Nourrir mes enfants: mes rêves et ma réalité

Nourrir mes enfants: mes rêves et ma réalité
Par Stéphanie Côté, Nutritionniste
Par ce que derrière la théorie, il y a la vraie vie, Stéphanie Côté, nutritionniste, raconte sa réalité concernant l’alimentation des enfants.

Petits, mes enfants avaient un livre qui s’intitulaient Le marchand de câlins. Dans la première partie, le petit garçon de l’histoire décrivait sa vie rêvée, du genre : « dans ma vie rêvée, je ne prends pas mon bain et je joue toute la nuit ». Dans la seconde partie de l’histoire, il remettait les pieds sur terre en parlant de sa vraie vie. Sa réalité est moins fantasmagorique – pour un enfant de 4 ans, on s’entend – que son imagination, mais il revient à l’essentiel et c’est bien mignon.

Ce livre m’a inspirée et j’ai eu envie de vous raconter ma vie rêvée ainsi que ma réalité concernant l’alimentation de mes enfants.

La planification des repas

Dans ma vie rêvée, je planifie mon menu de la semaine en avance. Je m’assois avec mes enfants et Ricardo (sinon ses magazines) et on salive à penser à nos repas des jours suivants. Dans ma vie rêvée, je laisse mes enfants décider de chacun un repas et je m’étonne de ne pas entendre pâté chinois et tofu. Notre menu est varié et on y retrouve un parfait équilibre entre les plats végétariens, de viande, de poisson et de pâtes.

Dans ma vraie vie, je décide trop souvent la veille ou le jour même ce que l’on va manger. Je fouille dans le congélateur à la recherche de trésors oubliés. Dans ma vraie vie, j’improvise beaucoup avec les réserves de mon garde-manger heureusement planifiées (dans ma vie rêvée?).

Les achats à l’épicerie

Dans ma vie rêvée, je vais à l’épicerie une fois par semaine avec ma liste et je n’oublie rien. Je me réserve quelques achats de pain, viande, pâtes fraîches et olives en vrac dans les petits commerces du quartier. J’ai même le temps, avec les enfants, d’aller manger une chocolatine aux Co’pains d’abord entre deux courses.

Dans ma vraie vie, je vais à l’épicerie à la course quand il manque un ingrédient pour la recette que je viens de choisir ou d’inventer. Dans ma vraie vie, parfois, je dis aux enfants : « Ce matin, on met du yogourt dans nos céréales », parce qu’on n’a plus de pain ni de lait.

La préparation des repas

Dans ma vie rêvée, j’ai du temps pour cuisiner. Mes enfants mettent la main à la pâte dans la bonne humeur. Je leur raconte toutes sortes d’histoires sur les aliments, je leur explique comment faire ceci ou cela, et on se fiche que ça prenne du temps. Ah oui, dans ma vie rêvée, il y a quelqu’un pour laver la vaisselle.

Dans ma vraie vie, de manière générale, je cuisine le plus efficacement possible – lire sous pression – pour mes enfants qui sont affamés et qui doivent prendre leur bain dans une heure. Parfois, les enfants « m’aident » à préparer le souper et on réussit à avoir du plaisir malgré tout. Dans ma vraie vie, la vaisselle s’empile dans l’évier et m’attend patiemment jusqu’au dodo des enfants.

L’heure du souper

Dans ma vie rêvée, je m’assois à la table avec ma fille et mon fils pour savourer avec fierté notre repas. On se raconte notre journée et des blagues, et on prend notre temps.

Dans ma vraie vie, je m’assois à la table avec ma fille et mon fils. J’entends souvent des « c’est bon, maman », mais aussi parfois des « j’aime pas ça ». Dans ma vraie vie, j’ai l’impression qu’on reste assis une fraction du temps que j’ai pris à préparer le repas.

Au final

Dans ma vraie vie, je planifie parfois aussi bien que je vous recommande de le faire. Je visite souvent les petits commerçants locaux avec mes enfants. Je cuisine souvent avec eux en y retirant un plaisir certain, et on partage des repas tantôt rigolos tantôt plus sérieux, mais généralement agréables.

Bref, je réalise que même si ma vraie vie n’est pas parfaite, j’y retrouve plein de petits bouts de ma vie rêvée. Et ça me convient!

 

Mise à jour le 27 octobre 2023
Publiée originalement le 16 mars 2013

Naître et grandir

Photo : GettyImages/Halfpoint

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