que ça en prend.

Une question d’organisation

Il n’est certes pas facile de contrôler les boires et les nuits d’un bébé. Et le fait d’en avoir deux ajoute au défi. Mais la période 0-6 mois n’est pas si difficile qu’on pourrait le penser. Ce n’est, à mon avis, qu’une question d’organisation. Je ne pensais jamais qu’un jour, je devrais préparer autant de biberons, moi qui ai toujours fait le choix de l’allaitement. J’ai d’ailleurs eu la chance d’allaiter les jumeaux durant leurs 10 premiers jours, mais, malheureusement, un problème de santé qui a nécessité une hospitalisation m’a forcée à arrêter.

Je me rappelle la fois où mon conjoint a trouvé une façon de faire tenir les biberons pour que les bébés puissent boire sans aide le temps qu’il prépare le repas pour nos filles aînées. Ou le jour où j’ai mis la purée dans une poche à pâtisserie pour faciliter les repas. Ou encore la fois où j’ai découvert que je pouvais porter les deux bébés en même temps avec deux écharpes de portage.

Par contre, je n’ai jamais réussi à dormir plus de 2 heures d’affilée la nuit avec les jumeaux. Je crois qu’ils avaient 3 ans quand j’ai pu dormir une nuit complète.

À deux, c’est 2 fois mieux

Le jour où mon quotidien est devenu doublement difficile, c’est quand ils ont commencé à se déplacer et à interagir davantage. Certes, l’interaction crée des moments inoubliables. Ils ont du plaisir ensemble, ils jouent, ils se sourient, ils explorent leur environnement, etc. Mais c’est aussi l’étape où ils s’arrachent la suce, se grimpent l’un sur l’autre, se tirent les cheveux ou se frappent avec ce qu’ils ont sous la main.

Déplacer une chaise est un jeu d’enfant quand on est deux, tout comme y grimper pour vider le garde-manger. Salir, briser, blesser… les catastrophes se succédaient à un rythme accéléré. Tout était plus vite et plus facile à deux. Ils parvenaient même à déjouer les barrières de sécurité. J’étais toujours sur le qui-vive, attentive au moindre bruit.

J’avais toujours la possibilité de les installer dans leurs exerciseurs ou dans leurs parcs pour qu’ils s’amusent en toute sécurité. Mais ils aimaient tellement se promener pour explorer la maison que je gardais ces options pour les moments où je ne pouvais vraiment pas les surveiller. Faire le choix que ce soit plus difficile. C’est un peu ça, être courageuse, non?

 

4 janvier 2016

Naître et grandir

Photo : Isabelle Paradis

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