Nos enfants: des oeuvres vivantes

Nos enfants: des oeuvres vivantes
Notre belle progéniture est une œuvre en soi, une œuvre qu’on tente de modeler à petites doses de conseils, d’apprentissages, de réprimandes. Réflexion de Keven Beauregard.

On en a passé du temps à la maison, hein! Forcés de nous réinventer un peu, pour garder les enfants occupés, motivés, souriants. Êtes-vous de ceux et celles qui ont fait l’expérience du savon à vaisselle et du colorant? Vous savez, il faut déposer quelques gouttes de colorant dans un peu de lait et ensuite y mettre une goutte de savon à vaisselle, et une autre, et une autre, pour créer une espèce d’œuvre d’art vivante?

Bon, moi non plus, mais tout le monde a compris de quoi je parle ici, n’est-ce pas?

Ça ne vous rappelle pas quelque chose, cette expérience? Personnellement, j’y vois une belle allégorie de notre « travail » ou, disons plutôt, de notre mission, nous parents.

Notre belle progéniture est une œuvre en soi, une œuvre qu’on tente de modeler à coup de petites doses de conseils, d’apprentissages, de réprimandes. On brasse leurs couleurs, on fortifie leur personnalité. On ne décide pas de tout, l’oeuvre réagit comme elle le veut à ce que nous lui proposons, et c’est là toute la beauté de l’expérience. Nous avons un effet direct, mais en fin de compte, on ne peut qu’apprécier et s’émerveiller devant le résultat de l’amalgame.

C’est beau, non? Mais si seulement c’était si simple…

Parce que oui, on tente de faire le mieux qu’on peut en choisissant où on dépose nos gouttelettes, mais la beauté de ces œuvres vivantes, c’est que tout les fait bouger. Les amis, les profs, l’école, les livres, les jeux, les films. Même si on voulait parfois croire le contraire, les enfants se construisent eux-mêmes. Sans minimiser le travail colossal du parent, il faut être conscient que ces œuvres n’auront jamais de finalité, jamais de perfection.

On place une goutte, on aime ce que ça donne. On sourit devant le résultat. Et voilà qu’un ami vient en ajouter. Ou même ajouter une couleur de plus dans le mélange, venant ainsi changer, améliorer, ou du moins, faire évoluer le résultat. J’ai 38 ans et mes couleurs bougent encore!

Et plus l’expérience et l’œuvre avancent, plus le bassin de lait dans lequel danse ce beau mélange s’agrandit, laissant place à de plus en plus de possibilités, d’intervenants et, du même coup, de nuances.

Et dans 30 ans, nos enfants continueront d’évoluer et nous serons là, prêts, à espérer qu’ils nous demandent de les aider à déposer une petite goutte de savon magique!

 

29 janvier 2021

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/Georgijevic

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